Basile Ier d'Ani

Basile Ier d'Ani ou Barsegh Ier Anetsi (en arménien Բարսեղ Ա Անեցի) est le Catholicos de l'Église apostolique arménienne de 1105 à 1113.

Basile Ier d'Ani
Բարսեղ Ա Անեցի
Décès
Désignation 1105
Fin 1113
Prédécesseur Grégoire II
Successeur Grégoire III

Catholicos de l'Église apostolique arménienne


Biographie

Barsegh est le fils de Vasak, fils d’Apirat, fils d’Hassan Magistros Pahlavouni, et est également par sa mère le neveu du Catholicos Grégoire II le Martyrophile qui appartient à cette même famille noble arménienne[1].

Basile est archevêque du Shirak et évêque d’Ani depuis 1073, où il réside. En 1085, il est nommé coadjuteur de son oncle auquel il succède officiellement à sa mort en 1105[2].

L'inertie administrative de Grégoire II le Martyrophile a donné lieu aux proclamations d’anti-Catholicos : Sarkis de Honi (mort en 1077/1078), puis Théodoros Alakhosik (mort en 1095/1096)[3] et Poghos de Varak. Ils doivent cependant se retirer devant l'énergie déployée par Basile Ier. C'est ainsi qu'en 1090/1091, Basile Ier se rend auprès du sultan seldjoukide Malik Chah pour obtenir son soutien contre Théodoros Alakhosik, l'anti-Catholicos installé à Honi par le prince Philaretos Brakhamios. Basile Ier réussit à se faire reconnaître comme l'unique représentant des Arméniens de l'empire des Seldjoukides.

Le siège du patriarcat à cette époque est théoriquement fixé à Zamindia, près d’Amasée en Cappadoce, dans les anciennes possessions de l’ex-roi Gagik de Kars, mais le séjour qu'y font le patriarche et ses coadjuteurs n'est que provisoire : Basile Ier réside tantôt à Ani en Grande-Arménie, tantôt en Commagène sous la protection des comtes d'Édesse, ou en Cilicie où commencent à émigrer les Arméniens, fuyant les incursions des Turcs. Il se fixe cependant principalement, comme son prédécesseur, à Karmir Vank, sur les terres de Gogh Vasil, dont il est le conseiller politique et dont il est chargé de préparé la succession[4].

Le monastère de Schoughr devient un centre de la vie monastique, qui commence à fleurir dans les montagnes de Seav-Ler (« Montagne Noire ») dans l’Amanus, et il est choisi pour résidence ordinaire, parce qu'il est situé sur le territoire de la principauté arménienne de Cilicie en cours de constitution.

Cette principauté créée par Rouben et par son fils Constantin (1095-1110), prince auquel succède Thoros Ier, qui est puissamment soutenu par Basile Ier dans sa tentative de donner une forme politique et une plus vaste étendue à sa principauté.

Basile Ier meurt accidentellement le , à la suite de la chute d'un toit, conformément au souhait de Grégoire II le Martyrophile. Leur parent Grégoire III Pahlavouni lui succède.

Notes et références

  1. Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 276.
  2. Selon Mathieu d’Édesse, il est sacré Catholicos avec l’accord de Gourgen II de Lorri, le fils de David Anholin, par Stephanos, évêque d' Albanie du Caucase, dès 1081/1082.
  3. Mathieu d'Édesse, chapitres CVII et CXV.
  4. Gérard Dédéyan, « Les princes arméniens de l'Euphratèse et les Francs (c.1080 c.1150) », dans Raymond Haroutioun Kévorkian (dir.), Arménie, entre Orient et Occident, Bibliothèque nationale de France, Paris, 1996 (ISBN 978-2717719673), p. 166.

Bibliographie

  • René Grousset, L'Empire du Levant : Histoire de la Question d'Orient, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », (réimpr. 1979), 648 p. (ISBN 978-2-228-12530-7), p. 408.
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