Bernal Díaz del Castillo

Bernal Díaz del Castillo (né entre 1492 et 1496, et mort en 1584) est un conquistador qui participa à la conquête du Mexique menée par Hernán Cortés.

Bernal Díaz del Castillo
Portrait controversé, représentant Bernal Díaz del Castillo selon la première édition du Manuscrit de Guatemala publiée par Genaro García en 1904[1].
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Œuvres principales
Signature

Biographie

Monument à Bernal Díaz del Castillo, à Medina del Campo (Espagne).

Bernal Díaz est né en Espagne à Medina del Campo, sans doute en 1496. De famille modeste on ne sait s’il savait lire et écrire quand il s’embarqua pour le Nouveau Monde, en 1514, avec deux mille autres soldats placés sous les ordres du gouverneur du Panama nouvellement nommé, Pedrarias Dávila. Mais cette contrée ayant été conquise et pacifiée par le découvreur de l’océan Pacifique, Vasco Núñez de Balboa, et des épidémies s’étant déclarées, Bernal Díaz obtint avec d’autres soldats l’autorisation de gagner Cuba, île nouvellement conquise (1511).

Le voyage de Francisco Hernández de Córdoba

N’ayant obtenu ni terre ni Indiens de Diego Velázquez de Cuéllar, gouverneur de Cuba, Bernal Díaz, après trois ans d’inaction, s’embarqua en 1517 avec Francisco Hernández de Córdoba parti avec trois navires pour ramener des esclaves d’îles situées au large du Honduras, les Indiens de Cuba étant déjà en voie de disparition du fait des maladies apportées par les Espagnols, du travail dans les mines d’or et des mauvais traitements. C’est lors de ce voyage que fut découvert fortuitement le Yucatán, non sans mal car lors d’une bataille avec les indigènes – des Mayas – les Espagnols perdirent plus de cinquante hommes. Dès le premier chapitre de ses mémoires, Bernal Díaz profite du récit qu’il fait de ce dangereux périple avec Francisco Hernández pour nous dire, entre autres contre-vérités, qu’il participa au financement de cette expédition, ce qui est risible compte tenu que, selon Bartolomé de Las Casas (Histoire des Indes, Livre III, chapitre 96), les véritables investisseurs de l’expédition, au nombre de trois, avaient dépensé pour armer les trois navires de l’expédition et leurs équipages l’équivalent de 25 kg d’or.

Le voyage de Juan de Grijalva

L’année suivante, en 1518, le gouverneur de Cuba organisa une seconde expédition de découverte qu’il confia à un autre gentilhomme, Juan de Grijalva. Celui-ci découvrit l’île de Cozumel, proche du Yucatán, puis longea la côte est du Yucatán pour reconnaître ensuite la côte du Golfe du Mexique jusqu’au fleuve Pánuco situé à 400 km au nord de l’actuelle Veracruz. Il revint à Cuba en ramenant des parures et des objets en or obtenus par troc avec les indigènes mayas de la région du Tabasco et mexicains venus, sur ordre de l’empereur Moctezuma, le voir lors de son escale à Ulúa (Veracruz).

Bernal Díaz prétend avoir participé à ce voyage (il y consacre pas moins de neuf chapitres de son « Histoire véridique »), mais son récit, vague et peu cohérent, est trop souvent en complète contradiction avec ce qu’ont rapporté d’autres chroniqueurs, notamment Cortés, Oviedo et Las Casas dont les relations de ce voyage sont entre elles concordantes. Tout ceci laisse planer de gros doutes sur sa participation effective au voyage de Grijalva[2].

L’expédition d’Hernando Cortés

À la vue des trésors ramenés par Grijalva, Diego Velázquez de Cuéllar monta une troisième expédition qu’il confia à un autre gentilhomme, Hernando Cortés, mais celui-ci, outrepassant ouvertement le mandat qui lui avait été confié, débarqua sur la côte mexicaine pour s’y établir, fondant la ville de Veracruz et sabordant ses vaisseaux pour empêcher quiconque de revenir à Cuba. Cortés emmenait avec lui cinq cents soldats, dont Bernal Díaz, et trois cents marins. Décidé à conquérir le pays, dominé par les Aztèques ayant pour capitale Mexico, Cortés sut s’allier les populations indigènes de la côte dominées par les Mexicains (les Totonaques) ou d’autres en lutte ouverte avec eux, en particulier le puissant peuple des Tlaxcaltèques.

La conquête du Mexique

Bernal Díaz participa à toutes les phases de la conquête :

  • Deux grandes batailles contre les Tlaxcaltèques avant que ceux-ci ne devinssent leurs alliés
  • le massacre de Cholula où les Espagnols, tombés dans un piège, s’en sortirent en passant en quelques heures plus de six mille hommes de cette ville au fil de l’épée
  • leur entrée dans Mexico où ils furent accueillis par l’empereur Moctezuma en personne
  • la réduction en captivité de Moctezuma dans un de ses palais
  • l’arrivée d’autres Espagnols à Veracruz, envoyés par Diego Velázquez de Cuéllar pour défaire ou tuer Cortés qui dut abandonner Mexico (et Moctezuma) à la garde d’un de ses lieutenants, Pedro de Alvarado, pour aller contrer avec trois cents hommes choisis par lui le corps expéditionnaire (1 400 hommes !) envoyé contre lui
  • la victoire de Cortés sur l’envoyé du gouverneur de Cuba, ce qui lui permit d’accroître sa troupe de plus de mille hommes avant de revenir à Mexico
  • mais, pendant ce temps-là, Pedro de Alvarado avait assailli des nobles aztèques désarmés au cours d’une fête païenne, en tuant un millier, ce qui provoqua :
  • la révolte du peuple de Mexico, la mort de Moctezuma tué par un jet de pierre venu des siens et le siège des Espagnols dans leur palais ; ils furent contraints de s’enfuir lors d’une terrible nuit (la noche triste) au cours de laquelle ils perdirent plus de huit cents hommes.
  • La bataille d’Otumba où les Mexicains très nombreux tentèrent d’en finir définitivement avec les envahisseurs qui en réchappèrent néanmoins pour se réfugier, considérablement affaiblis, chez leurs alliés Tlaxcaltèques chez qui ils se refirent et reçurent des renforts, ce qui leur permit de mettre le siège devant la lagune de Mexico
  • Le terrible siège de Mexico qui dura cinq mois : la ville fut finalement investie () et les combats cessèrent avec la reddition du dernier empereur, Cuauhtémoc, que Cortés épargna, saluant sa vaillance et son courage.

Les tentatives de conquête du Chiapas (1523 et 1524)

Bernal Díaz, retiré à Coatzacoalcos, à l’embouchure du fleuve Grijalva (Tabasco), région limitrophe entre les populations mayas et aztèque, dut encore sur ordre de Cortés, participer à deux tentatives de conquête, infructueuses, du Chiapas, peuplé des Mayas dont Bernal Díaz nous dit « qu’ils étaient, en ce temps-là, les meilleurs guerriers de toute la Nouvelle-Espagne. »

L’expédition au Honduras (1525 – 1526)

Cortés avait confié la conquête du Honduras à un autre de ses lieutenants, Cristóbal de Olid, mais celui-ci, s’étant laissé circonvenir par Diego Velázquez de Cuéllar, se révolta contre Cortés qui prit la décision d’aller le châtier personnellement. Mais au lieu de s’y rendre par voie maritime, comme l’avait fait Olid, il décida d’y aller par la terre – en fait une immense région de fleuves et de marécages (le Tabasco et le Petén) et cette expédition fut un véritable enfer. Cortés faillit y perdre la vie et y perdit le titre de gouverneur de la Nouvelle-Espagne qui lui avait été conféré par Charles Quint, l’anarchie s’étant, en son absence, établie à Mexico. Bernal Díaz participa à cette éprouvante aventure, y jouant souvent – à ses dires – le rôle d’approvisionneur de la troupe[3].

Le citoyen de Coatzacoalcos (1527 – 1539)

Ayant obtenu à son retour du Honduras quelques terres au Chiapas et au Tabasco, octroyées par Cortés et par deux des gouverneurs lui ayant succédé, Bernal Díaz les jugea « de peu de profit » mais s’installa néanmoins à Coatzacoalcos, dont il devint, nous dit-il, conseiller municipal. Après quelques années de jouissance de ses biens, ceux-ci lui furent retirés sans compensation par les gouverneurs du Chiapas et du Tabasco dans le cadre de l’urbanisation des villes de Chiapa et de Sancta María de la Victoria (Tabasco). Pauvre, ayant perdu ses procès contre ces municipalités, Bernal Díaz sollicita l’appui de Cortés et du vice-roi de la Nouvelle-Espagne, Antonio de Mendoza, nommé par le roi en 1535 en place des précédents gouverneurs de Mexico.

La probanza de méritos de Bernal Díaz (1539)

Afin d’établir ses mérites de conquérant et dans le but de recouvrer ses biens perdus, Bernal Díaz obtint du vice-roi l’autorisation de faire établir un acte officiel qui attesterait de ses états de service. Cet acte, dont la copie se trouve aux Archives des Indes à Séville, se présente sous la forme d’un questionnaire qui fut soumis à six témoins assermentés qui attestèrent devant un juge, en répondant aux diverses questions, avoir participé (ou pas) à tel ou tel épisode de la longue carrière militaire de Bernal Díaz. Ce document officiel, sa probanza de méritos, fut envoyée au Conseil des Indes, en Espagne, accompagné de copies des actes lui ayant attribué des terres au Chiapas et au Tabasco ainsi que d’attestations élogieuses émanant de Cortés et du vice-roi de Nouvelle-Espagne. Malgré un avis défavorable du trésorier de Nouvelle-Espagne, Bernal Díaz se vit enfin attribuer des terres au Guatemala, sans doute grâce à une intervention de Cortés que Bernal Díaz avait accompagné en Espagne en 1540 et, surtout, grâce à de pressantes réquisitions qui furent adressées aux autorités du Guatemala par le président du Conseil des Indes[4].

Le citoyen de Santiago de los Caballeros (Antigua) – 1540-1584

Ayant obtenu compensation des terres dont il avait été spolié, Bernal Díaz, désormais colon aisé, devint citoyen de Santiago de los Caballeros – aujourd’hui Antigua Guatemala – et en devint conseiller municipal (les archives du Guatemala possèdent des comptes-rendus du conseil municipal avec la signature de Bernal Díaz – qui se faisait désormais appeler Bernal Díaz del Castillo). Ayant lu, vraisemblablement vers 1553, la Conquista de México (publiée en Espagne en 1552), histoire de la conquête du Mexique rédigée entre 1542 et 1547 par Francisco López de Gómara, chapelain de Cortés après son retour définitif en Espagne (1540), Bernal Díaz en trouva le contenu inexact sur bien des points et tout à la gloire de Cortés, sans un mot pour ses héroïques soldats.

L’Historia verdadera de la conquista de la Nueva España

Mécontent de ce qu’il lisait, Bernal Díaz reprit la rédaction de ses mémoires, rédaction interrompue précisément par la lecture de Gómara, entreprenant de rétablir la vérité, sa vérité, en contant par le menu et de son point de vue de soldat tout ce qui lui était arrivé au cours de la conquête du Mexique, depuis son voyage avec Francisco Hernández jusqu'à son établissement à Coatzacoalcos, en y ajoutant nombre de faits et d’événements auxquels il n’avait pas participé mais qu’il avait lus – spécialement dans les trois lettres de Cortés à Charles Quint qui avaient été publiées – ou qui lui avaient été rapportés par des témoins oculaires. Ce travail, entrepris vers 1553, fut achevé en 1568. Au cours de la rédaction de son ouvrage, Bernal Díaz en fit lire des extraits à divers notables ou fonctionnaires royaux établis au Guatemala ou de passage à Santiago de los Caballeros.

Dans ce document, très riche et fort long (plus de huit cents pages dans les éditions modernes), Bernal Díaz se montre prolixe de détails inédits (que l’on ne peut trouver nulle part ailleurs, ni dans les lettres de Cortés à Charles Quint – ses Cartas de relación – ni, bien sûr, chez Gómara) : il y dresse des portraits souvent caustiques et y manifeste sans détour ses préférences, ses inimitiés, ses rancœurs, sa soif de posséder des terres et son amertume d’avoir été mal récompensé par Cortés. Pour mieux se mettre en valeur, il commet parfois de graves entorses à la vérité[5], se présentant constamment en situations valorisantes, s’attribuant systématiquement des mérites indus et attribuant dans des discours fictifs de personnalités diverses des remontrances à Cortés pour n’avoir pas « donné de bons Indiens aux vrais conquérants », c’est-à-dire à lui-même, mal récompensé par son chef « qui accapara à son profit tout l’or et le meilleur de la Nouvelle-Espagne. »

Le « Manuscrit de Guatemala » et le manuscrit envoyé en Espagne en 1575

Bien que Bernal Díaz ait écrit à trois reprises qu’il avait mis un point final à ses mémoires en 1568, il ne cessa jamais de retoucher, de corriger et de faire des ratures ou des ajouts au manuscrit connu sous le nom de « Manuscrit de Guatemala », conservé aux Archives de Ciudad Guatemala, dont seulement huit pages sont de sa main, les autres étant dues à trois copistes différents[6]. Ce manuscrit est le seul authentique existant ; il fut retrouvé à Ciudad Guatemala en 1840 et il en fut fait deux copies manuelles et des copies photographiques. Il fallut attendre 1904 pour qu’il en soit fait une édition au Mexique (Genaro García) et 1928 pour une édition madrilène (Carlos Pereyra). La dernière édition en date (Mexico, 2005), édition critique due à José Antonio Barbón Rodríguez, est une véritable somme assortie d’une étude (Estudio) approfondie (1 000 pages !) de l’œuvre. Il existe de nombreuses éditions espagnoles et mexicaines de l’Historia verdadera selon le Manuscrit de Guatemala, mais il n’en a jamais été fait de traduction française.

Les éditions Remón (1632)

Il y eut un autre manuscrit, envoyé par Bernal Díaz en Espagne en 1575 aux fins de publication. Il fut réceptionné puis archivé à la Chambre du Roi pour n’être découvert et exploité qu’en 1632, année où ce manuscrit fit l’objet de deux éditions assurées par un prêtre mercédaire (de l’Ordre de la Merci), nommé Alonso Remón. Comme l’un des deux religieux qui avait accompagné Cortés pendant la conquête, le père Bartolomé de Olmedo, était mercédaire, Remón modifia le texte de Bernal Díaz pour attribuer au père Olmedo un rôle disproportionné et ajouter des personnages fictifs, mercédaires évidemment. Le manuscrit ayant servi aux éditions Remón est perdu.

Les traductions françaises de l’Historia verdadera

Au nombre de deux, elles sont basées, l’une et l’autre, sur la première édition Remón. L’une est due au docteur Jourdanet (1877) et l’autre au poète français José-Maria de Heredia (1881). Toutes les deux comportent donc ce que l’on a appelé les « interpolations mercédaires ». L’édition Jourdanet se signale en outre par l’absence de certains passages, jugés inconvenants, censurés par le traducteur. Cette version est disponible en livre de poche[7] ainsi que dans l’édition originale de 1877 consultable sur le site Gallica de la BNF[8].

Controverse sur l'identité de l'auteur de l’Histoire véridique…

Dans l'ouvrage Cortès et son double, enquête sur une mystification, paru en 2013, Christian Duverger soutient l'hypothèse controversée selon laquelle le véritable auteur de l’Histoire véridique de la Conquête de la Nouvelle-Espagne ne serait pas Bernal Díaz del Castillo mais Hernán Cortés. Il affirme, sur base du mariage de Bernal, de sa signature, de ses déclarations et de celles de sa femme[9], dans un premier temps que Díaz était illettré et que sa personnalité ne correspond pas à celle de l'auteur de l’Histoire véridique…, telle qu'on peut la percevoir par une lecture attentive de l'ouvrage. Il dresse ensuite le portrait-robot de celui qui aurait écrit l’Histoire véridique… et en conclut qu'il ne peut correspondre à aucun des compagnons de Cortès. Le seul candidat possible, réunissant tous les critères d'attribution, est, selon Christian Duverger, Cortès lui-même, qui aurait pu écrire le livre dans la période peu connue de ses années de retraite, entre 1543 et 1546. Cet ouvrage a suscité des critiques virulentes de spécialistes du sujet tels que Guillermo Serés, Miguel León-Portilla ou encore Pablo Escalante Gonzalbo[10].

L'historiographie s'emploie à débattre de cette thèse, plusieurs contre-arguments sont retenus contre Duverger[11],[12]. À propos de son illettrisme, différents experts[Qui ?] sont contre cette thèse et avancent deux arguments : le caractère important de l'écriture dans la fonction d'échevin de Bernal et la non-représentation de la population espagnole que constituent les conquistadors[11]. En effet, les conquistadors appartiennent à une partie de la population espagnole ayant eu accès, du moins pour une grande partie d'entre eux, à l'apprentissage de l'écriture[11].

Bernal Díaz a-t-il vraiment pu écrire une telle œuvre, si riche et si ample ? Savait-il seulement lire et écrire[13] ? Même s’il avait un très faible niveau d’études en s’embarquant pour le Nouveau Monde, Bernal Díaz, jouissant d’un confortable revenu depuis son installation au Guatemala (1540), n’avait rien d’autre à faire que de surveiller ses propriétés et les Indiens travaillant pour lui. Il eut donc tout le temps de s’instruire, de se cultiver et de lire avant de se mettre à son ouvrage vers 1552. C’est la thèse défendue par José Antonio Barbón Rodríguez[14] dans la deuxième partie Estudio de son édition critique de l’Historia verdadera.

Si l’on se reporte à l’ouvrage de François Baldy, Bernal Díaz del Castillo et la conquête de la Nouvelle-Espagne (Mexique), paru fin 2015, on trouvera nombre d'arguments démontrant que Bernal Díaz est bien l’auteur de l’Historia verdadera, nul autre que lui ayant pu mettre en scène une personnalité aussi complexe, sinon complexée, s’exprimant dans une langue du peuple si éloignée de la prose cortésienne des Cartas de relación. Au demeurant, certains passages de l’Historia verdadera sont tellement critiques ou désobligeants pour Cortés qu’ils ne sauraient avoir été écrits ou dictés par lui[15].

Le second voyage en Espagne (1550)

Personnalité du conseil municipal de Santiago de los Caballeros, Bernal Díaz fut désigné par ledit conseil pour participer (ou assister), en tant que « le plus ancien conquérant », aux discussions qui se tinrent à Valladolid (Espagne) en 1550 entre les représentants des colons de la Nouvelle-Espagne et du Pérou avec le Conseil des Indes au sujet de la transmission à leurs enfants des biens attribués après la conquête aux conquérants et autres récipiendaires. En effet, les "Nouvelles Lois" promulguées en 1542 par Charles Quint à l’instigation de Bartolomé de Las Casas stipulaient que la propriété de ces biens s’éteignait avec leurs possesseurs et qu’ils n’étaient donc pas transmissibles aux enfants, à la grande fureur des colons. Ceux-ci n’obtinrent pas immédiatement satisfaction, mais Bernal Díaz profita de ce voyage pour se faire attribuer de nouvelles terres au Guatemala, bien plus profitables que celle qu’il avait obtenues précédemment. Désormais fixé à Santiago de los Caballeros, Bernal Díaz y termina ses jours en 1584 sans jamais cesser d’apporter des retouches à son manuscrit.

Republications

  • Histoire véridique de la Conquête de la Nouvelle-Espagne par le Capitaine BERNAL DIAZ DEL CASTILLO, l’un des conquistadors, traduction par D. Jourdanet, deuxième édition corrigée, Paris, 1877 lire en ligne sur Gallica
  • La Conquête du Mexique, présentation de Gérard Chaliand, traduit de l’espagnol par Denis Jourdanet, Actes Sud, 1996
  • (es) Historia verdadera de la conquista de la Nueva España, manuscrit « Guatemala », prologue de Carlos Pereyra (1928), Editorial Espasa Calpe, Madrid, 1997
  • Historia verdadera de la conquista de la Nueva España, manuscrit « Guatemala », édition critique de José Antonio Barbón Rodríguez, El Colegio de México, Mexico, 2005
    Ce texte est intégralement celui du manuscrit de Guatemala avec son orthographe originale et ses manques, les ratures et ajouts étant reportés en notes avec les variantes propres aux éditions Remón.
  • Histoire véridique de la Conquête de la Nouvelle Espagne, préface de Bernard Grunberg, traduit de l’espagnol par Denis Jourdanet, La Découverte poche, 2009

Notes et références

  1. Selon Christian Duverger, il s'agirait, à l'origine, d'une gravure publiée en 1854 à la fin de Los alrededores de París, qui est une traduction mexicaine de Les Environs de Paris de l'académicien français Charles Nodier. Selon Luis González Obregón, cette gravure représenterait Guillaume de Launoy, mais selon Duverger c'est impossible car personne ne portait de fraise à l'époque de Launoy, et il s'agirait donc selon lui plus vraisemblablement d'un portrait d'Henri IV (Duverger 2013, II, 6).
  2. Pour le voyage de Francisco Hernández de Córdoba, voir François Baldy : Bernal Díaz del Castillo et la conquête de la Nouvelle-Espagne, chapitre 5 ; également, du même auteur, Conquérants et chroniqueurs espagnols en pays maya, tome 1, chapitre VII.
  3. Sur l’expédition de Cortés au Honduras, se reporter à Conquérants et chroniqueurs espagnols en pays maya, tome 2, chapitre III, où sont produits en parallèle les récits de Bernal Díaz, de Cortés et de Gómara.
  4. La probanza de méritos de Bernal Díaz, aux Archives des Indes à Séville, est reproduite in extenso par Antonio Barbón Rodríguez, Historia verdadera de la conquista de la Nueva España, dans la deuxième partie, Estudio, aux pages 815 à 835. Voir également une synthèse de ce document dans Bernal Díaz del Castillo et la conquête de la Nouvelle-Espagne, chapitre 4.
  5. François Baldy : Bernal Díaz del Castillo et la conquête de la Nouvelle-Espagne, plus spécialement au chapitre 5.
  6. (es) Carmelo Sáenz de Santa María, Introducción crítica a la « Historia verdadera » de Bernal Díaz del Castillo, page 7 et Historia de una historia, la Crónica de Bernal Díaz del Castillo, page 17.
  7. Éditions de poche de la traduction Remón : Bernal Díaz del Castillo, Histoire véridique de la Nouvelle-Espagne, La Découverte, 2009, et La conquête du Mexique, Actes Sud, 1996.
  8. Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne, traduction par D. Jourdanet, 1877.
  9. Christian Duverger, Cortès et son double. Enquête sur une mystificatio, Paris, Seuil, , 360 p. (ISBN 978-2-7578-5282-8 et 2-7578-5282-5), p. 33-45 et 97-119
  10. Voir notamment les articles cités par l'historien Benjamín Palacios Hernández dans Los franceses atacan de nuevo [archive], avec, en particulier, le dossier El misterioso Bernal Díaz [archive] de la revue mexicaine Nexos et l'article « El verdadero autor de ‘La historia verdadera‘ ».
  11. Sexteto, « Machiavel ou Rocambole ? Quelques réflexions collectives à propos de Christian Duverger, Cortés et son double. Enquête sur une mystification, paris, seuil, 2013. », Nuevo Mundo Mundos Nuevos. Nouveaux mondes mondes nouveaux - Novo Mundo Mundos Novos - New world New worlds, (ISSN 1626-0252, DOI 10.4000/nuevomundo.65938, lire en ligne, consulté le )
  12. (es) Guy Rozat y José Pantoja, El “historiador” de lo Inverosímil. Para acabar con la impunidad de Duverger. Actas del Coloquio “Miradas Historiográficas actuales sobre la Conquista Americana. El revisionismo en la obra de Christian Duverger, Mexico, ENAH, 29 y 30 octubre de 2013
  13. L’analphabétisme de Bernal Díaz est une des thèses développées par Christian Duverger dans Cortés et son double, enquête sur une mystification.
  14. Antonio Barbón Rodríguez, Historia verdadera de la conquista de la Nueva España, deuxième partie, Estudio, pages 41 : « il [Bernal Díaz] lut beaucoup, et de bonnes choses, et il écrivit beaucoup, et bien. »
  15. François Baldy, Bernal Díaz del Castillo et la conquête de la Nouvelle-Espagne, chapitre 14.

Annexes

Bibliographie

  • (es) Carmelo Sáenz de Santa María, Introducción crítica a la « Historia verdadera » de Bernal Díaz del Castillo, Instituto Gonzalo Fernández de Oviedo, Madrid, 1967
  • (es) Carmelo Sáenz de Santa María, Historia de una historia, la Crónica de Bernal Díaz del Castillo, Instituto Gonzalo Fernández de Oviedo, Madrid, 1984
  • (es) José Antonio Barbón Rodríguez : deuxième partie (Estudio) de son édition critique de l’Historia verdadera de la conquista de la Nueva España, El Colegio de México, Mexico, 2005
  • François Baldy, Conquérants et chroniqueurs espagnols en pays maya, tome 1 « Découvertes » (chapitre VII, VIII et IX : voyages de Francisco Fernández de Córdoba, de Juan de Grijalva et de Cortés, de Cuba à Veracruz), Les Belles Lettres, Paris, 2010
  • François Baldy, Conquérants et chroniqueurs espagnols en pays maya, tome 2, « Conquêtes » (chapitre III : expédition de Cortés du Tabasco au Honduras), Les Belles Lettres, Paris, 2011
  • Christian Duverger, Cortès et son double : Enquête sur une mystification, Éditions du Seuil,
  • François Baldy, Bernal Díaz del Castillo et la conquête de la Nouvelle Espagne (Mexique), L’Harmattan, 2015

Articles connexes

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