Blue Moon (véhicule spatial)

Blue Moon est un projet d'engin spatial développé par la société Blue Origin capable de déposer 3,6 tonnes à la surface de la Lune. Le développement de cet atterrisseur a été annoncé en mai 2019. Le projet est financé sur fonds privé par le fondateur d'Amazon Jeff Bezos, également créateur de Blue Origin. Blue Moon pourrait contribuer aux projets lunaires de la NASA associés à sa future station spatiale Deep Space Gateway et répondre aux souhaits du président Donald Trump visant à ramener des hommes à la surface de la Lune en 2024.

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Blue Moon
Fiche d'identité
Constructeur Blue Origin
Type de vaisseau Atterrisseur
Lanceur New Glenn, Space Launch System
Statut En développement
Caractéristiques
Masse totale 15 t
Ergols Oxygène et hydrogène liquides
Propulsion BE-7
Source énergie Pile à combustible
Performances
Destination Surface lunaire
Fret total 3,6 t
Puissance électrique 2,5 kW

Contexte

La société Blue Origin créée en 2000 par le patron d'Amazon, Jeff Bezos, a lancé successivement le développement de la fusée suborbitale New Shepard destinée principalement au tourisme spatial, du lanceur lourd New Glenn (premier vol prévu en 2021) et des moteurs-fusées BE-3 et BE-4 propulsant les fusées New Glenn et Vulcan. Tous ces projets sont directement financés par Bezos dont la fortune dépasse les 100 milliards de dollars[1].

Le concept d'un atterrisseur lunaire, baptisé Blue Moon, capable de déposer 3,6 tonnes à la surface de la Lune est présenté pour la première fois par Blue Origin en avril 2017. La société propose de développer cet engin spatial en partenariat avec l'agence spatiale américaine, la NASA. À l'époque Blue Moon est optimisé pour une mise en orbite par le lanceur lourd SLS de la NASA mais peut être également lancé en orbite par d'autres fusées comme la New Glenn développée par Blue Origin[2].

En mai 2019 Bezos annonce que Blue Origin a décidé de développer Blue Moon. À cette date plusieurs technologies utilisées par cette sonde spatiale (train d'atterrissage, réservoirs d'hydrogène, logiciel de descente vers le sol en mode autonome, etc.) ont été mises au point dans le cadre du développement de la fusée suborbitale New Shepard. Mais la date du premier vol de Blue Moon n'est pas fixée car la sonde spatiale doit utiliser un nouveau moteur-fusée BE-7 dont la conception pourrait être complexe[1].

Le développement de Blue Moon s'inscrit dans un contexte américain redevenu favorable aux missions lunaires. En 2017 la NASA a annoncé le développement d'une station spatiale placée en orbite lunaire baptisée Deep Space Gateway. En avril 2019 le président américain Donald Trump a émis le souhait que l'agence spatiale américaine ramène des hommes à la surface de la Lune dès 2024[1].

Caractéristiques techniques

L'atterrisseur Blue Moon d'une masse de 15 tonnes est propulsé par un nouveau moteur BE-7 de 4,5 tonnes de poussée brulant un mélange d'hydrogène et d'oxygène liquide. Cet engin est capable de réduire de manière très importante sa poussée répondant ainsi aux exigences de la phase de descente propulsée vers le sol lunaire (la masse de l'engin à freiner est divisée par quatre entre le début de la descente et l'arrivée au sol). Blue Moon aura à l'atterrissage une masse de 3,6 tonnes sur le sol lunaire (charge utile + atterrisseur proprement dit). Une variante de l'atterrisseur caractérisée par des réservoirs plus importants pourra déposer 6,5 tonnes. Les équipements et instruments transportés sont situés principalement sur le pont supérieur et déposés sur le sol lunaire par un dispositif de levage analogue aux bossoirs que l'on trouve sur les navires. Une partie de la charge utile sera placée dans des baies latérales. Le train d'atterrissage de Blue Moon comporte quatre pieds. Lorsque ceux-ci sont en position repliée, la taille de Blue Moon est compatible avec le diamètre de la coiffe du lanceur New Glenn (7 mètres) retenu pour placer en orbite l'engin spatial. Le New Glenn, dans sa version bi-étages peut placer 13 tonnes en orbite géostationnaire. Cette fusée, également développée par Blue Origin devrait effectuer son premier vol en 2021[1].

L'énergie est fournie par une pile à combustible consommant l'hydrogène et l'oxygène liquide utilisé par le moteur de la sonde spatiale. Cette source d'énergie, contrairement aux panneaux solaires, permet à Blue Moon de continuer à fonctionner durant la nuit lunaire d'une durée de 15 jours et fournit 2,5 kilowatts. L'atterrissage est effectué de manière autonome en utilisant un logiciel de reconnaissance de terrain qui analysera la topographie reconstituée à partir des données fournies par des altimètres laser et la comparera avec la carte disponible en mémoire. Ce système devrait permettre d'atterrir sur un site pré-sélectionné avec une précision de 25 mètres. Au sol l'atterrisseur peut fonctionner avec une inclinaison qui peut aller jusqu'à 15°. Les communications avec la Terre utiliseront un système optique (laser) qui permet un débit élevé[1].

Évolution

Blue Origin s'est associé avec Lockheed Martin, Northrop Grumman et Draper au sein de la National Team afin de proposer à la Nasa un atterrisseur lunaire habité basé sur Blue Moon. Cependant ce nouvel atterrisseur semble bien plus massif que Blue Moon car composé : d'un module de transfert fourni par Lockheed Martin, du module de descente Blue Moon de Blue Origin et d'un module de remontée de Northrop Grumman. En 2020 la Nasa a sélectionné Blue Origin et ses partenaires pour construire ce qui sera peut-être l'atterrisseur qui ramènera l'homme sur la Lune[3].

Notes et références

  1. (en) Stephen Clark, « Jeff Bezos unveils ‘Blue Moon’ lander », Spaceflight Now,
  2. (en) Phillip Swarts, « Blue Origin ready to support NASA lunar missions with Blue Moon », sur spacenews.com,
  3. Killian Temporel, « L'atterrisseur lunaire de National Team », Espace & Exploration n°59, , p. 76-79 (ISSN 2114-1320)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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