Cœurs en vacances
Cœurs en vacances est un roman d'André Dahl, publié en 1928 aux éditions de la Nouvelle Revue critique, dans la collection « Les Maîtres du roman ».
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Le roman emprunte largement la forme épistolaire (pour les 2/3 environ). Il met en scène un avocat, Paul Baréty, marié mais régulièrement infidèle, et qui ne peut se résoudre ni à rompre avec sa femme Hélène, ni avec sa maîtresse Rolande Kérimel. A force d'intrigues, il réussira à les convaincre toutes deux d'accepter un ménage à trois.
Le roman est précédé d'un Dialogue chez l'éditeur, dans lequel André Dahl explique qu'il a cherché à se renouveler avec un roman d'amour, ce que son auditeur incrédule reçoit comme une nouvelle plaisanterie de l'auteur.
Écrit dans une veine d'une gaieté un peu mélancolique, l'ouvrage contraste avec les œuvres plus légères d'André Dahl. On y retrouve néanmoins certaines constantes, comme son pacifisme, son antiparlementarisme, son mépris pour les Anglo-Saxons et ce qu'il considère comme un envahissement de leur part après la Première Guerre mondiale.
Citations
- « Les divorces, ce sont des funérailles où il y a deux morts qui vont vers des cimetières différents. »
- « Un beau sujet d'enquête qu'un journaliste n'a pas encore traité : prendre les grands crimes de 1918 et demander aux héros acquittés s'ils sont heureux. »
- « Les 14 juillet d'à présent sont d'ailleurs le plus triste jour de l'année. Quand on pense que cinq vieillards, ivres d'ambitions, dirigent la France à tour de rôle depuis vingt ans, on se demande bien quel anniversaire de liberté peut bien fêter notre pauvre République !. »
- « Après, nous sommes allés voir une opérette anglaise, ou américaine, on ne sait pas ; ça dépend de celle des deux nations qui est la plus bête. Si c'est l'Angleterre, l'opérette est anglaise. Les girls sont laides. C'est ce qui fait que le spectacle est pour les familles. Si elles étaient jolies, elles seraient au music-hall. Le chef d'orchestre est un pitre gêné. Les acteurs qui jouent ça s'en moquent ; Il y a là un certain Prussiano, jeune dernier plutôt que jeune premier, que son absence de talent finit par rendre plus remarquable que sa place à l'affiche. Bref, le type de soirée idiote que le Paris d'avant-guerre n'eût jamais supporté. »
Phallocratie
Les propos ci-dessous doivent être recadrés dans le contexte de l'époque et ne constituent pas un thème récurrent chez André Dahl. Ils n'en sont pas moins une démonstration du peu de considération apporté à l'époque à l'égalité des sexes par certains auteurs. Voici ce qu'il fait dire à Paul Baréty lorsque la possibilité que sa femme prenne un amant est évoquée : « Et puis qu'est-ce que ça veut dire, ce principe d'égalité ? Où est-elle, dans notre monde, cette égalité que vous demandez ? Vis-tu de la même vie que moi ? Le dur labeur, les soucis, la tâche quotidienne, les connaissez-vous ? Est-ce qu'on peut comparer nos efforts, nos tempéraments ? J'entends la réponse. Tu travailles aussi ! Non ! Non ! N'allez pas mettre le souci d'ordonner une sauce ou d'assurer la livraison du linge propre avec celui de vous apporter cent mille balles par an ! C'est tout de même une autre affaire. »
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