Beni Isguen
Beni Isguen (en berbère At isdjen[1], arabe : بني يزقن) est une des cités du Mzab, située à proximité de Ghardaïa dans le Nord du Sahara algérien, au sud d'Alger. Elle est classée au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco.
Beni Izguen | |
Vue sur Beni Isguen | |
Noms | |
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Nom arabe | بني يزقن |
Nom amazigh | At-izjen ⴰⵜ ⵉⵣⵊⴻⵏ |
Administration | |
Pays | Algérie |
Wilaya | Ghardaïa |
Daïra | Bounoura |
Commune | Bounoura |
Statut | cité |
Géographie | |
Coordonnées | 32° 17′ nord, 3° 25′ est |
Localisation | |
Toponymie
Le nom de Beni Isguen signifie les fils de ceux qui détiennent la foi[2].
Géographie
Beni Isguen est une des cités de la Pentapole (cinq villes) du Mzab[3]. Elle est la seule de la pentapole à être construite sur le flanc d'une colline rocheuse et de ne pas avoir été bâtie sur l'oued M'zab[4], elle se situe entre le ksar de Melika et celui de Bounoura[5].
Elle est située à 600 km au sud d'Alger[4] et possède une palmeraie à l'amont[3]. Elle est rattachée administrativement à la commune de Bounoura[6].
Histoire
À l'instar des autres villes de la Pentapole, Beni Isguen est fondée au XIe siècle, en 1051[3], par des réfugiés ibadites de Tahert, après la destruction du royaume rostémide par les Fatimides au xe siècle[7].
Au XVIe siècle, la cité s'était agrandie par la migration de population de Ghardaïa[8].
Beni Isguen est considérée comme une ville sainte, toutefois, cette réputation est assez récente, puisqu'au XIXe siècle, c'est Melika qui était considérée comme la ville sainte du Mzab tandis que Beni Isguen passait pour être la cité militaire de la Pentapole[4].
Elle avait toutefois le statut de la cité « savante » du Mzab et la gardienne du « dogme », de par le monopole qu'elle exerce sur le savoir et la sauvegarde du rite ibadite, les réformistes mozabites n'ont jamais pu y imposer une grande influence[9].
Au XIXe siècle, la ville comportait deux murailles d'enceinte. Toutes les portes de ces deux enceintes étaient fermées la nuit, mais l'espace entre les murailles permettait aux nomades de faire du commerce avec les citadins. Après l'annexion du Mzab par la France en 1882, la cité s'est agrandie et a supprimé la muraille extérieure[4].
Population
Au début des années 2000, le cité compte entre sept mille et huit mille habitants à l'intérieur des remparts, et à peu près autant dans la ville moderne[10].
Les habitants sont divisés en plusieurs fractions qui possèdent chacune un comité social, et parlent le berbère mozabite[10].
Patrimoine
La cité de Beni Isguen et le reste de la vallée du Mzab, sont classés au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco depuis 1982[2]. Parmi les secteurs sauvegardés, le ksar de Beni Isguen a conservé depuis sa fondation son modèle organisationnel, notamment son enceinte bordée du côté intérieur par une ruelle et parsemée de tours de guet[5].
Beni Isguen présente un plan pyramidal, comme tous les ksour de la pentapole, son tracé concentrique s'organise autour de la mosquée et son minaret. Le point culminant de la ville est la tour Boulila[10]. Elle possède deux portes principales situées au Nord et au Sud : Bab Chergui et Bab Gherbi et trois autres portillons mènent aux différents cimetières[5]. L'entrée dans la ville se fait par une lourde porte, en troncs de palmiers[2]. La cité possède également une autre mosquée[3].
- Les remparts.
- Ruelles de la cité.
- aassas de la cité
Vie locale
La vie locale est réglementée par des lois coutumières, comme dans chaque cité de la pentapole[4]. Devenue ville sainte du Mzab, Beni Isguen se caractérise par un puritanisme très particulier qui interdit aux hommes de fumer dans les rues[8]. C'est une cité riche de bibliothèques aménagées dans des maisons qui possèdent de nombreux manuscrits et ouvrages[5].
Sur la place du marché, appelée Lalla Achou, située à la périphérie, un marché à la criée se déroule tous les jours excepté le vendredi, qui est une sorte de brocante, très animé[2]. Les transactions commerciales se déroulent sous le contrôle des membres de l'assemblée des « Azzaba »[11], et les femmes mozabites n'ont pas le droit de traverser la place[2].
Les maisons de la cité possèdent deux portes : l'une pour les membres de la famille et l'autre pour les invités ; les fenêtres extérieures sont petites pour permettre de voir sans être vu[10].
Dans les années 2010, un écoquartier a été créé ; baptisé Tafilalet, c'est un ensemble de plus de 1 000 maisons construites selon l'architecture traditionnelle mozabite. Il est niché au sommet d'un plateau qui domine la vallée du Mzab. Son parc abrite une grande variété de palmiers dattiers, d'arbres fruitiers, d'arbustes et de plantes médicinales[12].
Personnalités liées à la commune
- Moufdi Zakaria, auteur de l'Hymne national algérien, y est né en 1908.
- Ibrahim Boughali, Président de l'Assemblée populaire nationale depuis le , y est né en 1963.
Références
- Ksar de BENISGUEN, sur le site de l'opvm
- Daniel Babo, Algérie, Méolans-Revel, Éditions le Sureau, coll. « Des hommes et des lieux », , 206 p. (ISBN 978-2-911328-25-1), p. 159
- Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-922-00-X), p. 242
- Y. Bonête, « Beni Isguen », Encyclopédie berbère Online, document B60, Online since 01 March 2013, connection on 18 January 2020.
- Le ksar de Benisguen ( At isdjen ), sur le site du opvm
- « Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Ghardaïa » [archive du 2 march 2013 or before], Journal officiel de la République Algérienne, (consulté le ), p. 1578
- C. Agabi, « Ibadites », Encyclopédie berbère Online, document I06, Online since 01 June 2011, connection on 24 January 2020.
- G. Camps, J. Gascou, A. Raymond and L. Golvin, « Cité », Encyclopédie berbère Online, document C74, Online since 01 March 2012, connection on 25 January 2020. URL : http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/2293
- Mohamed Brahim Salhi, « Société et religion en Algérie au XXe siècle : le réformisme ibadhite, entre modernisation et conservation », Insaniyat / إنسانيات [Online], 31 | 2006, Online since 31 January 2012, connection on 07 March 2020. URL : http://journals.openedition.org/insaniyat/9699 ; DOI : https://doi.org/10.4000/insaniyat.9699
- Dans les ruelles de Ghardaïa, Jeune Afrique du 04 juillet 2006
- La place du marché de Benisguen, sur le site du opvm.
- Projet Tafilalet de Beni Isguen (Ghardaïa) : Une ville écologique, une architecture millénaire, Cresus du 04/12/2016
Annexes
Articles connexes
Lien externe
- Ali Lafer "Beni Isguen" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2020.
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