Bernhard Griese

Bernhard Griese est un SS-Standartenführer[alpha 1] allemand, né le à Ribnitz-Damgarten (Poméranie, Empire allemand) et mort le à Kiel (Schleswig-Holstein, Allemagne).

Bernhard Griese

Griese sur le front de l'Est en , en uniforme de l'Ordnungspolizei, photographié après avoir reçu sa croix de chevalier de la croix de fer.

Naissance
Ribnitz-Damgarten
Décès
Kiel
Allégeance  Troisième Reich
Arme Schutzstaffel (SS)
Grade Standartenführer
Années de service 1936 – 1945
Commandement bataillon de police SS 323, Polizei-Regiment "Griese" (3e bataillon du 4e régiment de police)
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes opération Anton, opération Barbarossa
Distinctions Croix de chevalier de la croix de fer
Autres fonctions Rafle de Marseille

Il dirige un bataillon puis un régiment de police (de l'Ordnungspolizei), alternativement sur le front de l'Est, en France et en Yougoslavie. Il participe notamment à la rafle de Marseille de . Après la guerre, il est condamné à vingt ans de prison en Yougoslavie (en 1949) où il reste incarcéré jusqu'en 1953.

Biographie

Après la Première Guerre mondiale, il rejoint la Schutzpolitzei, police régulière allemande comme Major en 1936. Il est ensuite Kommander suppléant à Rostock au début de la Seconde Guerre mondiale[1].

Griese participe a l'opération Barbarossa et dirige comme Bataillonskommander le bataillon de police SS no 323, basé à Tilsit (actuelle Sovetsk) à partir d'[2]. Son bataillon prend temporairement en charge l'administration militaire de la région en [3]. Ce bataillon couvrait Georgenburg (actuelle Mayovka) ainsi que la forêt de Białowieża devenue un refuge pour la résistance polonaise et les partisans communistes[1]. Le , Griese ne donne pas la priorité à un massacre de Juifs à Jurbarkas qui finit par se dérouler sans l'aide de son bataillon de police[4]. Les services de sûreté (Sicherheitsdienst, SD) lui réclament au cours de sa tenure à Georgenburg des juifs à exécuter ce que Griese se refuse à faire sans ordre écrit et signé de son BdO (Befehlshaber der Ordnungspolizei) Karl Franz situé à Königsberg. C'est au cours d'un de ses trajets pour voir le BdO que le SD en profita pour massacrer 365 Juifs. Griese finira par obtenir un ordre écrit. Son refus de coopérer sera investigué par l'OrPo de Berlin mais l'affaire sera classée sans suite[1]. Il fut ensuite déployé sur le front de l'Est en à Bialystok[2] et décoré chevalier de la croix de fer[5] en [6].

En , le bataillon de police 323, appartenant désormais au 4e régiment de police en tant que 2e bataillon, opère à Paris mais est basé à Dortmund [7] et fournit des escortes pour les trains de déportation vers les camps de la mort jusqu'en février 1943[2].

Major der Polizei et SS-Sturmbannführer[alpha 2], il organise avec la police française la rafle de Marseille des 23 et et la destruction du quartier nord du Vieux-Port[8]. Le , alors que la rafle est en cours, Bernhard Griese est photographié avec René Bousquet, secrétaire général de la Police de Vichy et Antoine Lemoine, alors préfet régional à Marseille a la mairie de Marseille[9].

En , Griese commande le Polizei-Regiment appelé de son nom "Griese" (3e bataillon du 4e regiment de police)[7]. Ce régiment provisoire a été créé à Marseille peu après l'opération Anton, invasion de la zone libre par les Allemands en . Le Polizei-Regiment "Griese" est constitué de trois bataillons en provenance de Haute-Carniole en Slovénie, de Paris et du Gouvernement général de Pologne et renforce les troupes de police existantes en France[10].

Le Polizei-Regiment "Griese" est finalement dissous au printemps 1943 et la majeure partie de ses effectifs serviront à la constitution du 14e SS-Polizei-Regiment à la fin .

Griese combat sur le front de l'Est pendant l’été 1944 avec le grade de Standartenführer[11].

Le , il est capturé par les Américains. Il est ensuite extradé vers la Yougoslavie où il sera condamné à vingt ans de prison dans des camps de travaux forcés en 1949. En 1953, il est libéré et renvoyé en Allemagne.

Bernhard Griese avec Heinrich Himmler.
Bernhard Griese avec Hermann Fegelein, Heinz Gödecke et Rudolf Pannier.

Images de la rafle de Marseille à laquelle Bernhard Griese prit part

Mairie de Marseille - 23 janvier 1943

Gare d'Arenc à Marseille - 24 janvier 1943

Notes et références

Notes

  1. Grade équivalent à celui de colonel en France.
  2. Grade équivalent à celui de commandant en France.

Références

  1. David H. Kitterman, « Those Who Said "No!": Germans Who Refused to Execute Civilians during World War II », German Studies Review, vol. 11, no 2, , p. 241–254 (ISSN 0149-7952, DOI 10.2307/1429971, lire en ligne, consulté le ).
  2. (de) Wolfgang Curilla, Der Judenmord in Polen und die deutsche Ordnungspolizei 1939-1945, Verlag Ferdinand Schöningh, , 1035 p. (ISBN 978-3-657-77043-4, lire en ligne), p. 324.
  3. (en) Beate Kosmala et Georgi Verbeeck, Facing the Catastrophe : Jews and Non-Jews in Europe during World War II, Berg, , 276 p. (ISBN 978-1-84788-848-8, lire en ligne), p. 75 - note 12.
  4. Kosmala et Verbeeck 2011, p. 77.
  5. (de) Walther-Peer Fellgiebel, Elite of the Third Reich : The Recipients of the Knight's Cross of the Iron Cross, 1939-45, Helion & Company Limited, , 402 p. (ISBN 978-1-874622-46-8, lire en ligne).
  6. (en) Gordon Williamson, World War II German Police Units, Bloomsbury Publishing, (ISBN 978-1-78096-339-6, lire en ligne).
  7. « Lexikon der Wehrmacht », sur lexikon-der-wehrmacht.de (consulté le ).
  8. (en) Simon Kitson, Police and Politics in Marseille, 1936-1945, Leiden, Brill, , 307 p. (ISBN 978-90-04-26523-3, lire en ligne).
  9. Maurice Rajsfus, La Police de Vichy. Les forces de l’ordre françaises au service de la Gestapo, 1940-1944, Paris, Le Cherche midi, , 286 p. (ISBN 2-86274-358-5), p. 209-217
    en particulier chap. XIV, La Bataille de Marseille
  10. Curilla 2011, p. 197.
  11. (en) Rudolf Pencz, For the Homeland : The 31st Waffen-SS Volunteer Grenadier Division in World War II, Stackpole Books, , 304 p. (ISBN 978-1-4617-5103-8, lire en ligne).
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