Camille Charvet-Kahn
Camille Charvet-Kahn (Besançon, - Auschwitz, ) est une enseignante et résistante française, morte pour la France en déportation.
Nom de naissance | Camille Kahn |
---|---|
Naissance |
Besançon |
Décès |
(à 60 ans) Auschwitz |
Nationalité | Française |
Diplôme |
Agrégation en sciences physiques et naturelles |
Profession | |
Activité principale | |
Autres activités | |
Distinctions |
Biographie
Origines et formation
Camille Kahn naît à Besançon le [1],[2], ses parents étant des juifs de la ville[3], petits commerçants et forains, originaires d'Alsace[1]. Elle intègre l'École Normale Supérieure de Sèvres[4] en 1902 puis l’Université, ressortant agrégée en sciences physiques et naturelles[2] et docteur en médecine[5]. Elle est affectée au lycée du Puy-en-Velay, où elle rencontre et épouse le professeur Antoine Charvet en 1909[1]. Veuve de guerre en 1914[2], durant la Première Guerre mondiale elle officie à l’hôpital militaire du Puy[6],[5],[1]. Kahn devient ensuite enseignante au Lycée Pasteur de Besançon, entre le et le [1],[3],[2]. C'est alors une pédagogue remarquée et reconnue[1],[3], multipliant les conférences jusqu'aux États-Unis[2],[7].
Engagements et résistance
Très tôt elle est une dreyfusarde convaincue, s'engageant comme militante et journaliste auprès de la SFIO (dont elle rejoint la commission exécutive en 1937), de la CGT, de la LDH, de la LICA (dont elle intègre le conseil national de 1931 à 1937[5]), de la Libre-Pensée, de l'Union rationaliste, mais aussi de la franc-maçonnerie[6],[5],[1],[3]. Initiée à la loge Droit Humain le à Rouen, elle passe ses grades de compagnon et maître en à Clermont-Ferrand[1] ; à son retour sur Besançon, elle s'affilie à la loge lyonnaise Évolution-Concorde, puis fonde une section locale Droit humain en 1928 qu'elle présidera pendant dix ans[1]. Elle fut notamment proche d'Auguste Rodin, de Rudyard Kipling, et de Paul Desjardins[5]. Fichée depuis 1933 pour ses activités politiques et philosophiques[8],[1], lors de la Seconde Guerre mondiale puis de l'Occupation elle rejoint le groupe Combat Zone nord[6] et obtient le grade de lieutenant[1],[2],[9]. Chef du service de renseignements et du SRP (service de réorganisation politique), elle est agent de liaison, réalise de faux documents, et excelle dans la propagande[6],[1]. Dénoncée par un anonyme car juive[3], elle est raflée par la Gestapo le à Lons-le-Saunier[6],[1],[3],[2]. Envoyée au camp de Drancy[2] où elle arrive le , elle est chargée de superviser la vie scolaire des enfants[1],[3]. Camille Charvet-Kahn est déportée à Auschwitz le par le convoi n°59[3]. Probablement gazée à son arrivée le [3],[2], elle est considérée morte pour la France[4] et déportée-résistante[1]. Une plaque commémorative et son portrait ont été apposés au sein du lycée Pasteur[2], alors qu'une rue du quartier la Butte a été nommée en son honneur[3].
Notes et références
- Cercle d'Étude sur la Déportation et la Shoah, édition du : « Camille Charvet née Kahn. Besançon 1881 – Birkenau 1943 » (consulté le ).
- CM pour L'Est républicain, édition du : « Sur les traces d’une résistante bisontine » (consulté le ).
- Sarah Rebouh pour France 3 Franche-Comté, édition, du : « L'incroyable histoire de Camille Charvet Kahn, professeure à Besançon et chef du service de renseignements dans la résistance... et de celles qui veulent faire vivre sa mémoire » (consulté le ).
- À la mémoire des Sévriennes - mortes pour la France : 1939-1945, Presses de Guillemot et de Lamothe, 1946, 96 pages.
- Gisèle Hivert-Messeca et Yves Hivert-Messeca, Femmes et franc-maçonnerie - Trois siècles de franc-maçonnerie mixte en France (de 1740 à nos jours), Dervy, , 176 pages, (ISBN 9782844548658).
- André Combes, Histoire de la franc-maçonnerie à Lyon, 2006, Traboules, 546 pages, (ISBN 9782911491795).
- Archives Nationales. Dossier Charvet, F/17/24787.
- La Franc-Maçonnerie féminine, N.Switkow, Les Nouvelles éditions nationales, 1933, page 45.
- Archives de la Défense. Château de Vincennes. GR 16 P 315775.
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