César Gattegno
César Gattegno est un homme de théâtre et un musicien français (30 mai 1928 - 9 avril 2011)[1],[2].
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Biographie
Né à Turin en 1928 dans une famille juive d'origine salonicienne et alexandrienne, César Gattegno fait des études de musique au conservatoire de Lyon, où il étudie la composition et la direction d'orchestre, puis monte à Paris[Selon qui ?].
La vie d'artiste
Son talent protéiforme s'y exerce dans les métiers les plus divers du spectacle. Il est d'abord musicien : pianiste, compositeur (on lui doit notamment des musiques de film, des chansons comme Monsieur le petit le chasseur, chantée par les Frères Jacques) et chef d'orchestre. Il est également comédien, au théâtre et au cinéma (il joue pour Robert Bresson dans Un condamné à mort s'est échappé puis dans Pickpocket), mais aussi marionnettiste (il manipule le Nounours de Bonne nuit les petits' !), puis s'oriente vers la mise en scène. Il devient l'adjoint de José Valverde lorsque celui-ci prend la direction du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis.
Bilingue italien, il est également un temps lecteur de textes italien chez Plon, en vue de leur sélection pour l'édition française.
La Compagnie César Gattegno
Le mouvement de mai 1968 le convainc de quitter Paris et de rejoindre le désert culturel que constitue alors l'agglomération toulonnaise, où il fonde la Compagnie qui porte son nom, partie prenante du mouvement de la décentralisation initié par Jean Vilar, Roger Planchon, Gabriel Monnet, etc.
En 1969 il crée l'Action Culturelle Provence Méditerranée avec de jeunes acteurs de la région PACA et l'artiste peintre Gilbert Louage.
En 1973, la municipalité de La Garde (banlieue est de Toulon) lui confie la direction du Théâtre du Rocher en cours de création.
Durant 20 ans, loin du microcosme parisien et dans des conditions difficiles malgré le soutien constant des collectivités locales et du ministère de la culture, César Gattegno fait vivre la flamme du théâtre à La Garde et en Provence. À travers de nombreux spectacles d'un répertoire allant du théâtre médiéval (La Farce de maître Pathelin) au théâtre contemporain inédit (René Escudié) ou non (Albert Cohen, Michel de Ghelderode), en passant par le théâtre classique (Pierre Corneille), le théâtre militant (Ernst Toller, Maxime Gorki), le théâtre-opéra (Bertolt Brecht - Kurt Weill) et même du « théâtre policier » (G.J. Arnaud)…
Dans cette liste, la contribution de César Gattegno à l'introduction en France du théâtre de Dario Fo tient une place particulière. Servie par la troupe permanente que César Gattegno a su former sur place avec Alain Aparis, Didier Bourguignon, Cathy de Coorde, Colette Mallet, Rolland Martinez, Claude Mauran, Caroline Megglé et César Gattegno lui-même, les pièces en un acte ou Histoire du tigre de Dario Fo, montées (et jouées) par César Gattegno étaient des bijoux malheureusement méconnus[3].
Ce travail de scène s'accompagne d'activités d'atelier, de lectures de contes, de théâtre pour la jeunesse à qui des générations d'enfants et d'adolescents toulonnais doivent leur culture et leur goût du théâtre - et pour certains, leur vocation théâtrale - sans compter celui du festival de juillet qui permet à la troupe de briser l'enceinte du théâtre pour se faire entendre d'autres publics.
La cohérence dans la diversité de ce travail théâtral pourrait être définie par l’opposition qu’il faisait lui-même entre le divertissement, qu’il revendiquait (divertir : détourner, ou changer) et la distraction, qu’il récusait (distraire : dissiper, ou abrutir) : son théâtre visait toujours à éclairer, à faire réfléchir par le plaisir, à engager le spectateur à plus de conscience[4].
L'exposition « César Gattegno et le Théâtre du Rocher » lui a été consacrée en 2014 à La Seyne-sur-Mer par la Bibliothèque de théâtre Armand Gatti[5],[6].
Fausse retraite
Prenant sa retraite de la direction du théâtre du Rocher, César Gattegno continue à œuvrer pour la culture populaire en jouant dans des films de télévision, dans des spectacles, en assurant des lectures de contes...
César Gattegno contribue enfin à fonder en avril 2010 la coopérative d'édition Le Bas vénitien, et prend jusqu'à sa mort en avril 2011 une part active à son comité éditorial[4].
On ne saurait tracer une biographie de César Gattegno sans rappeler sa fidélité indéfectible au Parti communiste, ce qui ne l'empêchait pas de détecter dans les œuvres, chez les artistes, et tout simplement chez les hommes les plus éclectiques, des sources d'intérêt et de reconnaissance, en l'absence de toute œillère.
Vie privée
César Gattegno a vécu avec Martine Merri, avec qui il a eu un fils, l'écrivain David Gattegno, puis avec Grisélidis Réal, avec qui il a eu un second fils, le musicien Aurélien Gattegno, enfin a épousé Françoise Promonet, bibliothécaire, avec laquelle il a eu trois enfants.
Théâtre
Musiques de film
- 1964 : Octobre à Madrid de Marcel Hanoun.
- 1966 : Entends-tu la mer ? de Jacques Rouland.
- 1966 : Le Père Noël a les yeux bleus de Jean Eustache.
- 1965 : Le Passage de Cécile Decugis.
- 1963 : L'Annonciation de Philippe Durand.
- 1963 : Les Mauvaises Fréquentations de Jean Eustache.
Filmographie
Comme acteur :
- Cinéma
- 1964 : Le Rond-point des impasses de Alain Cuniot (court métrage).
- 1959 : Pickpocket de Robert Bresson : un inspecteur.
- 1956 : Un condamné à mort s'est échappé ou Le vent souffle où il veut de Robert Bresson : le prisonnier X (non crédité).
- 1966: L'Authentique Procès de Carl-Emmanuel Jung de Marcel Hanoun (témoin 2), cf. L'Avant-scène cinéma, n°242, 15 février 1980.
- Télévision
- 1979 : Les Enquêtes du commissaire Maigret - épisode : Liberty Bar de Jean-Paul Sassy : Taxi villa.
- 1980 : So long, rêveuse, téléfilm de Jacques Ordines.
- 1980 : La Vénus d'Ille, téléfilm de Robert Réa.
- 1980 : Changements de décors - (segment La Veuve De L'Estaque) de Jean-Jacques Sirkis (mini-série) : Frédéric.
- 1980 : Le Devine-vent, téléfilm de Régis Forissier.
- 1992 : Les Cœurs brûlés - épisode #1.1 de Jean Sagols : Le baron.
- 1992 : Pour une fille en rouge, téléfilm de Marianne Lamour : Balthazar.
- 1993 : Le Château des oliviers - épisode 2 : La solitude : Père Marceau.
- 2001 : Le Vol de la colombe , téléfilm de Michel Sibra : Henri.
- 2001 : Le Châtiment du Makhila , téléfilm de Michel Sibra : Julien Lacroux.
Notes et références
- César Gattegno, De l'action culturelle Provence Méditerranée au théâtre du Rocher, 1969-1994, Françoise Gattegno, (ISBN 978-2-7466-7562-9, lire en ligne)
- Cet article repose sur le recueil "De l'action culturelle Provence Méditerranée au théâtre du Rocher, 1969-1994", publié en 2014 par Francoise Gattegno, les archives internes du Théâtre du Rocher et les témoignages des membres de la compagnie.
- Colette Godard, « Les théâtres de la décentralisation à la Fête de l'Humanité », Le Monde, 9 -9-1977 (lire en ligne )
- « Propos à brigadier rompu | le bas vénitien », sur www.lebasvenitien.com (consulté le )
- « “César Gattegno et la naissance du Théâtre du Rocher“ du 12/11/2014 au - LaSeyne.Info », sur www.laseyne.info (consulté le )
- « Bibliothèque de théâtre Armand Gatti :: Expositions », sur www.orpheon-theatre.org (consulté le )
Liens externes
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- César Gattegno sur Les archives du spectacle https://www.lesarchivesduspectacle.net/?IDX_Personne=24257
- BNF https://catalogue.bnf.fr/rechercher.do?index=AUT3&numNotice=14680649&typeNotice=p
- (en) César Gattegno sur l’Internet Movie Database
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