Balcon

Un balcon (de l'italien balcone, lui-même peut-être issu du persan بالكانه  bal-khané , signifiant « pièce en hauteur ») est un élément d'architecture consistant en une plate-forme se dégageant du mur d'un édifice. Il est dans la plupart des cas à l'extérieur de l'édifice. Il peut cependant être à l'intérieur, dans une grande pièce (une salle de spectacle ou une galerie), ou encore se situer dans une cour fermée et peut ne pas communiquer directement avec une pièce.

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Le célèbre balcon de Juliette, à Vérone.

Constitution

La plate-forme en construction ancienne se compose de dalles de pierres taillées posées sur les voussoirs d'une voûte, ou bien en entablement sur une corniche (avec des corbeaux), un cul-de-lampe, ou bien sur des poutres en bois ou des profils en fer (en ajout ultérieur à la construction initiale possible) sortant en porte-à-faux du mur en continuation de la structure reprise du plancher, elle se compose de dalles ou carreaux céramiques sur un appareillage de briques formant des voûtains.

En construction moderne en béton armé, la plate-forme est faite en encorbellement, son armature se situe dans sa partie face supérieure et se prolonge en accroche par tirants sur la dalle intérieure qu'elle continue (dalle dont la propre armature se situe, elle, dans sa partie face inférieure, côté sous-face).

La plate-forme peut reposer sur des colonnes, des piliers, des consoles, des atlantes ou bien être suspendue par des tirants à la charpente du toit. Elle est enclose de balustrades de pierres, d'une rambarde en serrurerie de métal, d'un garde-corps en verre acrylique ou d'une lisse basse en béton.

Typologie

Balcon filant

Si le balcon unit les baies de plusieurs travées de deux façades, à étage intermédiaire, en corniche classique munie d'un garde-corps en serrurerie, ou en fonte moulée formant un bandeau de façade transparent, les architectes parlent d'un « balcon filant », qui se distingue du « balcon semi-filant » (unissant les baies de plusieurs travées d'une seule façade) et du « balcon isolé » ou « balcon individuel » (pour chaque baie d'une seule travée)[1]. Les appartements y sont séparés par des herses ou garde-cocus. En architecture moderne, le balcon filant peut être plus profond avec marques de séparation d'appartement par des cloisons de verre acrylique ; certaines plates-formes peuvent être soutenues par les refends porteurs ou des consoles en prolongation de ceux-ci.

Loggia

Le balcon peut également ne pas saillir hors du bâtiment mais être un espace ouvert sur l'extérieur à l'étage : on ne compte dans ce cas qu'un seul garde-corps à l'avant, avec des murs sur les côtés et un couvert au-dessus : dans ce cas, on parle alors plutôt de loggia (loge).

Oriel

Lorsqu'il s'agit d'un espace appartenant sans cloisonnement à une pièce et qui est clos de fenêtres en saillie de façade, on parle d'oriel (ou bow-window[2]), ce qui n'est pas à proprement parler un balcon, même s'il est en encorbellement.

Oriel situé boulevard de Guyencourt à Amiens.

Balcon sur trompe

Typique de l'architecture rocaille du XVIIIe siècle, le balcon peut reposer sur une voûte tronquée appelée trompe[3].

Balcon sur trompe de l'hôtel Journu à Bordeaux.

Balconnet

Balcon à très petite plateforme, ou garde-corps surmontant une allège basse.

Balconnets en ferronnerie à volutes de style rocaille (hôtel Journu, Bordeaux).

Mezzanine

Lorsqu'il s'agit d'un espace à mi-étage d'une pièce de grande hauteur, il s'agit d'une mezzanine.

Balcon d'opéra

Le balcon d'opéra est une galerie surplombant le parterre, et qui s’étend sur les côtés, jusqu’à l’avant-scène. Le dernier balcon, situé le plus haut, est surnommé "poulailler" ou "paradis"[4].

Usages spécifiques

Les balcons sont parfois utilisés à des fins cérémonielles, comme celui de la cathédrale Saint-Pierre de Rome, d'où le pape nouvellement élu prononce la bénédiction Urbi et orbi.

Dans l'habitat moderne résidentiel, le balcon est souvent confondu avec la loggia et la terrasse. Ces éléments de l'architecture ont été très utilisés par Le Corbusier, avec un double but : celui de minimiser le rayonnement solaire estival et celui de profiter de l'extérieur (il utilisait les toits plats en terrasses solarium). De plus en plus, le balcon est utilisé pour le jardinage et permet d'avoir un jardin dans les zones urbaines.

Risques et accidents

Il arrive que des balcons s'effondrent, blessant ou tuant les personnes supportées[5].

Par ordre de fréquence en France, les accidents concernent des balcons en béton armé ; puis en pierre et enfin en bois. Les causes les plus fréquentes sont les infiltrations et défaut d'étanchéité, le défaut de solidité, une dégradation du revêtement de sol et/ou des bords[6]

Dans ce pays où il n'existe pas encore de guide de règles professionnelles de construction ou de restauration de balcons, en 2018-2019, en lien avec la DHUP, le service Observatoire et évaluation des risques de l'Agence qualité construction (AQC) a été chargé de préparer un rapport sur les risques liés aux balcons[6]. Sur la base de l'étude de sinistres, d'audition d'experts (judiciaires et professionnels), ce travail vise à proposer un état des lieux et des pistes d'amélioration pour le secteur de la construction. Un autre rapport, plus axé sur des recommandations, pourrait éventuellement suivre (exemple : contrôle périodique des balcons)[6].

Références littéraires

Charles Baudelaire écrivit un poème ayant pour titre Le Balcon et connu grâce au chiasme :

« Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses
Ô toi tous mes plaisirs, Ô toi tous mes devoirs »

 Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, XXXVI.

Notes et références

  1. Michel-Jean Bertrand, Hieronim Listowski, Les places dans la ville. Lectures d'un espace public, Dunod, , p. 121.
  2. Cet anglicisme est très répandu en France.
  3. Philippe Prévôt, Bordeaux, nouveaux secrets et histoires inédites, Sud Ouest, (ISBN 9782817707099), « L'art de la trompe », p. 16-17
  4. « Lexique », sur Opéra national de Lorraine (consulté le )
  5. « Un balcon s'effondre à Angers lors d'une fête : quatre morts », www.lepoint.fr, 16 octobre 2016 (consulté le 17 mai 2019).
  6. Florent Lacas, « Le rapport sur les risques liés aux balcons attendu en juillet 2019 », interview de Christel Ebner, directrice d'Observatoire et évaluation des risques à l'AQC, 14 mai 2019.

Annexes

Article connexe

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