Bénigne Dauvergne de Saint-Mars
Bénigne Dauvergne de Saint-Mars, né en 1626, probablement aux Mesnuls (Yvelines) où résidaient ses parents, et mort à Paris le , est un militaire français, gouverneur de la Bastille à partir de .
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Les données sur sa vie sont à réévaluer car les Archives nationales de France ont mis sur leur site web officiel les informations d'une très importante découverte : les inventaires de ses biens et de ses papiers, faits à la Bastille en 1708, et en la citadelle de l’île Sainte-Marguerite en 1691 (près du prisonnier masqué, dont le notaire décrit la première cellule). Ces documents (64 et 68 pages), qui avaient été cherchés sans succès depuis plus d’un siècle, et que l’on croyait perdus, n’ont été découverts qu’en 2015, au sein des 100 millions de documents du minutier central des notaires.
Une partie des 800 documents en possession du geôlier Saint-Mars a été analysée par le notaire, renvoyant, entre autres, à des actes passés à Pignerol, Exilles et Cannes (pour la citadelle des îles de Lérins), ainsi qu’à un troisième inventaire. L’avarice notoire du geôlier Saint-Mars est confirmée, ainsi que les détournements d’argent opérés sur l’homme au masque de fer (dont la cellule est misérable), tandis que sa fortune, qui avait été chiffrée sans preuves à 2 millions de livres, est de 300 000 livres seulement.
Biographie
Il est fils de Louis Dauvergne, écuyer, officier de la paneterie du roi, et Marie Garrot, fille du seigneur de Blainvilliers (seigneurie dépendant de celle des Mesnuls).
En 1650, à l'âge de 24 ans, Bénigne d'Auvergne obtient une place de mousquetaire à la première compagnie de mousquetaires de la Garde où il ajouta à son nom le nom de guerre, ainsi que c'était l'usage, de Saint-Mars[1].
Il est nommé brigadier à 34 ans et maréchal des logis à 38 ans. En décembre 1664, sur la recommandation de son capitaine, d'Artagnan, avec qui il avait participé à l'arrestation de Nicolas Fouquet, il obtient le commandement du donjon de Pignerol. Il est dès lors le gouverneur de plusieurs prisons importantes :
- Pignerol, de au ;
- Exilles, de au ;
- les îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat dans les îles de Lérins du golfe de Cannes, du au ;
- la Bastille à Paris du à sa mort.
À Pignerol, Saint-Mars avait notamment en sa garde les surintendants Fouquet et Lauzun. Il avait été choisi par Louvois comme un homme qui lui était entièrement dévoué pour assurer la garde de l'homme au masque de fer. Il était en effet apparenté par alliance au ministre de la Guerre.
À partir de 1680, Bénigne Dauvergne de Saint-Mars a progressivement racheté le château de Dixmont (Yonne), les censives, puis les droits de la châtellenie royale (1703). Il possédait également le château de Palteau à Armeau (Yonne), où il résidait le plus souvent et où il s'arrêta en 1698 en compagnie de l'homme au masque de fer lorsqu'il vint à Paris prendre le commandement de la Bastille.
Saint-Mars n'eut que deux fils[2], Bénigne Antoine(1672-1693), et André Antonin (1679-1703), morts avant lui sans postérité. À sa mort, ses biens, évalués à plus de deux millions de livres, échurent à ses trois neveux Guillaume dit Corbé, lieutenant de la compagnie de La Bastille durant le gouvernorat de son oncle à La Bastille, Louis-Joseph et Louis Formanoir[3],[4].
Notes et références
- Madeleine Tiollais, Le Masque de fer, enquête sur le prisonnier dont le nom ne se dit pas, Édition Cheminement, 2003
- Minutier central des Archives Nationales : acte de vente du 13 juillet 1691, par Bénigne Dauvergne en tant que tuteur de ses deux enfants mineurs
- Constantin de Renneville, « Souvenirs d'un prisonnier de La Bastille », Raymond Castells Editions, septembre 1998
- Jean-Luc Dauphin, « Bénigne Dauvergne, dit Saint-Mars, ou le vrai père du Masque de fer », Études villeneuviennes, no 33, 2005
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