Bouvier bernois

Le bouvier bernois est une race de chien dont la Fédération cynologique internationale attribue l'origine à la Suisse. Chien de ferme originellement conçu pour la garde des bâtiments, des bovins et le transport du lait, il est aujourd'hui un chien d’utilité polyvalent et chien de famille, mais reste sportif et peut être gardien même si ce n'est pas sa spécialité. Il est de catégorie 3 et n'est donc pas considéré par la loi comme chien dangereux.

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Bouvier bernois

Bouvier bernois.
Région d’origine
Région Suisse
Caractéristiques
Silhouette 50 à 60 kg
Taille 58 à 70 cm
Poil long, lisse ou légèrement ondulé
Robe noire tricolore

plastron blanc en forme de croix de Saint Georges
liste blanche sur le front, sur le museau et entre les yeux
bouts des pattes et bout de la queue blanche recherchés mais non obligatoires
taches rousses au-dessus des yeux, sur les membres et les joues

Tête puissante, crâne de face et de profil peu bombé
Yeux de couleur noisette foncé
Oreilles triangulaire, arrondie à l'extrémité,
attachée haut, tombante et bien accolée à la tête.
Queue attachée haut, portée gaiement
Caractère gardien calme, sensible, très affectueux et attaché à ses maîtres
Nomenclature FCI
  • groupe 2
    • section 3
      • no 45

Origine

Chiot bouvier bernois de 4 mois.
Chien de montagne.
Un chien très docile et joueur.
  • Appartenant à la famille des bouviers suisses, son nom provient du nom allemand Berner Sennenhund, signifiant « chien alpin de vacher de Berne ». La race très ancienne émane des villages de Dürrbach et Berthoud près de Berne. Deux origines sont attribuées à l'ancêtre du bouvier bernois, soit un croisement avec le dogue du Tibet utilisé par les armées romaines comme chien de guerre et de garde de troupeaux, soit un chien de ferme transportant les charrettes de lait et gardant les troupeaux bovins depuis plusieurs millénaires[1].
  • En 1899 : création de l’association La Berna, regroupant les éleveurs de chiens de race. Celle-ci présentera en 1902 les chiens de Dürrbach lors d'une exposition.
  • En 1907 : création du club suisse de Dürrbachler pour promouvoir l'élevage des bouviers bernois (c'est pourquoi les bouviers bernois ont été appelés les dürrbach jusqu'en 1913).
  • Longtemps appelé « cheval du pauvre », surnom dû à sa tâche consistant à transporter les bidons de lait sur une charrette, certaines associations en ont fait un chien guide d'aveugle, et il est également utilisé en Suisse comme chien de recherche pour retrouver les skieurs enfouis sous la neige. À l’heure actuelle son principal rôle est d’être un chien de compagnie.
  • La rumeur veut que le bouvier fut croisé en 1949 avec un terre-neuve pour adoucir son caractère[2].

Descriptif[3]

  • Taille :
    • 64 à 70 cm pour le mâle
    • 58 à 66 cm pour la femelle
    • Le bouvier bernois est plus long que haut
  • Poids :
    • 40 à 50 kg pour les femelles
    • 50 à 70 kg pour les mâles
  • Longévité : de sept à dix ans
  • Couleurs :
    • tricolore
    • robe noire
    • Plastron blanc en fohkijookde (croix suisse)
    • Ligne blanche sur le front, sur le museau et entre les yeux
    • Bout des pattes et bout de la queue blancs
    • Taches rousses au-dessus des yeux (appelées pastilles), sur les membres et les joues
  • Physique :
    • Tête puissante
    • Crâne de face et de profil peu bombé
    • Oreilles : triangulaires, arrondies à l'extrémité, attachées haut, tombantes et bien accolées à la tête.
    • Stop bien accusé
    • Sillon frontal peu marqué
    • Pattes courtes, arrondies avec doigts serrés et bien cambrés
    • Poil : long, lisse ou légèrement ondulé
    • Truffe: noire
    • Museau: Puissant, droit, de longueur moyenne
    • Lèvres: Peu développées, bien appliquées, noires
    • Yeux: Brun foncé, en forme d'amande, avec paupières qui épousent bien la forme du globe oculaire
  • Défauts (empêchant sa confirmation au LOF – Livre des Origines Françaises) :
    • Chien peureux
    • Fond de robe autre que noir ou non tricolore
    • Absence de plus de deux prémolaires, entropion, ectropion,
    • Ligne supérieure fortement inclinée, queue enroulée, queue cassée,
    • Ossature fine, poil bouclé, nez fendu, œil bleu, poil court,
    • Absence de blanc en tête, liste trop large. Sur le museau, blanc qui dépasse la commissure des lèvres. Balzanes blanches remontant trop haut. Marques en tête, au cou et au poitrail d'une asymétrie frappante.
    • Monorchidie, Chryptorchidie (un seul testicule ou absence totale) pour les mâles.
  • Pour faire concourir un bouvier bernois
    • il ne doit porter la queue ni trop haute, ni trop basse
    • le poil doit être lisse ou légèrement ondulé
    • le crâne du chien doit être légèrement bombé

Caractère

  • Le bouvier bernois est calme, affectueux, très gourmand et fidèle. Cette race a en effet grand besoin de croquettes et de contact humain, il est même surnommé par certains « pot de colle », en raison de son grand attachement à ses maîtres. Sa nature de gardien fait en sorte qu'il fera preuve de méfiance à l'arrivée d'un nouveau venu. Cette méfiance se dissipera dès qu'il aura eu le temps d'évaluer la personne. Dès lors, il deviendra très agréable avec ce nouveau venu. Bien qu'appartenant aux molossoïdes, il fait partie du groupe II sans obligation de port de la muselière en public[4].
  • Tranquille et peu sportif, il nécessite tout de même de longues promenades. D’un naturel peu fuyard, il ne s’écartera jamais hors de portée de vue de ses maîtres ; il reste néanmoins d’un naturel très curieux.
  • L'éducation doit être effectuée à l'aide de renforcement positif car l'utilisation d'un étrangleur le fera fuir sous la pression, d'où sa réputation d'être têtu. Quelques cas de morsures ont même été relatés chez des bernois en réaction à un dressage sévère. Le bernois ne passera à l'action que si sa vie est en danger. Néanmoins son éducation se fera rapidement grâce à ses facultés d’adaptation et à son intelligence.
Tête d'un chien bouvier bernois

Même s'il n’est pas un chien de garde au sens populaire du terme, ses origines de gardien de ferme refont surface en présence de toutes activités suspectes. Il saura avertir ses maîtres et dissuader tout intrus par ses aboiements. La plupart du temps, le bouvier n'aboie que s'il entend du bruit, mais lorsqu'il le fait, c'est avec beaucoup de conviction.

Problèmes de santé courant

  • Dysplasie : Problème lié à une nourriture pauvres en vitamine et nutriments. Selon Marc Torel et Klaus Dieter Kammerer la dysplasie ne serait pas un problème génétique [5]. Moins connue car beaucoup moins subjective, la méthode PENNHIP mesure le degré de laxité, indice de la probabilité d'apparition de la dysplasie. Les résultats sont exprimés sur une échelle de 0 à 100, 100 étant une dysplasie sévère. En date du , le meilleur bouvier bernois avait obtenu un pointage de 23, le pire totalisant 116 avec une moyenne pour l'ensemble des 1 185 bouviers bernois observés de 52.
  • Cancer : le cancer touche très souvent le bouvier bernois, environ 9,7 % de la population selon une étude du Bernese Mountain Dog Club of America. Le bouvier bernois est d'ailleurs particulièrement affecté par l'histiocytose maligne (20 % selon le CNRS), cancer d'origine génétique et non soignable. La maladie se déclare généralement entre les 3 et 6 ans du chien. Le CNRS de Rennes[6] effectue une étude spécifique de la maladie sur le bouvier bernois.
  • Otite et gale auriculaire : comme tous les chiens à oreilles tombantes, le bouvier bernois est sujet aux otites et aux gales auriculaires, un traitement préventif est conseillé.
  • Retournement de l'estomac : courant chez les gros chiens, il nécessite une intervention chirurgicale de toute urgence pour éviter la mort de l'animal.
  • Problèmes urinaires : Les problèmes urinaires sont souvent présents chez les femelles de cette race puisqu'elles sont de grande taille. À cause de celle-ci et de leur poids, les femelles ont un espace restreint entre les pattes pour uriner et cela peut causer des mycoses, surtout en été à cause de la chaleur. Malheureusement, ce n'est pas quelque chose que le maître du chien peut voir facilement, donc cela se transforme couramment en problème urinaire. Il est très important que les chiennes gardent un poids contenu afin d'éviter que cette situation ne se répète d'année en année.

Notes et références

  1. Guillaume de Lavigne, LE CHIEN DE TRAIT, jadis et aujourd'hui. : Le Bouvier de Bern, Lulu.com, , 217 p. (ISBN 978-1-291-61132-8, présentation en ligne), p. 71
  2. « Race du mois : Le bouvier bernois » (consulté le )
  3. Fédération Cynologique Internationale (AISBL) (trad. Dr.J.-M. Paschoud & Prof.R. Triquet), Bouvier Bernois : Berner Sennenhund, Dürrbächler, Thuin Belgique, FCI, , 8 p. (lire en ligne)
  4. « Le bouvier bernois est-il un chien dangereux et agressif ? », sur www.bouvier-bernois.com (consulté le )
  5. J. Moitrier, « GeneDog- La généalogie du dogue allemand et les éléveurs - Santé - L'erreur du millénaire », sur free.fr (consulté le ).
  6. CNRS de Rennes

Bibliographie

  • Margret Bärtschi et Hansjoachim Spengler, Hunde, sehen, züchten, erleben, Haupt, 1994 (ISBN 3258049874)
  • De Brigitte HARTER Le Bernois selon Saint-Roc - Éditions Saint Roch 2010 - (ISBN 978-2-9528809-1-6)

Voir aussi

Liens externes

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