Bulle-enveloppe
En Mésopotamie, en pays de Sumer, lors de la période d'Uruk (IVe millénaire av. J.-C), une bulle-enveloppe ou bulle-comptable[1] est une sphère d'argile creuse dans laquelle on insérait des calculis et sur laquelle on marquait le contenu et qu'on signait en déroulant un sceau-cylindre.
Les calculi étaient initialement vraisemblablement des bâtonnets, des petits cailloux voire des objets façonnés en argile : bille, cône. Les caractères employés étaient des pictogramme figurant ces différent calculi, obtenu par pression d'un calame verticalement (obtention d'un rond) ou de biais (obtention d'un cône).
On les utilisait pour calculer les impôts (souvent en nature : animaux, sacs de céréales, esclaves etc.) des paysans au roi, mais aussi pour des transactions, ou pour des transferts limités dans le temps (biens, troupeaux confiés à des bergers, des bouviers). Pour vérifier si ce qui était inscrit sur la bulle était exacte, on cassait la bulle et on vérifiait les calculi à l'intérieur.[1]
La bulle enveloppe permet de sécuriser le transport de marchandise, le contrat. Le transporteur que ce soit par des caravanes ou par voie fluviale ne peut pas subtiliser une partie de la marchandise sans que cela se sache.
Plus tard, la redondance est délaissée, les calculi abandonnés, la bulle écrasée en tablette : seuls subsistent les inscriptions en notation protocunéiforme qui sera stylisée en notation cunéiforme
Enfin, au passage à la notation positionnelle sexagésimale (Assyro-babylonniens) ne subsistent des bulles que deux caractères cunéiformes (le clou et le chevron) et le matériau argile.
Notes et références
- Georges Ifrah, Histoire universelle des chiffres : l'intelligence des hommes racontée par les nombres et le calcul, R. Laffont, (ISBN 2-221-07838-1, 978-2-221-07838-9 et 2-221-05779-1, OCLC 32511226, lire en ligne)
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