Battalia

La Battalia à 10 en majeur, est une œuvre instrumentale pour cordes et continuo d'Heinrich Biber, composée en 1673. Elle porte en sous titre : « Das liederliche Schwirmen der Musquetier, Mars, die Schlacht und Lamento der Verwundeten, mit Arien imitirt und Baccho dedicirt », soit : La compagnie dissolue pleine d'humour, marche, la bataille et le Lamento des mousquetaires blessés imité des airs et dédié à Bacchus.

Battalia
Genre Musique de chambre
Musique Heinrich Ignaz Franz Biber
Dates de composition 1673

L'œuvre porte le numéro C 61 dans le catalogue de ses œuvres établi par le musicologue américain Eric Thomas Chafe.

Présentation

Instrumentation

L'œuvre, composée pour instruments à cordes et basse continue, présente un ensemble différent du quatuor à cordes moderne, qui n'est pas encore fixé dans les années 1670 : on trouve donc trois violons, notés en clef de sol, quatre violes ou altos notés en clef d'ut 3e, et deux violes de gambe ou violoncelles notés en clef de fa. La basse continue est traditionnellement confiée au clavecin.

Structure

  • I. Sonata
  • II. Allegro : Die liderliche Gesellschaft von allerley Humor — Presto [La compagnie dissolue pleine d'humour]
  • III. Der Mars (attaca) [Marche] - Presto
  • IV. Aria
  • V. Die Schlacht [la bataille]
  • VI. Adagio : Lamento der verwundeten Musquetierer [Lamento des mousquetaires blessés]

Caractéristiques

Virtuose de première force sur le violon, Heinrich Biber introduit dans la Battalia une grande variété d'effets de sonorités pour les instruments à cordes : pizzicato de la main gauche sur les cordes à vide (la chanterelle du violon, notamment), pizzicato et « claquant » communément désigné pizzicato Bartók au XXe siècle, attaques col legno (avec le bois de l'archet), jeu naturel des violoncelles en plaçant une feuille de papier derrière les cordes pour imiter la caisse claire  autant de procédés qui anticipent sur les recherches d'un Berlioz ou d'un Ravel

La section présentant la « compagnie dissolue pleine d'humour » offre un exemple remarquable de polytonalité (do majeur contre majeur) et de polyrythmie (le premier violon est écrit à lorsque les autres instruments suivent un contrepoint très libre sur une mesure à ). Cette « mauvaise » polyphonie, comme peuvent en produire des fanfares jouant simultanément sans s'écouter, annonce la musique d'un Charles Ives (second mouvement de Three Places in New England, entre autres).

Discographie

Notes et références

  1. Ce disque a été distingué d'un « 10 » par Serge Gregory dans le magazine Classica-Répertoire no 71.

Liens externes

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