Blóðughófi

Blóðughófi est, dans la mythologie nordique, le cheval servant de monture au dieu Freyr. Il est décrit comme capable de traverser le feu et les ténèbres.

Blóðughófi
Skírnir chevauchant une monture présumée être Blóðughófi, d'après un dessin de Lorenz Frølich.
Créature
Groupe Mythologie
Sous-groupe Cheval
Caractéristiques Ne craint pas le feu ni les ténèbres
Origines
Origine Mythologie nordique
Région Scandinavie, Germanie
Première mention Kálfsvísa

Étymologie

En vieux norrois, le nom Blóðughófi signifie « sabot sanglant »[1]. Il existe des variantes de transcription : Blodughofi, Blodug-hofi et Blodinghofi[2].

Mentions

Blóðughófi est cité dans des Nafnaþulur anonymes, plus précisément dans la Kálfsvísa de l’Edda de Snorri, comme étant la monture du dieu Freyr[3] :

Dagr reið Drǫsli en Dvalinn Móðni,
Hjalmr Háfeta, en Haki Fáki.
reið bani Belja Blóðughófa,
en Skævaði skati Haddingja.

 Kálfsvísa, strophe 1[4]

« Dagr monte Drǫsli et Dvalinn Móðni

Hjálmþér Hóð et Haki Fákr
L'assassin de Beli monte Blóðughófi
et le champion des Haddingjar Skævaðr »

Une nouvelle citation intervient dans la troisième stance du Þorgrímsþula, un þulur anonyme :

Blóðughófi hét hestr,
ok bera kváðu
ǫflgan Atriða[5]

«  »

Dans le Skírnismál de l’Edda poétique, Freyr donne à Skírnir un cheval capable de courir à travers le feu jusqu'à Jötunheimr pour y rencontrer la géante Gerðr[6]. L'animal n'est pas nommé, mais il est très probable que ce soit Blóðughófi[6]. Ce cheval est alors décrit comme capable de traverser le feu et les ténèbres, et comme étant la propriété de Freyr[3].

Symbolique

Blóðughófi est la monture du dieu Freyr, par ailleurs décrit comme le meilleur cavalier parmi les dieux de la mythologie nordique[7]. Ursula Dronke le décrit comme « le cheval solaire » du dieu Freyr, notant par ailleurs que le Skírnismál souligne bien le fait que les chevaux soient consacrés à ce dieu[8]. Elle postule que Blóðughófi soit à l'origine des chevaux solaires et lunaires Hrímfaxi et Skinfaxi[8].

Theresa Bane ajoute qu'il comprend le langage humain et est extrêmement rapide, mais pas autant que le sanglier Gullinbursti[2].

Notes et références

  1. (en) Snorri Sturluson, The Prose Edda : Translated with an Introduction and Notes by Jesse L. Byock, New York, Penguin Books, .
  2. Bane 2016, p. 63.
  3. (en) Patricia Turner et Charles Russell Coulter, Dictionary of ancient deities, New York, Oxford University Press US, , 608 p. (ISBN 978-0-19-514504-5, lire en ligne), p. 181.
  4. (en) Kari Ellen Gade et Edith Marold (eds), « ‘Anonymous Þulur, Kálfsvísa 1’ », dans Poetry from Treatises on Poetics. Skaldic Poetry of the Scandinavian Middle Ages 3, Turnhout: Brepols, (lire en ligne), p. 664.
  5. (en) Elena Gurevich, « Anonymous Þulur, Þorgrímsþula I », dans Poetry from Treatises on Poetics. Skaldic Poetry of the Scandinavian Middle Ages, vol. I, Brepols, (ISBN 978-2-503-51894-7), p. 674.
  6. (en) Barbara Leonie Picard, Tales of the Norse Gods : Oxford Myths and Legends, Oxford, Oxford University Press, , 160 p. (ISBN 978-0-19-275116-4, lire en ligne), p. 46.
  7. (en) Terry Gunnell, « Pantheon? What Pantheon?: Concepts of a Family of Gods in Pre-Christian Scandinavian Religions », Scripta Islandica: Isländska Sällskapets Årsbok, vol. 66, , p. 66 (lire en ligne).
  8. (en) Ursula Dronke, The Poetic Edda : Mythological poems, vol. 2, Clarendon P., , 443 p. (ISBN 0-19-811181-9 et 9780198111818), p. 401.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • [Bane 2016] (en) Theresa Bane, Encyclopedia of Beasts and Monsters in Myth, Legend and Folklore, McFarland, , 428 p. (ISBN 978-0-7864-9505-4 et 0-7864-9505-7, lire en ligne)
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