Brookite
La brookite est une espèce minérale formée d’oxyde de titane de formule TiO2 avec des traces : fer, tantale, niobium. Les cristaux sont typiquement tabulaires, allongés et striés, pouvant atteindre 12 cm[3]. Elle possède la même composition chimique que la rutile et l'anatase mais cristallise dans le système orthorhombique.
Brookite Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1] | |
Brookite sur quartz, Pakistan | |
Général | |
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Classe de Strunz | 4.DD.10
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Classe de Dana | 4.4.5.1
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Formule chimique | TiO2 |
Identification | |
Masse formulaire[2] | 79,866 ± 0,002 uma O 40,07 %, Ti 59,93 %, |
Couleur | brun, brun rougeâtre, noir, brun jaune, orange |
Classe cristalline et groupe d'espace | dipyramidale, Pbca |
Système cristallin | orthorhombique |
Réseau de Bravais | primitif P |
Clivage | indistinct sur {120} |
Cassure | subconchoïdale, irrégulière |
Habitus | tabulaire, lamellaire, prismatique, bipyramidal, pseudohexagonal ; cristaux à face striée |
Échelle de Mohs | de 5,5 à 6 |
Trait | blanc, gris, jaunâtre, blanc gris |
Éclat | adamantin, submétallique |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | a=2,583-2,584 b=2,584-2,588 g=2,705-2,741 |
Biréfringence | biaxial (+), 0,1220-0,1570 |
Dispersion | 2 vz ~ 12-20 |
Fluorescence ultraviolet | aucune |
Transparence | transparente à translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | de 4,08 à 4,2 |
Température de fusion | entre 1830 et 1850 °C |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
Historique de la description et appellations
Inventeur et étymologie
La brookite fut décrite par le minéralogiste français Armand Lévy (1795-1841) en 1825 et dédiée à Henry-James Brooke (1771-1857), minéralogiste anglais[4].
Synonymie
- Eumanite (Shepard, 1851)[5]
- Jurinite (Soret, 1822), dédiée à Louis Jurine (1751-1819), naturaliste et collectionneur genèvois
- Pyromélane (Shepard, 1856)[6]
Topotype
Le gisement topotype se trouve entre Beddgelert et Tremadoc, à 8 miles de Snowden, Gwynnedd, Pays de Galles.
Caractéristiques physico-chimiques
Critères de détermination
La brookite forme des cristaux tabulaires allongés sur {010} et striés, transparents à translucides, de couleur variant du brun foncé à l'orange et d'éclat adamantin à submétallique. Elle présente une biréfringence biaxiale. Son trait varie du gris au blanc et peut avoir des teintes jaunâtres. Elle présente un clivage indistinct sur {120}. Sa cassure est subconchoïdale et irrégulière. Les cristaux présentent souvent, en inclusion, une trace noire en sablier ou en chapelet.
Sa dureté est entre 5,5 et 6 sur l'échelle de Mohs. Elle fond entre 1 830 °C et 1 850 °C[7].
Cristallochimie
L'anatase, le rutile et la brookite sont les trimorphes de TiO2.
Cristallographie
La brookite cristallise dans le système cristallin orthorhombique, avec le groupe d'espace Pbca et Z=8 unités formulaires par maille. Ses paramètres de maille sont = 9,184 Å, = 5,447 Å et = 5,145 Å[9], donnant lieu à un volume de maille V = 257,38 Å3 et une masse volumique calculée de 4,12 g/cm3.
Gîtes et gisements
Gîtologie et minéraux associés
La brookite se trouve :
- dans les fentes alpines gneiss et schistes ;
- dans les contacts métamorphiques et les filons hydrothermaux.
Elle est associée aux minéraux anatase, calcite, chlorite, hématite, muscovite, orthoclase, quartz, rutile et titanite.
Gisements producteurs de spécimens remarquables
- Autriche
- Brésil
- Diamantina, Vallée de Jequitinhonha, Minas Gerais[11]
- États-Unis
- Magnet Cove, Comté de Hot Spring, Arkansas (produit la variété arkansite)
- Ellensville, Comté d'Ulster, New York
- France
- Saint-Christophe-en-Oisans, Bourg d'Oisans, Isère, Rhône-Alpes[12]
- Italie
- Monte Bregaceto, Borzonasca, Gène, Ligurie[13]
- Norvège
- Dyrfonni (Dyrefonni), Viveli, Eidfjord, Hardangervidda, Hordaland[14]
- Russia
- Atliansk, Miass (Miask), Monts Ilmen, sud de l'Oural
- Dodo Mine, Tyumenskaya Oblast', nord de l'Oural, Ouest de la Sibérie (très grand cristaux)[15]
- Suisse
Notes et références
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- The Handbook of Mineralogy John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh, and Monte C. Nichols, and published by Mineral Data Publishing. Volume III, 1997
- Armand Lévy], An. of Phil. 1825 p.140
- Shepard (1851), American Journal of Science: 12: 211.
- Shepard (1856), American Journal of Science: 22: 96.
- (en) « Titanium dioxide », sur ChemSpider, the free chemical database (consulté le )
- Shepard (1846), American Journal of Science: 2: 250.
- ICSD No. 115 409 ; (de) W.H. Baur, « Atomabstände und Bindungswinkel im Brookit, TiO2 », Acta Crystallographica, vol. 14, no 3, , p. 214-216 (DOI 10.1107/S0365110X61000747)
- Die Mineralien und Erzlagerstätten Österreichs (1993)
- Weiner, K-L. (1986): Ein besonderer Quarzkristall aus Brasilien. Lapis 11(10), 30-33.
- J. Valverde, Roger De Ascenção Guedes, « Le Plan du Lac, Isère, France », in Le Cahier des micromonteurs, no. 2, 1999, p. 6-21
- Bottoni, S., Camarda S., Marchesini, M., Passarino, G., Sanguineti, G. (2005): Brookite e anatasio. Eccezionali ritrovamenti al Monte Bregaceto, Genova. Rivista Mineralogica Italiana, 3/2005, 162-169.
- Nordrum, F.S. (1999): Nyfunn av mineraler i Norge 1998-1999. Bergverksmuseets Skrift 15: 87-90
- Burlakov, E.V. (1999). The Dodo deposit, subpolar Urals, Russia. Mineralogical Record. 30: 427-442.
Voir aussi
Articles connexes
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