Conseil national d'évaluation du système scolaire
Le Centre national d'étude des systèmes scolaires (CNESCO), anciennement le Conseil national d’évaluation du système scolaire, est une instance indépendante chargée d'évaluer le système scolaire français. Créé par la loi de refondation de l'école de 2013, le CNESCO publie études et rapports. Son rôle est remis en cause en 2018. Il fait ensuite peau neuve en , en élargissant ses missions et en intégrant le Conservatoire National des Arts et Métiers.
Histoire
Le Conseil national d’évaluation du système scolaire est créé par la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la République, dite Loi Peillon, en 2013[1].
Il est mis en place le avec une triple mission : « un rôle de production d’évaluations et de synthèses d’évaluations, notamment dans une perspective internationale, un rôle d’expertise méthodologique des évaluations existantes et un rôle de promotion de la culture de l’évaluation en direction des professionnels de l’éducation et du grand public »[2].
Le CNESCO est conçu pour être une instance indépendante : « composé de scientifiques reconnus en France et à l’étranger, ouvert à la pluralité de la représentation nationale et sociale, ce conseil offrira toutes les garanties d’une expertise impartiale et de haut niveau », selon Vincent Peillon[2].
Composition
Le CNESCO comprend deux députés, deux sénateurs[3], à parité de droite et de gauche[4]. Il comprend également deux représentants du Conseil économique, social et environnemental et huit personnalités qualifiées[5].
Sa présidente est Nathalie Mons[4].
Études et publications
Le CNESCO publie, de sa mise en place à 2018, seize évaluations[6] et 21 rapports scientifiques[4].
Ses travaux portent notamment sur la question du redoublement[7], des inégalités scolaires[8], de la mixité scolaire[9], de l'expression écrite[10].
Le CNESCO formule des recommandations[4].
Rapports d'évaluation de 2017-2018
Le rapport de la Cour des comptes de décembre 2017 dresse un bilan nuancé de l'activité du CNESCO. Il reproche à l'organisme une méthode d'évaluation trop portée sur « l'approche participative », et remarque « un défaut de vision commune et initiale entre le conseil et le ministère »[5]. La Cour semble rejointe dans cette analyse par le Comité de suivi de la Loi de refondation de l’école[5]. En revanche, la Cour des comptes note que le statut de l'organisme, et particulièrement son indépendance, n'ont pas été garantis, et que les moyens n’ont jamais été accordés par le ministère de l'éducation nationale à la hauteur de l’enjeu[5].
Le Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques de l'Assemblée nationale[11] publie en un rapport et propose de « confier au CNESCO la régulation de l’évaluation du système scolaire », en rendant obligatoire sa consultation sur les évaluations et nouveaux outils envisagés par le ministère, comme en augmentant ses effectifs et moyens de fonctionnement[12].
En , la loi « pour l’avenir de l’école » prévoit cependant le démantèlement du Conseil national d’évaluation du système scolaire[13]. Un collectif de chercheurs dénonce, dans une tribune du quotidien Le Monde, ce qu'ils appellent « la mise au pas des instances d’évaluation par le ministère de l’éducation nationale »[13]. Un Conseil d’évaluation de l’école, nouvellement créé, devrait prendre sa place[14].
Références
- « L'évaluation globale du système éducatif », sur Ministère de l'éducation nationale, (consulté le )
- « Installation du Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) », sur le site du Ministère de l'Education nationale (consulté le )
- Marie Piquemal, « Jean-Michel Blanquer adore les évaluations… mais pas pour lui », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Marie Piquemal, « Les trente solutions du Cnesco pour «améliorer l'école» », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Cour des comptes, L'Éducation nationale : organiser son évaluation pour améliorer sa performance, Paris, Cour des Comptes, , 111 p. (lire en ligne), p. 23-27
- « 16 évaluations du Cnesco en résumé », sur www.cnesco.fr (consulté le )
- Claire Ané, « Le redoublement va devenir « exceptionnel » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Mattea Battaglia, « Comment le système éducatif français aggrave les inégalités sociales », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Marie Piquemal, « Mixité à l'école: «La fuite vers le privé est certes une réalité, mais il faut la pondérer» », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « A l'école, les élèves français sont réticents à écrire et peinent à le faire », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
- Assemblée Nationale, « Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
- Régis Juanico et Marie Tamarelle-Verhaeghe, « Évaluer l’école pour la réussite de tous », sur Le site de l'Assemblée nationale, (consulté le )
- Collectif, « « La France mérite une évaluation indépendante de son école » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Gurvan Le Guellec, « Le putsch de Blanquer : quand le ministre évaluateur se soustrait aux évaluations », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
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