Bridges to Babylon

Bridges to Babylon est le 21e album studio des Rolling Stones paru en 1997.

Bridges to Babylon
Album de The Rolling Stones
Sortie
Enregistré Mars-juillet 1997
Ocean Way Studios, Los Angeles
Durée 62:27
Langue Anglais
Genre Rock
Format CD
Auteur-compositeur Jagger, Richards
Producteur Don Was et The Glimmer Twins, avec Rob Fraboni, Danny Saber, Pierre de Beauport et The Dust Brothers
Label Virgin
Classement
  1. 2 (Canada, France)
    #3 (États-Unis, Suisse)
    #6 (Royaume-Uni)
Critique

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Singles

Historique

Contexte

Au lendemain de la tournée mondiale Voodoo Lounge qui s'est conclue à Rotterdam le , puis de la sortie de l'album live acoustique Stripped le enregistré principalement à l'Olympia à Paris et au Paradiso à Amsterdam, les Rolling Stones songent à un nouvel album faisant suite à Voodoo Lounge. Keith Richards a beau être grand-père depuis mai 1996 et Mick Jagger avoir lancé sa propre compagnie cinématographique nommée Jagger Films, le groupe a toujours besoin de sa dose d'adrenaline en studio[1].

Au début du mois de novembre 1996, les membres se retrouvent à New York pour planifier l'enregistrement de l'album. le , ils commencent à travailler les nouvelles chansons aux Dangerous Music Studios à New York avec le producteur Don Was déjà présent sur l'album précédent. Puis Keith se retire dans sa maison du Connecticut pendant quelques jours pour composer de nouveaux titres et faire passer des auditions. Enfin diverses sessions sont organisées à Londres, aux Westside Studios et au Sarm West studios de Trevor Horn, avant de partir à Los Angeles aux studios Ocean Way Recording[1].

Enregistrement

Pour cet album, Mick Jagger et Keith Richards veulent expérimenter de nouveaux sons pour être en phase avec les années 1990 tout en restant dans le blues rock qu'ils jouent habituellement. "Mick et moi sommes tombés d'accord sur le fait qu'au lieu de travailler ensemble, il enregistrerait des chansons à sa façon et moi à la mienne", dira Keith[2]. Cette nouvelle approche semble prometteuse. Mais la réalité va se révéler tout autre : "Je voulais voir comment Mick réagirait à cette idée, mais il est allé au-delà de ce que j'attendais, poursuit Keith. Je n'imaginais pas un seul instant qu'il penserait avoir les mains libres pour avoir un producteur différent sur chaque chanson. Ce n'était pas du tout ce que j'avais en tête au départ"[2]. Ainsi le chanteur va recourir aux services de plusieurs producteurs en plus de Don Was : les Dust Brothers (John King et Mike Simpson) connus pour leur travail sur l'album Odelay de Beck en 1996, Danny Saber (qui a travaillé avec David Bowie et U2), Rob Fraboni (engagé par Keith Richards, connu pour ses travaux avec Joe Cocker, Eric Clapton, Bob Dylan et les Beach Boys) et le technicien de guitare Pierre de Beauport. "Avec tous ces mecs, plus les musiciens - dont pas moins de huit bassistes-, le truc est parti dans tous les sens, explique Keith. Pour la première fois on a quasiment fini par faire deux disques différents, le mien et celui de Mick." Mais le chanteur ne tarde pas à déchanter selon Keith : "Mick s'est rendu compte de son erreur et s'est écrié : sortez-moi de là !"[3].

Caractéristiques artistiques

Analyse du contenu

Dans sa conception, Bridges to Babylon est très différent de tout ce que le groupe a fait jusque là, du moins dans son approche musicale. Dès le départ, en effet, Mick Jagger et Keith Richards désirent à la fois continuer sur la voie du blues rock (dans l'esprit des albums Sticky Fingers en 1971 et Exile on Main Street en 1972) et expérimenter de nouveau son pour se mettre en phase avec la musique du moment. Si les relations entre les Glimmer Twins s'avèrent une fois de plus difficiles, le résultat est une réussite malgré l'hétérogénéité manifeste lors de l'écoute de l'album. L'esthétique sonore du groupe est pleinement respectée avec les toniques chansons aux guitares énervées comme Flip the Switch, Low Down et Too Tight, mais aussi des ballades tels que Always Suffering, Thief In the Night, How Can I Stop et You Don't Have to Mean It, qui fusionne le reggae et le rock Tex-Mex. Mais il y a aussi une facette plus moderne, que ce soit avec la ballade Already Over Me, Gunface marqué par le noise rock travaillé par Danny Saber, et Might As Well Get Juice qui est du blues revisité par les Dust Brothers. Enfin trois tubes incontournables sont au programme : Out of Control (un Papa Was a Rollin' Stone des Temptations revisité), Anybody Seen My Baby et Saint of Me. Les deux dernières sonnent résolument modernes grâce aux Dust Brothers. Les chansons Thief In the Night, How Can I Stop et You Don't Have to Mean It sont chantés par Keith Richards, et le reste par Mick Jagger[1].

Les paroles, pour leur part, ne varient guère par rapport aux autres albums du groupe. Exception faites de Flip the Switch (qui parle de la mort et du suicide collectif de la secte Heaven's Gate en 1997) et l'apocalyptique Might As Well Get Juice, les thèmes tournent autour du couple : vérité, mensonges et amants dans Low Down, You Don't Have to Mean It et Too Tight; l'infidélité dans Saint of Me; la vengeance dans Gunface; la rupture dans Already Over Me; la recherche de l'être aimé disparu dans Anybody Seen my Baby et le temps qui passe Out of Control, Always Suffering, Thief In the Night et How Can I Stop[1].

Pochette et disque

Mick Jagger avait en tête un concept bien particulier pour le visuel de l'album, et engage Stefan Sagmeister pour le réaliser, designer graphique australien qui a obtenu un premier Grammy Award pour la pochette de Mountains of Madness de H. P. Zinker en 1995. Le chanteur demande à l'artiste de se rendre au British Museum pour y admirer la collection de sculptures assyriennes. Elles vont lui inspirer le lion majestueux et rugissant se dressant sur ses pattes arrières qui orne la pochette. À l'intérieur, une photo du groupe, tout de noir vêtus, et un plan large d'un désert sur lequel est représentée la Tour de Babel (la plaine dans le pays de Shinar en l'occurrence), ainsi que les paroles et les crédits des treize chansons (Stefan Sagmeister pour la direction artistique, Hjati Karlsonn pour le design et Max Vadukul pour les photographies)[4],[5]. Quant au titre, il est dû en partie au dramaturge britannique Tom Stoppard, lequel, après avoir vu la maquette d'un pont destiné au décor scénique de la prochaine tournée des Stones, aurait proposé plusieurs idées de titres autour de Babylone. Mick Jagger en a choisi un qu'il a raccourci pour aboutir à Bridges to Babylone[1].

Parution et réception

Bridges to Babylon sort le dans le monde entier et est immédiatement acclamé par un public qui n'avait que trop attendu depuis Voodoo Lounge. S'il n'atteint que la troisième place aux États-Unis où il se vend à plus du million d'exemplaires[6],[7], il est sixième au Royaume-Uni (avec plus de 100 000 ventes), deuxième en France (200 000 exemplaires), en Belgique, aux Pays-Bas et au Canada, et première en Allemagne (500 000 exemplaires), en Autriche et en Scandinavie. Un bien beau succès commercial que ne rencontrent pas les singles, et la critique qui sera mitigée : cette dernière relève un ensemble musicale hétérogène[1].

Les Stones sont devenus un phénomène de tournée en ce point. Le Bridges to Babylon Tour en 1997 comprenait 108 représentations, avec une scénographie élaborée que Jagger vise à rendre semblable à la tournée PopMart du groupe U2.

En 2009, Bridges to Babylon est remasterisé et ressorti par Universal Music.

Liste des chansons

Bridges to Babylon
No TitreAuteurProducteurs Durée
1. Flip the SwitchMick Jagger, Keith RichardsDon Was, The Glimmer Twins 3:27
2. Anybody Seen My Baby?Jagger, Richards, k.d. lang, Ben MinkDon Was, The Dust Brothers, The Glimmer Twins 4:31
3. Low DownJagger, RichardsDon Was, The Glimmer Twins 4:26
4. Already All Over MeJagger, RichardsDon Was, The Glimmer Twins 5:24
5. GunfaceJagger, RichardsDanny Saber, The Glimmer Twins 5:02
6. You Don't Have to Mean It (*)Jagger, RichardsDon Was, The Glimmer Twins, Rob Fraboni 3:44
7. Out of ControlJagger, RichardsDon Was, The Glimmer Twins 4:43
8. Saint of MeJagger, RichardsThe Dust Brothers, The Glimmer Twins 5:14
9. Might As Well Get JuicedJagger, RichardsThe Dust Brothers, The Glimmer Twins 5:23
10. Always SufferingJagger, RichardsDon Was, The Glimmer Twins, Pierre de Beauport 4:43
11. Too TightJagger, RichardsDon Was, The Glimmer Twins 3:37
12. Thief in the Night (*)Jagger, Richards, Pierre de BeauportDon Was, The Glimmer Twins 5:15
13. How Can I Stop? (*)Jagger, RichardsDon Was, The Glimmer Twins 6:54

Personnel

The Rolling Stones

Musiciens supplémentaires

  • Waddy Wachtel - guitares acoustique et électrique, chœurs
  • Darryl Jones - basse
  • Blondie Chaplin - chœurs, tambourin, piano, basse, percussions, shaker, maracas
  • Pierre de Beauport - basse 6 cordes, piano, production (Always Suffering)
  • Jamie Muhoberac - claviers, basse
  • Danny Saber - basse, guitare électrique, clavinet, claviers, production (Gunface)
  • Don Was - piano, basse, claviers, production (sauf Saint of Me, Might As Well Get Juiced et Gunface)
  • Doug Wimbish - basse, chœurs
  • Me'Shell Ndegeocello - basse
  • Jeff Sarli - basse
  • Billy Preston - orgue
  • Matt Clifford - piano, orgue
  • Benmont Tench - orgue, piano, claviers
  • Chuck Leavell - piano
  • Bernard Fowler - chœurs
  • Bill Markie - rap
  • Jim Keltner - percussions, shaker
  • Darrell Leonard - trompette
  • Wayne Shorter - saxophone
  • Joe Sublett - saxophone
  • Kenny Aronoff - seau

Équipe de production

  • The Dust Brothers - production (Anybody Seen My Baby?, Saint of Me, Might As Well Get Juiced)
  • Rob Fraboni - production et mixage sur You Don't Have to Mean It, ingénieur du son
  • Tom Lord-Alge - mixage
  • John X Volaitis - mixage (Gunface)
  • Wally Gagel - mixage (Out of Control)
  • Bob Clearmountain - mixage (Already Over Me)
  • Stefan Sagmeister - direction artistique
  • Hjalti Karlsson - conception
  • Max Vadukul - photographe
  • Kevin Murphy, Gerard Howland (Floating Company), Alan Ayers - Illustration

Classements hebdomadaires

Classement (1997) Meilleure
position
Allemagne (Media Control AG)[8] 1
Australie (ARIA)[9] 19
Autriche (Ö3 Austria Top 40)[10] 1
Belgique (Flandre Ultratop)[11] 2
Belgique (Wallonie Ultratop)[12] 5
Canada (Canadian Albums Chart)[13] 2
États-Unis (Billboard 200)[14] 3
Finlande (Suomen virallinen lista)[15] 3
France (SNEP)[16] 2
Italie (FIMI)[17] 7
Norvège (VG-lista)[18] 1
Nouvelle-Zélande (RIANZ)[19] 10
Pays-Bas (Mega Album Top 100)[20] 2
Royaume-Uni (UK Albums Chart)[21] 6
Suède (Sverigetopplistan)[22] 1
Suisse (Schweizer Hitparade)[23] 3

Certifications

Pays Certification Ventes Date
Allemagne (BVMI)  Platine[24] 500 000 + 1997
Autriche (IFPI)  Platine[25] 50 000 + 17/12/1997
Belgique (BEA)  Or[26] 20 000 + 07/11/1997
Canada (Music Canada)  Platine[27] 100 000 + 30/09/1997
États-Unis (RIAA)  Platine[28] 1 000 000 + 11/11/1997
France (SNEP)  2 × Or[29] 200 000 + 2004
Pays-Bas (NVPI)  Platine[30] 100 000 + 1998
Royaume-Uni (BPI)  Or[31] 100 000+ 31/10/1997
Suède (GLF)  Or[32] 40 000 + 06/10/1997
Suisse (IFPI)  Platine[33] 50 000 + 1997

Notes et références

  1. Philippe Margotin et Jean-Michel Guesdon, Les Rolling Stones, la totale, Chêne E/P/A,
  2. Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ronnie Wood, According To The Rolling Stones, San Francisco, Chronicle Books,
  3. Keith Richards et James Fox, Life, New York, Little, Brown & Company,
  4. Hot Designer Matches Concepts to Music
  5. Rolling Stones “Bridges to Babylon”
  6. (en) « Gold and Platinum Database Search » (consulté le )
  7. Christman, Ed, et al. "Future Shock". Billboard. 23 January 2010
  8. (de) Charts.de – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. GfK Entertainment. PhonoNet GmbH.
  9. (en) Australian-charts.com – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. ARIA Top 50 album. Hung Medien.
  10. (de) Austriancharts.at – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. Ö3 Austria Top 40. Hung Medien.
  11. (nl) Ultratop.be – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. Ultratop 200 albums. Ultratop et Hung Medien / hitparade.ch.
  12. Ultratop.be – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. Ultratop 200 albums. Ultratop et Hung Medien / hitparade.ch.
  13. (en) « The Rolling Stones Chart History Billboard Canadian Albums », sur Billboard, Billboard.com (consulté le )
  14. (en) « The Rolling Stones Chart History », sur Billboard, Billboard.com (consulté le )
  15. (fi) Finnishcharts.com – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. Suomen virallinen lista. Hung Medien.
  16. Lescharts.com – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. SNEP. Hung Medien.
  17. (it)« Gli album più venduti del 1997 », Hit Parade Italia (consulté le )
  18. (en) Norwegiancharts.com – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. VG-lista. Hung Medien.
  19. (en) Charts.org.nz – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. RIANZ. Hung Medien.
  20. (nl) Dutchcharts.nl – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. Mega Album Top 100. Hung Medien.
  21. (en) Official Albums Chart Top 100. UK Albums Chart. The Official Charts Company.
  22. (en) Swedishcharts.com – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. Sverigetopplistan. Hung Medien.
  23. (en) Swisscharts.com – The Rolling Stones – Bridges To Babylon. Schweizer Hitparade. Hung Medien.
  24. (de)BVMI Datenbank consulté le 6 juin 2019
  25. (de)IFPI Gold & Platin consulté le 6 juin 2019
  26. (nl)GOUD EN PLATINA - ALBUMS 1997 consulté le 6 juin 2019
  27. (en)Music Canada Gold/Platinum consulté le 6 juin 2019
  28. (en)Gold and Platinum - RIAA consulté le 6 juin 2019
  29. SNEP Les Certifications consulté le 6 juin 2019
  30. (nl)NVPI Goug/Platina consulté le 6 juin 2019
  31. (en)BRIT Certified consulté le 6 juin 2019
  32. (sv)Guld Platina 1987-1998 consulté le 6 juin 2019
  33. (de)Hitparade.ch Edelmetall consulté le 6 juin 2019

Liens externes et sources

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