Banque internationale à Luxembourg

L'histoire du Luxembourg et de la BIL sont étroitement liées. La Banque Internationale à Luxembourg, d'abord créée sous le nom de Internationale Bank Luxemburg, a été la deuxième société bancaire anonyme du Luxembourg, créée avec des capitaux allemands d'une hauteur de 6 millions de francs. Elle a été créée le 8 mars 1856 pour financer les chemins de fer et l'industrie sidérurgique. Les principaux actionnaires sont alors les familles Erlanger, Oppenheim, et Schaaffhausen. Elle ouvre son premier guichet le 31 juillet 1856[5]. La même année, elle procède à la première émission de billets de banque, un droit dont elle a disposé jusqu'à l'introduction de la monnaie unique.

À l'issue de la Première Guerre mondiale, la Banque de Bruxelles et la Banque de l'Union parisienne entrent dans le capital de la BIL. En 1926, la Dresdner Bank entre également au capital de la banque luxembourgeoise[5].

La BIL participe à la constitution de la bourse de Luxembourg et prend au fil des années plusieurs participations dans des sociétés luxembourgeoises comme la Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion (devenu RTL Group) ou Luxair[5].

En juillet 1963, la BIL est l'émetteur principal de la première euro-obligation introduite en Bourse de Luxembourg[5]^,[6]. En 1970, la BIL est un des membres fondateurs de CEDEL, devenu aujourd’hui Clearstream International, chambre de compensation internationale. En 1985, la BIL inaugure une filiale de banque privée en Suisse, puis, quatre ans après, à Singapour.

Le Crédit Communal de Belgique devient actionnaire majoritaire de la BIL en 1991 en rachetant les parts de la Banque Bruxelles Lambert et de Pargesa, et fusionne avec le Crédit Communal de Belgique en 1996 pour devenir le Groupe bancaire Dexia[5]. En 1998, la Banque Industrielle et Immobilière Privée (BIMP) est reprise à 100% par la BIL[7]. La BIL se rapproche d'Axa pour créer une fonds dédié au microcrédit[8].

En 2000, la BIL devient Dexia BIL, filiale du groupe bancaire Dexia à Luxembourg[5].

La BIL inaugure une filiale de banque privée au Danemark en 2002, puis une succursale de banque privée à Bahreïn en 2005.

À l'automne 2008, dans un contexte économique dégradé, le groupe Dexia, fragilisé par une structure de bilan déséquilibrée, subit de plein fouet la disparition des liquidités sur le marché interbancaire. Avec le soutien des États belge, français et luxembourgeois, Dexia met alors en œuvre un plan de restructuration, validé par la Commission européenne, afin de recentrer son activité sur ses franchises historiques, réduire son profil de risques et rééquilibrer sa structure de bilan.

À l’automne 2011, frappé cette fois par la crise de la dette souveraine, le groupe voit son rating dégradé. Confronté à de nouvelles tensions sur sa situation de liquidité, le groupe a dû engager un plan de résolution ordonnée reposant principalement sur deux piliers :

• La cession des franchises commerciales du groupe ;
• La gestion en extinction de ses actifs résiduels, la viabilité du groupe étant assurée par une garantie de financement octroyée par la Belgique, la France et le Luxembourg.

Le 20 décembre 2011, Precision Capital, une société anonyme de droit luxembourgeois détenant des participations dans des établissements bancaires[9] et le Grand-Duché de Luxembourg annoncent la signature d’un protocole d’accord contraignant portant sur l’acquisition par Precision Capital et le Grand-Duché de Luxembourg de 99,90 % du capital de Dexia BIL, propriété du groupe Dexia[5].

Le 5 octobre 2012, la transaction est finalisée[10]. Precision Capital et le Grand Duché de Luxembourg deviennent les nouveaux actionnaires de la BIL[11]. Precision Capital détient 89,936 % du capital de la BIL, tandis que les 10,064 % restants des actions sont détenus par le Grand-Duché de Luxembourg[10]. Elle exerce les métiers de banque de détail, de banque privée, de banque des entreprises et de marchés financiers et est présente au Luxembourg, au Danemark, en Suisse et au Moyen-Orient.

Le 26 avril 2013, la BIL a communiqué un plan de croissance stratégique à l’horizon 2015[12]. Entre 2013 et 2015, la banque table sur une croissance à long terme des revenus générés au Luxembourg ainsi que dans certains marchés stratégiques internationaux[13]. Dans le cadre de ce plan de croissance, la BIL a communiqué le souhait d’élargir et de renforcer sa présence géographique via une série de décisions stratégiques au Luxembourg et à travers le monde.

Sur le marché belge, la BIL a ouvert une succursale à Bruxelles[14] en août 2013. Elle s’adresse en premier lieu à une clientèle privée résidente en Belgique[15], mais également à des Independent Financial Advisers et des Family Offices. En Asie du Sud Est, la banque souhaite renforcer sa présence à Singapour, notamment via une offre ciblée destinée aux High Net Worth Individuals. En 2013 et 2014, la BIL continue son expansion et ouvre les portes d’une succursale de banque privée à Bruxelles et a Dubaï. La BIL Suisse SA rachète KBL Switzerland en 2015[16]. Puilaetco, filiale belge de KBL EPB, rachète les opérations de BIL Belgique.

Au Luxembourg, la BIL a créé la filiale BIL Manage Invest SA, dans le cadre des activités régies par la directive AIFM (Alternative Investment Fund Managers). Il s’agit d’une société de gestion indépendante qui agit pour compte propre, mais également pour compte de tiers. La BIL a procédé à l’extension des heures d’ouverture de son réseau d’agences. En parallèle, la banque poursuit ses investissements dans le domaine des nouvelles technologies[17], notamment avec une offre mobile banking (BILnet mobile), des services de banque en ligne (BILnet), ainsi qu’un réseau de cash recyclers qui permettent des dépôts d’argent liquide à travers le pays.

En 2014, François Pauly, alors CEO de la BIL, est nommé président du conseil d'administration. Hugues Delcourt le remplace au poste de CEO[18].

En 2017, Legend Holdings annonce l’acquisition des parts de Precision Capital dans la Banque Internationale à Luxembourg[19]. La transaction est finalisée en juillet 2018[20]. En mars 2019, Marcel Leyers est nommé nouveau CEO de la BIL, succédant à Hugues Delcourt[21].