Babouche
La babouche est une chaussure en cuir, traditionnelle dans le monde musulman.
Description
La babouche, du persan (papush) پاپوش.Arabe (بلغة Balghra /شربيل Charbil), composé de pa (pied) et de push (couvrir), renvoie simplement à chaussure. Elle apparait au IIIe siècle apr. J.-C. et était portée par les femmes qui devaient cacher le bout de leurs pieds. Elle sera aussi adoptée par les hommes. En France, dès le XVIe siècle, apparaissent les formes papouch ou babuc[1].
C'est une chaussure en cuir traditionnelle provenant du monde arabo-musulman.
Les babouches des Bédouins sont avec ou sans quartiers et oreilles pour les attacher à la façon de nos souliers, n'ont qu'une semelle mince et sont sans talons. Von Richter (de) mentionne les babouches sous la forme Paputschen[2] et explique le mot par pantoufles.
Les babouches des citadins diffèrent de celles dont font usage les Bédouins, car elles n'ont ni quartiers, ni oreilles et en conséquence elles ne s'attachent pas.
En France, au XVIIe siècle, la babouche est une pantoufle plate, à semelle fine, portée par les femmes, parfois brodée de perles[1].
La babouche actuelle est plate, légère et comportant un bout pointu, elle ne comporte ni quartier ni talon. Entre une allure authentique et une silhouette travaillé il s'agit aussi d'un modèle répondant à une envie de confort et de retour au sources dans l'univers de la mode.
Grâce à son bout pointu ses couleurs criardes, la babouche sera en 2016 redevenue à la mode. On peut en trouver chez des fabricants contemporains de la mode.
On en trouve plusieurs types :
- la balgha
- le besmaq
- la rihya
- la kontra
La fabrication des babouches
La fabrication[4] des babouches est assez délicate. En général, la partie supérieure de la babouche est faite en peau de chèvre grenée et la semelle est faite en peau de veau. Il est aussi préférable d'utiliser du cuir pour l'intérieur de la babouche.
Étape 1 : la semelle
Il faut prendre une semelle et en découper les patrons. Ensuite, ceux-ci sont positionnés tête-bêche sur du feutre écru. Enfin, les contours sont tracés au crayon de papier gras et sont découpés.
Étape 2 : la partie haute
Les deux patrons qui forment le haut de la babouche sont découpés et reportés quatre fois sur de la feutrine de couleur chinée (comme dans la première étape). Pour finir, huit pièces sont découpées et séparées en deux tas (un pour chaque pied).
Étape 3 : la broderie
Pour commencer, la broderie se fera sur les 2 parties externes du haut de la babouche. Des dessins de volutes sont décalqués et reportés sur les quatre morceaux de feutrine. Ensuite, quatre morceaux de ficelles de 50 centimètres sont coupés et avec une aiguille des points sont faits pour faire passer les ficelles au travers.
Étape 4 : le point de feston
Pour cette étape, il suffit de faire passer les ficelles à travers les points.
Étape 5 : l'assemblage de la babouche
Pour le haut de la babouche, il faut assembler un côté gauche brodé sur un côté gauche uni et les fixer par un point avec un retors blanc. Pour faire les autres parties on procède de la même façon. Ensuite, il faut réunir un côté gauche avec un côté droit par un petit point de feston par un retors blanc. Pour terminer, le dessus de la babouche et la semelle sont assemblés par un point de feston bien serré.
Voir aussi
Références
- Julie Michon et Jean-Paul Roig, Histoires de mots.
- Wallfahrten im Morgenlande, p. 263.
- Etude de Delacroix
- « Étapes de fabrication d’une babouche traditionnelle marocaine مراحل صنع البلغة المغربية التقليدية », Balghati.com, (lire en ligne, consulté le )
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