Bernard Fuchs

Fils d'un ancien employé des chemins de fer, Bernard Fuchs naît le 10 août 1916 à Wilwisheim, en Alsace annexée, à une cinquantaine de kilomètres de la ligne de front[1]. Il fait ses études au collège mariste de Franois dans le Doubs avant de partir pour son service militaire en octobre 1938 au 1^er régiment de dragons[2]. En mai 1939, il devient élève officier de réserve et suis les cours de l'école d'application de la cavalerie et du train à Saumur[3]. Son stage terminé, il est muté avec le grade d'aspirant au 9^e régiment de cuirassiers où il se trouve encore au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale[2].

En janvier 1940, il est détaché à l'école d'observateur en avion de Dinard et est promu sous-lieutenant en mars[2]. L'école s'étant repliée devant l'avancée des troupes allemandes, il se trouve à Pau lorsqu'il apprend l'armistice à venir et entend l'appel du général de Gaulle[1]. Le 21 juin, il embarque à Saint-Jean-de-Luz à destination de l'Angleterre[2]. Engagé dans les forces françaises libres, il passe de la cavalerie à l'aviation et suit des cours de pilotage au sein de la Royal Air Force (RAF)[1]. Promu lieutenant, il est affecté le 11 novembre 1941 au Squadron RAF n^o 154 puis aux Squadron RAF n^o 610 et n^o 19[3]. À la fin de l'année 1942, muté au Squadron RAF n^o 501, il comptabilise 80 heures de vol et 60 missions de guerre[3]. Il s'est particulièrement illustré lors du raid de Dieppe au cours duquel il a participé à la dispersion des formations de Fw 190[2].

En juin 1943, il est promu capitaine et se distingue à nouveau deux mois plus tard en abattant un Bf 109 dans le ciel d'Abbeville[2]. Réalisant des missions d'attaque au sol, il détruit au cours du mois de septembre plusieurs locomotives, un navire et un véhicule de transport de troupes allemand[3]. Il reçoit le commandement du Flight B (escadrille B) de son Squadron le même mois puis, en octobre, s'illustre lors de nouveaux vols au-dessus de la France pendant lesquels il échappe à six Fw 190 et endommage trois cargos malgré les tirs de DCA[1]. Le 20 décembre 1943, il parvient à photographier à basse altitude une base de lancement de V1[1]. En mars 1944, il devient instructeur à la Fighter leader school de la RAF puis en juillet à la 9th Air Force américaine[1].

Après avoir été nommé chef de cabinet du général Valin, il participe à la libération de Paris le 25 août 1944 et hisse le drapeau français sur le toit du ministère de l'air[2]. Le 11 novembre suivant, sur la place de l'étoile, il reçoit la Croix de la Libération des mains du général de Gaulle en présence de Winston Churchill[2]. En décembre, il est nommé commandant du centre d'instruction de chasse et de bombardement de la base de Francazal[3]. Il termine la guerre avec le grade de commandant avec à son actif plus de 280 heures de vol de guerre et 261 missions[1].

Commandant en second de l'école de moniteurs de Tours de juillet 1945 à mars 1946, il est ensuite à la tête du bureau des opérations du commandement de l'air en Indochine d'avril à octobre 1946[2]. Il entre ensuite à l'école de guerre aérienne anglaise au Royal Air Force Staff College à Andover d'où il sort diplômé un an plus tard[3]. Il est affecté à partir de 1948 à l'état-major des forces aériennes de l'union occidentale à Fontainebleau puis, promu lieutenant-colonel, prend le commandement du secteur de défense aérienne de Provence[1]. En 1954, il est commandant du centre d'instruction des contrôleurs d'opérations aériennes à Dijon puis en 1956, devient chef de la section "armes de défense" à la division de défense aérienne du grand Quartier général des puissances alliées en Europe[1]. Il reste à ce poste jusqu'en 1959, étant entre-temps promu colonel en octobre 1957[2].

De 1959 à 1962, il est affecté aux ambassades de France en Suède et en Finlande en tant qu'attaché militaire[2]. De retour en France, il est auditeur à l'institut des hautes études de Défense nationale et suit les cours du centre des hautes études militaires[3]. Affecté ensuite au quartier-général des forces aériennes alliées à Fontainebleau, il y occupe le poste de sous-chef d'état-major opérations-instruction de 1963 à 1966[1]. Promu général de brigade aérienne le 1^er juin 1964, il est mis en congé définitif du personnel navigant en 1966[2]. Passé dans le civil, il devient président du marketing de défense chez ITT Europe à Bruxelles[1].

Bernard Fuchs meurt le 31 octobre 2005 à Paris et est inhumé à Brinon-sur-Sauldre dans le Cher[2].

• Ordre de la Libération
• Libération de la France

• « Biographie sur le site des Compagnons de la Libération »

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