Briséis

Dans la mythologie grecque, Briséis (en grec ancien Βρισηΐς / Brisêḯs) est reine de la ville de Lyrnessos, enlevée pendant la guerre de Troie par Achille (Iliade, II, 689-690) qui a tué ses trois frères et son mari, le roi Mynès.

Pour les articles homonymes, voir Briséis (homonymie) et Hippodamie.

Briséis
Briséis et Phénix, kylix attique à figures rouges, vers 490 av. J.-C., Paris, musée du Louvre (G 152).
Biographie
Nom dans la langue maternelle
Βρισηίδα
Père
Brisès (en)
Conjoint
Enfant

Par la suite, elle sera prise à Achille par Agamemnon (en remplacement de Chryséis).

Son vrai nom est Hippodamie selon Dictys de Crète[1], qui écrit que Briséis n'est qu'un patronyme signifiant « fille de Brisès ».

Légende

Un oracle d'Apollon, délivré par le devin Calchas, a forcé Agamemnon, sous l'insistance d'Achille, à renoncer à sa captive, Chryséis. Pour se dédommager et affirmer sa souveraineté, Agamemnon envoie ses deux hérauts Talthybios et Eurybate enlever Briséis à Achille. S'estimant spolié, Achille entre dans une grande colère et refuse alors de se battre aux côtés des armées grecques. Outre cela, il demande à Zeus, par l'intermédiaire de sa mère Thétis, d'accorder la victoire aux Troyens jusqu'à ce que les Grecs le supplient de retourner au combat. Cette colère funeste provoque beaucoup des événements les plus importants de la guerre de Troie, y compris la mort de Patrocle, ami intime d'Achille. La colère d'Achille tient à la fois à l'humiliation que lui a infligée Agamemnon et à son affection pour Briséis. En effet, au chant IX de l’Iliade, quand une ambassade envoyée par Agamemnon supplie Achille de renoncer à sa colère, celui-ci dit qu'il aimait Briséis et la considérait comme sa femme : « Tout homme sage et bon aime sa femme et en prend soin. Et moi aussi, j’aimais celle-ci dans mon cœur, bien que captive[2]. »

L'enlèvement de Bréiséis, face B d'un skyphos attique à figures rouges

Au chant XIX de l’Iliade, Agamemnon lui rend Briséis en faisant le serment suivant : « je n’ai jamais porté la main sur la vierge Breisèis, ni partagé son lit, et je ne l’ai soumise à aucun travail ; mais elle est restée intacte dans mes tentes[3]. »

Description

Nous n'avons d'elle que peu de descriptions. Homère dit qu'elle avait de belles joues (Iliade, I, 168). Au Ve siècle av. J.-C., Bacchylide la décrit comme une « femme à la blonde chevelure et au beau corps » (Ode 13, v. 139).

Interprétations

Pour Jean Haudry, Briséis est une homologue d'Hélène. Le rapt de Briséis et l'immense rançon que doit payer Agamemnon s’interprètent selon un schéma cosmologique, l'enlèvement puis le retour de l'Aurore de l'année avec ses trésors, c'est-à-dire les bienfaits de la belle saison[4].

Galerie

Hommage

L'astéroïde (655) Briséis, découvert en 1907, est nommé en son honneur[5].

Notes et références

  1. Éphéméride de la guerre de Troie [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 17).
  2. Iliade, Chant IX, p. 160, vers 341-343.
  3. Iliade, Chant XIX, p. 358, vers 261-264.
  4. Jean Haudry, Achille et Patrocle, Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, Année 1992, 460, pp. 33-55
  5. (en) « (655) Briseïs », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_656, lire en ligne), p. 65–65

Annexes

Bibliographie

Article connexe

  • Portail de la mythologie grecque
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.