Bougie d'oreille

Une bougie d'oreille (également appelée bougie auriculaire) est un tube de tissu recouvert de cire d’abeille.

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Utilisation d'une bougie d'oreille

Elle se place dans le conduit auditif le temps d'une combustion complète. Cette pratique de médecine alternative, censée améliorer la santé générale et le bien-être, a été prouvée comme étant à la fois dangereuse et inefficace par la recherche médicale[1],[2]. L'affirmation d'un fabricant, selon laquelle les bougies d'oreille seraient originaires du peuple des Hopis, est également fausse[3].

Bénéfices

Selon certains fournisseurs, la combustion de la bougie crée une petite dépression qui permet de ramollir et d'aspirer le cérumen qui se trouve dans le conduit auditif. On retrouve alors celui-ci dans le bas de la bougie sous forme de boulettes ambrées, la poudre blanche étant le résidu de la bougie.

La chaleur dégagée par la bougie stimulerait la circulation lymphatique et soulagerait les sinus maxillaires ainsi que la trompe d'Eustache par simple convection. Cette méthode, constitue selon ses partisans un moyen de détoxication des voies aériennes[4].

On attribue également des vertus spirituelles[évasif] à ces bougies, telles que le rééquilibrage énergétique[évasif], la régulation de la pression (après un voyage en avion par exemple). Pour ce dernier usage, le fait de bailler ou de déglutir est efficace et moins dangereux (dû à la flamme)

Critiques

Il n'existe absolument aucune preuve de l'efficacité de ces bougies, alors qu'il existe en revanche de nombreuses preuves de la dangerosité de cette pratique[5],[6],[7].

Critiques des hypothèses avancées

Deux explications sont avancées par les partisans de la bougie d'oreille [8] :

  • la combustion de la bougie créerait une aspiration, permettant au cérumen et aux bactéries de remonter le long du canal auditif ;
  • la combustion de la bougie réchaufferait le cérumen qui pourrait ainsi fondre et être évacué quelques jours plus tard.

Concernant la première hypothèse, l'étude de 1996 de Seely et al. portant sur l'efficacité et la sécurité de l'utilisation de bougies d'oreilles démontre qu'aucune aspiration n'est provoquée par la bougie, et que parfois de la cire de bougie se retrouve dans le conduit[1]. Les résidus retrouvés dans le canal ont été analysés par chromatographie à gaz et par spectrométrie de masse. Il s'agit en réalité uniquement de résidus provenant de la combustion de la bougie. Aucune trace (même infime) de cérumen ne fut identifié dans ces résidus. L'enquête (menée auprès de 122 ORL) a également identifié 21 blessures de l'oreille, résultant de l'utilisation de ces mêmes bougies : 13 brûlures du pavillon ou du conduit auditif externe, 7 obstructions (partielle ou totale) du canal auditif par de la cire provenant de la bougie et une perforation du tympan. De plus, 6 de ces 21 blessés ont perdu temporairement l'audition. L'étude conclut donc à l'inefficacité des bougies d'oreilles concernant l'aspiration du cérumen, ainsi qu'à sa dangerosité.

Concernant la seconde hypothèse, une expérience menée en 2007 au Canada[9] a mesuré la température de la base de la bougie, pendant que celle-ci brûlait. La température la plus haute relevée est de 22 °C, soit bien en dessous de la température corporelle qui varie entre 36,1 et 37,8 °C [10]. L'étude conclut donc à l'impossibilité pour une bougie d'oreille de faire fondre le cérumen.

Les deux hypothèses sont donc scientifiquement invalidées.

Critiques plus générales

  1. Le cérumen est une substance collante. Pour pouvoir la décoller par aspiration il faudrait une dépression tellement forte qu'elle en crèverait le tympan[11].
  2. Le canal auditif n'est pas en contact avec le reste du corps, pour la simple et bonne raison qu'il se termine par une membrane imperméable : le tympan. Il est donc impossible d'agir sur le cerveau, le nez, le système lymphatique... à partir de l'oreille (sauf dans le cas où le tympan serait percé).
  3. Le cérumen[12] est une substance naturelle, sécrétée par l'oreille elle-même et sert à nettoyer le canal auditif et à le lubrifier (et ainsi éviter l'asséchement et la démangeaison de la peau à l'intérieur du canal). Il est également antibactérien et antifongique. Il est utile à l'entretien du canal auditif. Il n'est donc pas nécessaire de le retirer.

Notes et références

  1. (en) Seely DR, Quigley SM, Langman AW., « Ear candles--efficacy and safety », Laryngoscope, vol. 106, no 10, , p. 1226-1229 (PMID 8849790)
  2. E. Ernst, « Ear candles: a triumph of ignorance over science », The Journal of Laryngology & Otology, vol. 118, no 1, , p. 1–2 (ISSN 1748-5460 et 0022-2151, DOI 10.1258/002221504322731529, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Elizabeth Bromstein, « Wax on, wax off: Does candling clear canal or burn it? », NOW Magazine, (lire en ligne, consulté le )
  4. « Bougie Hopi, la santé à portée d'oreille ? »
  5. http://www.hc-sc.gc.ca/hl-vs/iyh-vsv/med/ear-oreille-eng.php
  6. « Cônage d'oreille », Santé Canada
  7. « Chandelles auriculaires : pourquoi elles ne sont pas une bonne idée », sur Qc.ca (consulté le ).
  8. (en) Rafferty J, Tsikoudas A, Davis BC., « Ear candling: should general practitioners recommend it? », Can Fam Physician, vol. 53, no 12, , p. 2121-2122. (PMID 18077749, lire en ligne)
  9. "http://www.cbc.ca/consumers/market/files/health/earcandle/statement.html", Health Canada’s statement on ear candling (en anglais)
  10. http://hypertextbook.com/facts/LenaWong.shtml
  11. « Chandelles auriculaires: pourquoi elles ne sont pas une bonne idée »
  12. « L'hygiène de l'oreille »
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