Bataille de Jaji

La bataille de Jaji a lieu le , dans la province de Paktia, lors de la première étape du retrait des forces soviétiques pendant la guerre d'Afghanistan[2]. Le reste des troupes soviétiques ont soutenu les opérations de la république démocratique d'Afghanistan, dans la province de Paktia, contre les moudjahidines, espérant soulager une garnison assiégée à Ali Sher, et couper les lignes d'approvisionnement des moudjahidines du Pakistan[3].

Bataille de Jaji
Informations générales
Date
Lieu Paktiyâ
Issue

Victoire moudjahidine

  • Échec de la capture des tunnels et des grottes de al-Masada par les Soviétiques.
  • Retrait des troupes soviétiques
  • Succès de la propagande moudjahidine
Belligérants
Union soviétiqueMoudjahidines afghans
Commandants
Mikhaïl Gorbatchev Mohammed Anwar
Abdullah Azzam
Oussama ben Laden
Jalaluddin Haqqani
Forces en présence
~200 parachutistes[1]
Inconnues
50 (estimation basse)
+ 1 000 hommes (estimation haute)
Pertes
2 morts
Inconnues
+ 120 morts

Guerre d'Afghanistan (1979-1989)

Bien que relativement peu importante en termes militaires, la bataille a régulièrement été chroniquée par le journaliste saoudien Jamal Khashoggi et ses rapports ont laissé impression que Ben Laden était un chef militaire victorieux, qui a attiré plusieurs partisans à sa cause[4],[5].

Déroulement

Le complexe moudjahidine al-Masada (le « Repaire des Lions »), avait été fondé par Oussama ben Laden, afin d'avoir un centre de formation qui ne comptait pas sur le Pakistan[6]. Le 17 avril, après qu'Ali Sher eut été secouru, Jaji a été attaqué par environ 200 troupes aéroportées soviétiques et Spetsnaz.

L'armée des moudjahidines a été estimée, de l'estimation la plus basse, à 50 hommes, ou, pour la plus haute « par milliers », ayant recruté des soldats de la région environnante[7], y compris des forces des partis de résistance. Parmi les chefs se trouvaient Jalaluddin Haqqani et Mohammed Anwar, dont les troupes expérimentées étaient équipées de missiles Stinger et Blowpipe qui menaçaient les bâtiments soviétiques[8]. Enaam Arnaout a également participé, s'identifiant à la presse arabe comme « Abu Mahmoud, de Syrie », et il a été photographié à côté de Ben Laden et a déclaré que les Soviétiques avaient déployé du napalm, détruisant les arbres que les moudjahidines avaient espéré utiliser comme fortifications[9]. Essam al-Ridi, un Américain qui a participé à la bataille, a ensuite affirmé que jusqu'à 50 moudjahidines avaient été tués et seulement 2 Soviétiques, le désillusionnant[10]. Au cours de la bataille, Abu Ubaidah al-Banshiri et Mohammed Atef ont tous deux dirigé des raids qui ont encerclé le siège soviétique, les embusquant à l'extérieur du campement. Al-Banshiri a reçu une balle dans la jambe lors d'une excursion.

D'autres personnes ont participé à la bataille, comme Abdullah Azzam, et son fils, Hutaifa, Abu Khalil qui était chargé de maintenir un barrage régulier de mortiers, et Wael Julaidan. Abu Zaheb et Khaled el Kerde ont tous deux été tués dans la bataille[11].

Cette bataille est devenue plus tard célèbre en raison de la participation de Ben Laden, dont l'armée de 50 Arabes a combattu aux côtés des rebelles afghans. Cependant, Ben Laden et ses combattants ont finalement reculé après avoir subi des pertes[12].

Au moins 50 des volontaires arabes et environ 70 Afghans ont été tués dans la bataille qui a duré une semaine, et Ben Laden a subi une blessure au pied[13]. Ahmed Khadr loua souvent la bravoure des combattants à Jaji devant ses enfants, mais a refusé de confirmer si oui, ou non, il avait effectivement participé aux combats[14].

En fin de compte, les moudjahidines ont parfaitement réussi à défendre leur système complexe de tunnels, et de grottes nommés al-Masada juste à l'extérieur du village de Jaji, près de la frontière pakistanaise[15].

Références

  1. Steve Coll (2004). Ghost Wars: The Secret History of the CIA, Afghanistan, and Bin Laden, from the Soviet Invasion to September 10, 2001. Penguin Books. p. 163.
  2. Lester Grau, « Breaking contact nowithout leaving chaos: the Soviet withdrawal from Afghanistan »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Foreign Military Studies Office Publications (consulté le )
  3. David Isby, War in a distant country, Afghanistan : invasion and resistance, Arms and Armour Press, , 42 p. (ISBN 0-85368-769-2)
  4. (en) « Profile of Osama bin Laden (transcript) », CNN.com, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Reagan's Osama Connection », Slate, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  6. Coll, 157, 163-164
  7. (en-US) Tim McGirk, « Moscow's Graveyard », Time, (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) David Isby, War in a distant country, Afghanistan : invasion and resistance, Arms and Armour Press, , 128 p. (ISBN 0-85368-769-2), p. 42
  9. (en) Jamal Khashoggi, « Arab youths fight shoulder to shoulder with Mujahedeen », Arab News, , p. 9 (résumé)
  10. Essam Alridi, « Avoiding Armageddon », PBS (consulté le )
  11. Jihad magazine, Issues 57 & 58, July/August 1989
  12. Peter Bergen, Holy War, Inc. : Inside the Secret World of Osama bin Laden, Free Press, , 304 p. (ISBN 0-7432-3467-7, présentation en ligne)
  13. Coll, p. 163.
  14. Michelle Shephard, "Guantanamo's Child", 2008.
  15. Richard A. Clarke, « Review of the "Osama bin Laden I know" by Dick Clarke in the Washington Post » (version du 22 avril 2007 sur l'Internet Archive), PeterBergen.com,
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