Baleine franche de l'Atlantique nord

Eubalaena glacialis

Eubalaena glacialis
Baleine franche
de l'Atlantique nord
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Cetacea
Sous-ordre Mysticeti
Famille Balaenidae
Genre Eubalaena

Espèce

Eubalaena glacialis
(Müller, 1776)

Répartition géographique

Carte de répartition de Eubalaena glacialis

Statut de conservation UICN


CR  :
En danger critique d'extinction

Statut CITES

Annexe I , Rév. du 01/07/1975

La baleine franche de l'Atlantique nord (Eubalaena glacialis) aussi appelée baleine noire de l'Atlantique nord ou baleine de Biscaye, un nom issu des premiers baleiniers basques[1], est une espèce de baleine appartenant au genre des Eubalaena, les « baleines franches ».

Proie idéale car docile, lente et exceptionnellement riche en huile, l'espèce a été intensément chassée et reste aujourd'hui encore la plus menacée de tous les mysticètes (baleines à fanons). Dans l'Atlantique nord-ouest, on dénombre à peine 400 individus.

Description

Baleine franche de l'Atlantique nord.

Massive, imposante (adulte elle mesure de 13 à 16 mètres), de coloration brun clair à bleu noir, la baleine arbore sur la tête de curieuses excroissances calleuses envahies de puces de mer, de couleur jaune clair, orange ou rose. Le schéma de répartition de ces callosités, au-dessus des yeux et tout autour du rostre, facilite l'identification et le suivi d'un individu.

Dans les eaux tempérées de l'hémisphère nord, la baleine de Biscaye, seule baleine dépourvue d'aileron dorsal et recouverte de callosités au niveau de la tête, se repère aisément. La simple vue d'une nageoire pectorale ou d'une nageoire caudale suffit aux observateurs chevronnés pour l'identifier. Les pectorales, larges, épousent la forme caractéristique d'une spatule ; les pales de la nageoire caudale, séparées par une échancrure marquée, se terminent en pointe.

Habitat et menaces

Depuis 2020, l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) considère que cette baleine est en danger critique d'extinction[2].

Dans l'Atlantique nord, les femelles migrent du golfe du Maine où elles se nourrissent aux zones de mise bas, au large de la Floride et de la Géorgie : un voyage de presque 2 200 km, dans une des zones les plus fréquentées de tous les océans. Ces baleines ne suivent pas de route migratoire précise mais se rassemblent en été et en automne à l’embouchure de la baie de Fundy, du golfe du Saint-Laurent et autour du bassin Roseway. En hiver, elles se déplacent par groupe de 5 ou 6 vers le sud[3].

Les baleines franches de l'Atlantique nord se nourrissent essentiellement du copépode Calanus finmarchicus – en nageant de manière lente, sur le côté et bouche ouverte, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux chocs avec les bateaux[4] –, mettent bas et élèvent leurs petits dans un couloir de navigation très fréquenté[3].

50 % de la mortalité de cette espèce est due à la collision avec des bateaux. Limiter à 10 nœuds la vitesse des navires dans les zones clés où elles vivent réduirait de façon spectaculaire la mortalité due aux bateaux, affirment les écologistes[5]. Les chercheurs réfléchissent également à des lignes de pêche qui se casseraient plutôt que d'emmêler et de tuer les baleines. Leur population pourrait croitre de 25 % en quinze ans si on empêchait les morts causées par l'homme.[réf. souhaitée]

Durant l'été 2017, on a constaté une surmortalité inquiétante de l'espèce dans la zone du golfe du Saint-Laurent – avec quinze cadavres retrouvés en quelques semaines –, dont la cause n'a pas été identifiée mais qui serait toutefois liée aux menaces précédemment décrites (lésions dues aux chocs avec des bateaux, enchevêtrement) ainsi qu'aux dommages collatéraux dus à la pêche du crabe des neiges (entraînant sa clôture anticipée)[4].

Chaque baleine franche de l'Atlantique nord compte car la population n'augmente que de 1 à 2 % par an. Les chercheurs ne savent pas bien pourquoi leur taux de natalité est si bas mais supposent que le stress de la zone côtière industrialisée y contribue.[réf. souhaitée]

En novembre 2020 les scientifiques n'ont dénombré que 409 de ces majestueux mammifères et déplorent leur extrême maigreur[6].

Notes et références

  1. Jusqu'au XVIe siècle, cette baleine était présente dans le gouf de Capbreton avant de disparaître des côtes landaises. cf. Alexandre Dewez, Les étonnants prédateurs du gouf de Capbreton, Pour La Science, n°460 (février 2016), 64-71
  2. « Eubalaena glacialis » IUCN
  3. « Baleine noire de l’Atlantique nord » sur www.futura-sciences.com
  4. « Au Canada, une surmortalité « sans précédent » des baleines noires », Le Monde, (lire en ligne)
  5. (en) Recovery potential assessment for right whale (Western North Atlantic population), Canadian Science Advisory Secretariat Science Advisory Report 2007/027
  6. Haley Cohen Gilliland, « L'extrême maigreur des baleines franches de l'Atlantique Nord inquiète les scientifiques », sur nationalgeographic (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Références taxonomiques

Bibliographie

  • Laist, David W., North Atlantic Right Whales: From Hunted Leviathan to Conservation Icon, Johns Hopkins University Press, 2017, xx-432p. (ISBN 978-1-4214-2098-1).
  • Lemire, Jean, L’odyssée des illusions: 25 ans à parcourir la planète , Montréal, Éditions La Presse, 2016, 215p. (ISBN 978-2-89705-502-8). - Voir: « Mission baleines dans le sillage des anciens baleiniers de Nantucket », p. 48-67.


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