Aymon de Grandson

Aymon de Grandson, décédé le , est un prélat issu du XIIIe siècle de la famille de Grandson, originaire du Pays de Vaud. Il est évêque de Genève (1215-1260), sous le nom Aymon II.

Aymon de Grandson
Fonctions
Évêque diocésain
Diocèse de Genève
-
Pierre (d)
Évêque de Genève
-
sede vacante et Pierre (d)
Chanoine
Lausanne
à partir de
Évêque catholique
Biographie
Décès
Activité
Famille
Père
Ebal IV de Grandson
Mère
Béatrice
Autres informations
Religion
Blason
Sceau

Biographie

Origines

La date de naissance d'Aymon[1],[2],[3], ou Aimon[Note 1], n'est pas connue. Il est le fils d'Ebal IV, sire de Grandson et de La Sarraz[5], et avoué de l'Abbaye du lac de Joux et de Béatrice[1],[2]. Elle pourrait être la fille du comte de Genève, Amédée Ier[1],[6].

Il est cité, pour la première fois, comme chanoine de Lausanne en 1209[2],[7], ainsi que deux de ses frères Hugues[8] et Pierre[9]. Albert de Montet (1877) ajoute qu'un autre frère, Ebal, aurait été évêque de Lacédémone[1]. Il devient après avoir été sous-diacre, chantre du chapitre, vers 1210 jusqu'en 1215[5],[2]. Sa formation se place sous l'épiscopat de Roger de Vico Pisano (1178-1212). Il aurait été également, avant son élection à Genève, chanoine de l'archevêché de Besançon[7].

Carrière ecclésiastique

Il est cité, pour la première fois, comme chanoine de Lausanne en 1209[2],[7], ainsi que ses frères[8],[9]. Il devient après avoir été sous-diacre, chantre du chapitre, vers 1210 jusqu'en 1215[5],[2]. Sa formation se place sous l'épiscopat de Roger de Vico Pisano (1178-1212). Il aurait été également, avant son élection à Genève, chanoine de l'archevêché de Besançon[7].

En 1215, Aymon de Grandson est mentionné comme évêque de Genève[2],[3]. Il succède à Pierre, mentionné seulement en 1213[3] et à une période vacance du siège[7].

L’enquête contre Aymon de Grandson

« Je fais la guerre parce que le comte de Genève et le sire de Faucigny la font ! », lance-t-il en réponse aux critiques du Chapitre Cathédral, sur les mesures qu'il a prise, face aux prétentions des maisons de Savoie et de Faucigny sur le temporel épiscopal[10]. Ces méthodes, en rupture avec celles de ces prédécesseurs, nécessitèrent de profonds changements qui furent difficilement acceptés, à la fois par l'Église et la population soumise aux prélats. Elle conduisit les papes Honorius III, puis Grégoire IX à faire mener une procédure d'enquête à l'encontre de l'évêque à partir de 1227[7] - pratique courante depuis le temps d'Innocent III[11].

Les documents ayant servi à l'enquête permettent aux historiens de donner une description du personnage : « une personnalité moyenne, dépourvu de génie comme de vice majeur, raisonnablement attaché à sa fonction, apte à l'exercer, soucieux d'en recueillir les fruits »[7].

Poursuite de l'épiscopat

Aymon de Grandson conduit une série de mesures innovantes propres à affermir politiquement et territorialement la puissance épiscopale. Il décida tout d'abord de consolider le siège auquel il venait d'accéder, en édifiant le château de l'Île à Genève (avant 1219), celui de Peney à Satigny (vers 1230-1234) et en reconstruisant ceux de Jussy (Jussy), Malval (avant 1227), et Thyez (Thyez) (avant 1260)[12],[13].

Dans un premier temps, préférant la diplomatie à la guerre, il décide de régler pacifiquement les différends avec le comte de Genève. Le , à Desingy, Guillaume, frère du comte Humbert de Genève, s'engage à respecter les traités[5] conclus antérieurement avec les prélats, et se déclare vassal d'Aymon de Granson pour son comté[14].

Ces manœuvres mettent l'évêque dans l'embarras, car Aymon II de Faucigny, qui évolue dans le sillage du comte de Savoie, est rival du comte de Genève. Le renforcement de l'alliance entre les seigneurs de Faucigny et la maison de Savoie[Note 2], amène Aymon de Grandson à lâcher le comte Guillaume II et à soutenir Aymon II de Faucigny et la maison de Savoie.

Résignation de sa charge et mort

En décembre 1259, Aymon de Grandson évêque de Genève vend une maison située près de l'hôpital du pont du Rhône[15]. Cet acte est la dernière pièce connue de l'évêque Aymon. Il résigne sa charge l'année suivante[2]. Henri Debout semble lui succéder sur le siège épiscopale de Genève[3].

Aymon de Grandson meurt le [1],[2].

Notes et références

Notes

  1. Notamment dans l'ouvrage de Pierre Duparc[4].
  2. 1234, mariage de Pierre de Savoie et Agnès de Faucigny.

Références

  1. Albert de Montet, Dictionnaire biographique des genevois et des vaudois : tome premier « A - H », Lausanne, Georges Bridel, , 429 p. (lire en ligne), p. 393-394
  2. Claire Martinet, « Aymon de Grandson » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  3. Catherine Santschi, « Genève (diocèse, évêché) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne., catalogue : « Les évêques du diocèse de Genève jusqu'à la Réforme »
  4. Duparc, 1978, p. 591, « Table alphabétique générale » (présentation en ligne).
  5. Régeste genevois, 1866, p. 149-150, Notice introductive de l'« Épiscopat d'Aimon de Grandson » (présentation en ligne), ou encore en ligne : « Épiscopat de Aymon de Grandson », (consulté le ).
  6. Duparc, 1978, p. 132-133 (présentation en ligne).
  7. Diocèse, 1985, p. 43 (présentation en ligne).
  8. Germain Hausmann, « Hugues de Grandson » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  9. Bernard Andenmatten, « Pierre de Grandson » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  10. Bernard Demotz (éditeur scientifique), Georges Bischoff (contributeur), Jean-Marie Cauchies (contributeur) et Pierre Racine (contributeur), Les Principautés dans l'Occident Médiéval : À l'origine des régions, Turnhout, Brepols, , 387 p. (ISBN 978-2-503-52191-6), p. 172.
  11. Marie-Claude Junod, « L’enquête contre Aymon de Grandson, évêque de Genève », dans M.-Cl. Junod, M. Droin-Bridel, O. Labarthe, Polémiques religieuses. Études et textes, Genève : Société d'histoire et d'archéologie de Genève, 1979, p. 1-182 (présentation en ligne).
  12. M.C. Junod, L'enquête contre Aimon de Grandson...
  13. Diocèse, 1985, p. 39 (présentation en ligne).
  14. Régeste genevois, 1866, p. 574, Acte du (REG 0/0/1/574).
  15. Datum mensse decenbri anno Domini MCCUX, M.D.G. III, page 377.

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Baud (éditeur scientifique), Louis Binz (contributeur), Robert Brunel (contributeur), Paul Coutin (contributeur), Roger Devos (contributeur), Paul Guichonnet (contributeur), Jean-Yves Mariotte (contributeur) et Jean Sauvage (contributeur), Le Diocèse de Genève-Annecy, Paris, Editions Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France », , 331 p. (ISBN 2-7010-1112-4, BNF 34842416, lire en ligne).
  • Mathieu de La Corbière, Martine Piguet, Catherine Santschi, Terres et châteaux des évêques de Genève. Les mandements de Jussy, Peney et Thiez des origines au début de XVIIe siècle, Mémoires et documents, Académie Salésienne, tome 105, 2001, 465 pages.
  • Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe-XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p.
  • François Marie Étienne Forel, Régeste soit répertoire chronologique de documents relatifs à l'histoire de la Suisse romande, Lausanne Georges Bridel éditeur, 1862.
  • Marie-Claude Junod, « L’enquête contre Aymon de Grandson, évêque de Genève », dans M.-Cl. Junod, M. Droin-Bridel, O. Labarthe, Polémiques religieuses. Études et textes, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, 1979, pp. 1-182.
  • Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), p. 149-226, « Épiscopat d'Aimon de Grandson ».
  • J. Théry-Astruc, « 'Excès' et 'affaires d’enquête'. Les procédures criminelles de la papauté contre les prélats, de la mi-XIIe à la mi-XIVe siècle. Première approche », publié dans La pathologie du pouvoir : vices, crimes et délits des gouvernants, dir. P. Gilli, Leyde : Brill, 2016, pp. 164-236, (disponible en ligne sur le site Academia.edu) ;

Articles connexes

Liens externes

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