Bataille de Scheut

La bataille de Scheut est le siège de Bruxelles par le comté de Flandre, tenu depuis Scheut[1], le , dans le cadre de la guerre de succession du duché de Brabant. Bruxelles tombera le 18 août, mais se libérera le 25 octobre[2].

Bataille de Scheut
Informations générales
Date
Lieu Scheut (Bruxelles)
Issue Victoire du comte de Flandre.
Belligérants
Duché de Brabant Comté de Flandre
Commandants
Jeanne de Brabant Louis II de Flandre

Guerre de succession du Duché de Brabant

Le différend

Refusant les termes du testament de Jean III de Brabant, duc de Brabant, Louis de Maele, comte de Flandre et mari de Marguerite de Brabant, déclare la guerre au duché de Brabant le .

La bataille

Après s'être attaqué à Anvers, Ninove et Grammont, Louis de Maele établit son armée sur les hauteurs de Scheut, avec Bruxelles en ligne de mire.

Menacées, les troupes brabançonnes décidèrent alors de sortir de ville pour affronter l'ennemi. Ils sortirent de la porte située à l'endroit où se joignent aujourd'hui la rue du Rempart des Moines et la rue du Marché aux Porcs[3]. En passant, les hommes prirent de la grange du duc des pailles qu'ils attachèrent à leur ceinture pour pouvoir se reconnaître sur le champ de bataille.

Leur première attaque fut écrasante, et la victoire semblait promise. L'armée flamande prit néanmoins le dessus, aidée, au plus fort de la mêlée, par la désertion de Jean d'Assche[4], guidon héréditaire de Brabant[5], qui abandonna son étendard sur le champ de bataille, ce qui eut pour effet de désorienter les troupes bruxelloises. Les guildes et corporations de Bruxelles et de Louvain, reculèrent en désordre, furent assaillies par les chevaliers flamands et prirent la fuite. Un grand nombre de citoyens, après avoir d'abord échappé au champ de bataille, trouvèrent la mort dans la Senne. Les Flamands victorieux poursuivirent les Brabançons jusque dans l'enceinte de la ville et plantèrent leur drapeau sur la Grand'Place de Bruxelles.

Bruxelles sera libérée le 25 août, sous l'impulsion d'un acte de bravoure mené par Éverard t'Serclaes.

Conséquences

La bataille avait manifestement marqué les esprits, car les Bruxellois parlèrent encore, des siècles durant, du comme du Quaden Goensdach (littéralement mauvais mercredi)[réf. nécessaire].

Défense de la ville

La brève occupation de la ville fit prendre conscience aux Bruxellois du piètre état de leurs défenses et dès 1357 commença la construction de nouvelles fortifications autour de la ville.

Toponymie

Le lieu à Scheut, où le banneret d'Assche avait jeté sa bannière, qui s’appelait le Vleesput (puits à la viande), fut renommé Asschevaneput (puits de la bannière du seigneur d’Assche)[6].

Selon certains[7], le nom de Scheut provient d'un épisode de cette bataille. Un archer ayant pris position sur les remparts de Bruxelles, tira (schieten, en néerlandais) à l'endroit où fut construit ultérieurement la chapelle de Scheut[8]. D'autres hypothèses sont détaillées au chapitre consacré à la question dans l'article Scheut.

Références

  1. Notons que ce nom, Scheut, n'est attesté qu'à partir du XVe siècle ; l'associer à cette bataille semble donc anachronique.
  2. « Presque tous les actes officiels de cette époque ont disparu les uns à cause de leur importance morne, les autres dans la tempête excitée par les iconoclastes du XVIe siècle. Les historiens brabançons [...] se sont montrés très sobres de détails. Les annalistes flamands [...] se sont bornés à indiquer sommairement les causes et les résultats de cette sanglante journée. Le lecteur pourra comparer notre version un peu amplifiée avec celle des auteurs et des livres anonymes suivants [...] : Matteo Villani, — Zantvliet, — Despars, — J. Meyer, — Die alder excellente chronyke van Brabant, — Brabantsche Yeesten, — Luyster van Crabant [ NDLR : Crabant=Brabant], — De Dynter, — Butkens, — Haraeus, — Jean Chapeauville, — A. Thymo, — Levold de nor hof, — Chronicon comitum flandrensium, — Corpus chronicorum Flandriæ, Sanderus, — Divaeus, — P. Oudegherst, — Foppens, — R. d'Avesbury, — la Grande chronique manuscrite d'Affligem, etc. »
    Jean Baptiste Nicolas Coomans, Jeanne Goetghebuer : chronique brabançonne du XIVe siècle, Bruxelles, Coomans, 1854, p. 57. Le chapitre 76 de ce roman, La bataille de Scheut (p. 90 et sq.) donne une vision romancée mais documentée de la bataille.
  3. Plus ou moins à cet endroit : 50° 51′ 10″ N, 4° 20′ 44″ E . À cette époque, Bruxelles est encore sous la protection de sa première enceinte.
  4. Il s'agit de Jean de Grimberge, chevalier seigneur d'Assche, fils aîné de Robert II d'Assche Opdorp. Voir Christophe Butkens, Supplément aux Trophées tant sacrés que profanes du duché de Brabant, tome 1, La Haye, Chrétien van Lom, 1726, p. 159.
  5. Le guidon est le petit drapeau d'une compagnie ou qui sert à l'alignement lors de manœuvres de l'infanterie. Par extension, le guidon est aussi celui chargé de porter ce drapeau et, par extension encore, la fonction elle-même (d'après le Dictionnaire de l'académie Française, Paris, Didot, 1835.
  6. Le nom est cité dans un acte de 1625, signalé par Alphonse Wauters, Environs de Bruxelles, tome 1, p. 33.
  7. Gustave van den Berghe, Anderlecht door de eeuwen heen, [Anderlecht à travers les siècles], 1938, [réimprimé en fac-similé en 1987], Bruxelles, Imprimerie A. Hessens, p. 34-35.
  8. Soit une distance de minimum... 2 400 m. si l'on considère un tir depuis la Porte de Ninove.
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