CHOI-FM

CHOI-FM (ou CHOI Radio X) est une station de radio FM qui diffuse sur la fréquence 98,1 MHz sur la bande FM à Québec, au Québec. Localement, elle est mieux connue sous le nom de Radio X, en référence à la « Génération X ». Autrefois la propriété de Genex Communications, elle appartient à RNC Media depuis 2006. Parmi les animateurs-vedettes de la station, on compte Dominic Maurais (Maurais Live), Jeff Fillion (Fillion le midi), Denis Gravel (Gravel dans le retour), Yannick Marceau (Marceau Le soir et Last Call), Roby Moreault (Le show du matin week-end) et Dany Houle (DH en 90 minutes). La station est dirigée par Philipe Lefebvre.

Cet article concerne la station de la ville de Québec. Pour les autres stations CHOI Radio X, voir Groupe Radio X.

CHOI-FM
Présentation
Pays Canada
Siège social Québec, Québec
Propriétaire RNC Media
Slogan Radio X
Langue Français
Statut commerciale privée
Site web CHOI Radio X
Différents noms CHRC-FM (1949-1976)
Historique
Création
Diffusion hertzienne
FM 98,1 MHz
Diffusion câble et Internet
Streaming  Oui

Historique

CHRC Ltée, propriétaire de la station CHRC-AM a lancé CHRC-FM le à la fréquence 98,1 MHz avec une puissance de 250 watts, puis à 595 watts en 1957. En 1965 la station diffusait en stéréo avec une puissance de 81 000 watts en offrant une programmation indépendante de CHRC-AM de midi à minuit. En 1976, CHRC-FM devient CHOI-FM[1]. Le , CHRC Ltee est rachetée par Télé-Capitale Ltée., qui est rachetée par Capital Radio Broadcasting Operations Inc. en 1985, qui est elle-même rachetée par Télémédia Communications Inc. en 1995[2]. Puisque Télémédia possédait déjà la station CITF-FM dans la ville de Québec, elle a dû mettre CHOI-FM en vente.

Acquisition par Genex Communications

En 1997, Télémédia vend 80 % de la station, dont 60 % acheté par Patrice Demers, président de Genex Communications et 20 % par Les Entreprises Octave; les 20 % restants demeurent propriété de Télémédia[2]. En 1998, l’antenne fut légèrement déplacée et la puissance fut réduite à 40 000 watts[3]. CHOI-FM change radicalement de format musical et éditorial, en allant à contre-courant de ce qui se fait à l’époque en créant le format Radio X. Après quelques années de vaches maigres, la station devient rentable, puis se hisse au sommet des habitudes d’écoutes dans son marché grâce à son morning show, Le Monde parallèle de Jeff Fillion.

Conflit avec le CRTC

Avec les années, les prises de position la radio font de cette dernière la cible de différents groupes de pression, notamment les syndicats, les groupes féministes et le milieu artistique. Elle devient également partenaire d’une multitude d’événements et s’implique dans diverses causes sociales et communautaires, telles que la lutte contre la prostitution juvénile (malgré l'implication de Fillion et de Demers dans l'affaire du tournoi de golf érotique) et la sauvegarde de l’Agora de Québec.

Entre 1999 et 2001, le CRTC aurait reçu 47 plaintes relatives au contenu diffusé à CHOI, visant principalement le recours à un langage ordurier et à des attaques personnelles, de même que la tenue de concours discutables en ondes. Malgré des réticences initiales, le CTRC renouvelle en 2002 la licence de la station pour une durée de deux ans, au lieu des sept ans habituelles[4].

Jusqu’au , Jean-François Fillion est l’animateur vedette de la station. Les jours de semaine, le « morning man » anime, en compagnie de son équipe, Le monde parallèle de Jeff Fillion. Au fil des années, ses idées et opinions font de lui l’animateur de radio le plus écouté et le plus controversé à Québec. Il est poursuivi à de multiples reprises pour diffamation, en particulier envers des personnalités publiques du Québec.

Affaire du tournoi de golf érotique

En juillet 2001, un tournoi de golf érotique impliquant de la prostitution juvénile est organisé au club de golf du Mont Tourbillon. CHOI Radio X en assure l’animation, en plus d’être un commanditaire. Patrice Demers et Jeff Fillion participent à l’événement, Demers ayant déjà participé à une édition précédente de l’événement. Claude Mailloux, qui a déjà participé à l’organisation d’événements tels que le concours des babydolls mouillés, Mlle mannequinjeunesse et le concours de strip-tease amateur, contribue à l’organisation de l’événement[5]. En 2002, il sera arrêté dans le cadre de l’Opération Scorpion, qui vise le démantèlement d’un réseau de prostitution juvénile.

En février 2003, TVA diffuse un reportage dans lequel deux témoins anonymes, engagées pour servir de l’alcool, fournissent des informations sur le déroulement du tournoi. Le reportage suscite l’ire de Jeff Fillion; celui-ci incitera d'abord ses auditeurs à découvrir l’identité des témoins, puis révèle leur identité, leur adresse physique et leur adresse courriel. Elles seront la cible de harcèlement pendant plusieurs semaines. Pierre Jobin, présentateur de nouvelles à TVA et qui n’a pourtant pas participé au reportage, est également la cible de Fillion pendant une période de quatre ans à la suite de la diffusion du reportage, ce qui aura un effet négatif considérable sur son bien-être. Il décide de poursuivre Genex et Fillion en 2007, procès qu’il gagnera. En 2009, Patrice Demers et Fillion répliquent et poursuivent Jobin, soutenant que le lien établi entre CHOI Radio X et la prostitution est faux et que TVA a accordé une trop grande importance à la station de radio dans le reportage de TVA. La poursuite se solde par un échec; Demers avoue être motivé par un désir de représailles envers Jobin[6],[7].

Covid-19

Lors de la pandémie de Covid-19 au Québec, la station est accusée de participer à la diffusion de désinformation sur la pandémie de Covid-19 en invitant des théoriciens du complot tel que Alexis Cossette-Trudel, Lucie Laurier et Ken Pereira[8],[9],[10],[11],[12]. Le député solidaire, Sol Zanetti, affirme même que « Radio X fait carrément de l’obstruction à la santé publique »[13]. Le journaliste François Bourque affirme pour sa part qu’aucun animateur de CHOI n’a invité à la désobéissance civile, ni plaidé ouvertement contre le port du masque, les règles des distanciation physique ou le lavage des mains[14].

En , Radio X refuse de diffuser une publicité du gouvernement du Québec pour répliquer au discours des complotistes de la pandémie[15]. À la suite de ce refus, l’administration de la Ville de Québec prend la décision de ne plus acheter de publicité sur cette chaîne[16]. Plusieurs entreprises emboîtent le pas[17],[18], dont Hydro-Québec, Desjardins, Pizza Royale, Industrielle Alliance, Uniprix et Qualinet[19]. Par la suite, RNC Média, propriétaire de la station Radio X, met en demeure la Ville de Québec, et demande le retrait des propos diffamatoires tenus à l’encontre de la radio[20]. La journaliste Nathalie Elgrably-Lévy suggère par la suite que le boycottage de Radio X serait plutôt une conséquence, non pas d’avoir invité des « conspirationnistes aux propos délirants », mais plutôt d’avoir critiqué la gestion de la crise de la Covid-19 en « questionnant le pouvoir »[21]. En réponse aux accusations de faire la promotion du non-respect des règles sanitaires, la direction de RNC Média rappelle dans un communiqué que des capsules publicitaires mettant en vedette les têtes d’affiche de la station ont même fait la promotion du respect des règles sanitaires.

Références

  1. Pierre Pagé, Histoire de la radio au Québec : information, éducation, culture, Les Éditions Fides, , 488 p. (ISBN 978-2-7621-2770-6, lire en ligne)
  2. Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) Gouvernement du Canada, « ARCHIVÉ - Acquisition d'actif - Genex Communications inc. - Approuvée », sur crtc.gc.ca, (consulté le )
  3. Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) Gouvernement du Canada, « ARCHIVÉ - Diminution de la puissance de CHOI-FM », sur crtc.gc.ca, (consulté le )
  4. (en) Robert Armstrong, Broadcasting Policy in Canada, University of Toronto Press, , 284 p. (ISBN 978-1-4426-1035-4, lire en ligne)
  5. « Claude Mailloux, NEQ 2240930794. Accueil - Registraire des entreprises », sur www.registreentreprises.gouv.qc.ca, (consulté le )
  6. CanLII, « Demers c. Jobin, 2009 QCCS 1679 (CanLII) », sur CanLII, (consulté le )
  7. sortonslespoubelles, « L'affaire du golf érotique: Radio X, Jeff Fillion et la prostitution juvénile », sur Sortons les radios-poubelles, (consulté le )
  8. « COVID-19 À QUÉBEC : RADIO X POINTÉE DU DOIGT », sur majeur.info, (consulté le )
  9. Patrick Lagacé, « Le CHOI de désinformer », sur La Presse, (consulté le )
  10. Karine Gagnon, « Les complotistes de Québec », sur Le Journal de Québec, (consulté le )
  11. « Legault écorche un journaliste de CHOI Radio X en point de presse », sur TVA Nouvelles, (consulté le )
  12. « Propagation de la COVID-19 à Québec : « Radio X ne fait pas partie de la solution. » »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Omny.fm, (consulté le )
  13. David Rémillard, « Fausses informations sur la COVID-19 : Québec abandonne sa publicité à Radio X », sur Radio-Canada, (consulté le )
  14. François Bourque, « CHOI a-t-elle pris trop de libertés avec la COVID? », sur Le Soleil, (consulté le )
  15. Olivier Lemieux, « CHOI refuse de diffuser une pub contre les complotistes de la COVID », sur Radio-Canada, (consulté le )
  16. Stéphanie Martin, « La Ville de Québec met fin à ses placements publicitaires à CHOI Radio X », sur Le Journal de Québec, (consulté le )
  17. Isabelle Porter, « Discours conspirationnistes: plusieurs annonceurs quittent CHOI Radio X », sur Le Devoir, (consulté le )
  18. Gabriel Béland, « De nombreux annonceurs larguent Radio X », sur La Presse, (consulté le )
  19. Félix Morrissette-Beaulieu, « Au tour de Qualinet d'abandonner CHOI Radio X », sur radio-canada.ca, (consulté le )
  20. Jonathan Lavoie, « Perte d’annonceurs : RNC Média met la Ville de Québec et Régis Labeaume en demeure », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  21. Nathalie Elgrably-Lévy, « Fahrenheit 2020? », sur Le Journal de Montréal, (consulté le )

Voir également

Articles connexes

Filmographie

Liens externes

Ouvrages

Payette, Dominique (2019). Les brutes et la punaise : Les radios-poubelles, la liberté d’expression et le commerce des injures. Lux éditeur.

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