Bassine (agriculture)
Une bassine ou retenue de substitution est un ouvrage de stockage agricole de l'eau qui est rempli durant l'hiver en pompant dans l'eau des nappes.
Pour les articles homonymes, voir Bassine (homonymie).
Caractéristiques
La bassine est un ouvrage creusé, terrassé et étanchéifié, constitué d'une cavité recouverte d'un film d'étanchéité. Sa capacité est le plus souvent aux alentours de 200 000 m3. Il est rempli durant l'hiver en pompant dans la nappe phréatique, ce qui la différencie de la retenue collinaire qui est remplie par les eaux de surface, de ruissellement, sur un terrain généralement en pente. La bassine permet de déplacer les prélèvements dans la nappe de la période estivale vers la période hivernale, elle ne permet pas de stockage supplémentaire.
En France, face aux canicules et sécheresses de plus en plus fréquentes, les bassines sont encouragées par la FNSEA et le ministère de l'Agriculture[1], subventionnées jusqu'à 70 % par les agences de bassin, certains départements, certaines régions (après étude d'incidence sur l'eau au titre de la loi sur l'eau).
Controverse et alternatives
Pour les détracteurs des bassines, ces retenues de substitution sont à long terme contre-productives (une grande quantité d'eau y est perdue par évaporation) et elles ont un impact négatif sur les écosystèmes environnants, au profit d'une agriculture intensive, irriguée et généralement de type monoculture[2],[1]. De plus, la perte d'eau en quantité par évaporation se double d'une perte en qualité, car l'eau stagnante voit sa température s'élever ce qui favorise le principe d'eutrophisation[3]. Plusieurs groupes d'opposition sont créés et des manifestations sont organisées là où de tels projets sont proposés et des scientifiques et ONG proposent des alternatives basées sur la restauration des sols et du bocage, l'utilisation de races et variétés nécessitant moins d'eau et plus résilientes face aux épisodes secs[1].
En 2022 la cour d'appel de Bordeaux déclare illégales cinq bassines réalisées sur le territoire de Cramchaban, après 14 ans de procédure judiciaire.[4]
Notes et références
- « « Les retenues d'eau aggravent la sécheresse, et la vulnérabilité de l’agriculture ; Entretien avec Christian Amblard » », Reporterre, 18septembre2020 (lire en ligne, consulté le )
- Partageons l’eau ! Les « bassines » ne profitent qu’à l’agriculture intensive.
- Les réserves d’eau sont elles une bonne solution pour affronter les périodes de sécheresse ?.
- « Les cinq "bassines" agricoles de Cram-Chaban de nouveau jugées illégales », sur France Bleu, (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Benoît Grimonprez. Le stockage agricole de l’eau: l’adaptation idéale au changement climatique?. Revue Juridique de l’Environnement, Société française pour le droit de l’environnement - SFDE, 2019,2019/4, pp.751.
- Deux-Sèvres, l’agriculture entre eau et pesticides Entretien avec Florence Habets, hydrogéologue, CNRS 23 septembre 2021
- Office international de l'eau, « Les retenues de substitution », (consulté le )
Vidéographie
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