Baguala

La baguala est un genre musical folklorique chanté, non chorégraphique, du nord-ouest de l'Argentine, typique de la province de Salta et d'origine pré-hispanique.

Description

La baguala traditionnelle est chantée par un chanteur seul, le bagualero. Elle est accompagnée d'une caja (tambour andin plat) généralement jouée par le bagualero lui-même, avec une ou deux mailloche, et parfois d'un erke (sorte de cor).

La mélodie se structure autour de trois notes : la fondamentale, la tierce majeure, et la quinte juste (échelle tritonique) et comporte de fréquents sauts entre notes aiguës en voix de tête et notes graves en voix de poitrine (caractéristique qu'on retrouve aussi dans le yodel)[1]. Ceci qui fait que le genre est facilement reconnaissable après l'écoute d'un ou deux morceaux.

Cette échelle tritonique est liée aux harmonique d'instruments à vents (l'erke notamment) et à l'utilisation de l'écho des montagnes pour en jouer[1]. La baguala traditionnelle s'apparente aux chants des indiens des plaines d'Amérique du nord.

Le rythme est généralement ternaire et le tempo peut être plus ou moins rapide, donnant différents types de baguala : baguala corta, baguala arga, baguala chaqueña[2]. L'art de la baguala réside dans l'ornementation, ou kenko, faisant intervenir des glissés, liaisons, appoggiatures. Les paroles composées d'octosyllabes parfois improvisés sont tristes et mélancoliques, ce qui fait parfois parler de la Baguala comme d'un blues argentin[3].

Origine

La baguala tire ses origines de la culture pré-hispanique des vallées Calchaquíes dans la province de Salta, autrefois l'extrémité sud de l'empire Inca. Le mot vient de Bagual, qui désigne les chevaux sauvages du sud du pays.

La baguala aujourd'hui

La baguala est aujourd'hui très présente dans la chanson argentine. Remise au goût du jour, accompagnée de guitare, étoffée et délaissant parfois l'échelle tritonique pure, on la retrouve déclinée dans différents styles. Dans un même morceau, la guitare peut n'intervenir que momentanément, pour l'accord pincipal, puis un ou deux accords de passage.

Quelques exemples de baguala :

  • Baguala del minero d'Atahualpa Yupanqui (1951),
  • les nombreuses baguala de Jorge Cafrune.
  • Le Kyrie de la Misa Criolla d'Ariel Ramirez (1964), soutitré Kyrie Vidala y Baguala mélange le style de la Baguala et celui de la Vidala,
  • Baguala India d'Illapu (1975),
  • Baguala del desengaño de Jacinto Piedra (1984),
  • Baguala de Juan Poquito de María Elena Walsh,
  • Baguala del viento de Mónica Abraham.
  • Antiguo dueño de las flechas (Indio Toba), d'Ariel Ramirez sur des paroles de Felix Cesar Luna, interprété entre autres par Mercedes Sosa, Jairo ou Tonelec[4], s'inspire fortement de la baguala.

liens externes

https://www.youtube.com/watch?v=7_Kf2Jt-MN4 documentaire de encuentro.gouv.ar, ministère de l'éducation nationale argentin

https://www.youtube.com/watch?v=CFAHB-TKMlQ explication des rythmes en espagnol.

Notes et références

  1. Michel Plisson, « Un genre musical du Nord-Ouest argentin : la baguala », Journal de la société des américanistes, no 73, , p. 219-242 (lire en ligne, consulté le )
  2. musicargentina
  3. inecc-lorraine
  4. « TONOLEC - Antiguo dueño de las flechas (Indio Toba) - Video oficial HD » (consulté le )
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