Canicross

Le canicross (ou cani-cross ou canicourse) est un sport athlétique qui associe un coureur à pied et un à deux chiens, reliés entre eux pour effectuer le même effort physique[1].

Il a pour origine une idée développée par un vétérinaire lyonnais à la fin des années 1980, Gilles Pernoud, et s'inspire du ski joëring pratiqué dans les pays nordiques. Il est progressivement devenu un sport à part entière qui peut être pratiqué comme un simple loisir ou en compétition. Il attire de plus en plus d'athlètes pratiquant déjà la course à pied[réf. nécessaire], ou encore des cyclistes et triathlètes. En 2020, la Fédération des Sports et Loisirs Canins compte un peu plus de 3000 licenciés[2].

Le canicross permet d’avoir une bonne hygiène de vie, apporte de meilleures conditions de vie au chien comme au coureur, et permet de développer l’esprit d’équipe. Ce sport permet de mincir, de se muscler, d’améliorer la capacité respiratoire, de créer une complicité avec le chien, de déstresser et de se vider la tête[3].

Le matériel

Le matériel réglementaire assure le confort du maître et celui du chien, et est constitué de trois éléments :

  • le harnais pour chien qui permet au chien d'utiliser tout le poids de son corps dans la traction, sans que sa respiration ne soit gênée ;
  • la ligne de trait amortie qui relie le chien à son maître via un élastique amortissant les chocs. Sa longueur est de 2 mètres pour le canicross et la cani-marche et de 2,50 mètres pour le cani-VTT lorsqu'elle est tendue ;
  • la ceinture ou le baudrier « spécial canicross » du maître qui permet d'attacher la ligne de trait.

Pour le confort et la santé du chien, les colliers semi-étrangleurs, étrangleurs et/ou à pointes sont interdits.

Quel que soit l'équipement utilisé, le chien doit toujours être tenu à l'attache, sauf dans certaines zones dites « free-dog », où le chien peut être lâché. Les zones dites « free-dog » sont définis par un panneau de début et de fin, et sont en général des zones dangereuses ou peu praticables.

Pour pratiquer en compétition, le matériel doit respecter les règlements des différentes fédérations.

La discipline

La discipline sportive est ouverte à tous (personnes licenciées ou non) et aux chiens de toutes tailles et de toutes races (LOF ou non).

De nombreux clubs proposent des entraînements en loisir. La discipline peut se pratiquer en toute saison ; sur neige, cela s'appelle un canicross blanc[4].

Pour participer à une compétition de canicross il est important d’avoir un chien un minimum éduqué et sociable pour ne mettre aucun chien en danger[5].

Pour que le canicross soit agréable, il faut bien évidemment faire des pauses pour laisser le chien se reposer mais aussi qu’il réponde à certains ordres de base comme, par exemple, les directions et les différentes variations d’allure[6].

En compétition

Un contrôle vétérinaire a lieu le jour de l’épreuve (vaccins contre la rage et la toux du chenil obligatoires, tatouage ou puce électronique sous-cutanée (RFID), bon état de santé, chaleurs, etc.)[7].

Aucun niveau minimum n'est requis pour le maître (sauf un certificat médical de non contre-indication à la pratique sportive de compétition). Le parcours varie de 1,5 à 9 km selon les conditions météorologiques, le type de parcours, la catégorie et le pays ou le type de compétition.

Pendant la course, le chien doit être en permanence devant le coureur, la limite maximale autorisée pour le coureur étant la hauteur des épaules de l’animal. Il est interdit de tirer le chien sauf pour le remettre dans le sens de la course.[8]

Les compétitions organisées par la Fédération des sports et loisirs canins (FSLC) prévoient plusieurs catégories qui s’adaptent à l’âge et donc aux capacités des coureurs :

  • Baby pour les enfants jusqu'à 6 ans qui ne courent généralement pas plus de 50 à 100 m, en double longe avec un adulte ;
  • Enfants 1 (« CF(H)E1 ») pour les enfants de 7 à 10 ans qui courent km au maximum, aussi en double longe avec un adulte ;
  • Enfants 2 (« CF(H)E2 ») pour les enfants de 11 à 14 ans qui courent km au maximum ;
  • Junior (« CF(H)J ») pour les adolescents de 15 à 17 ans ;
  • Senior (« CF(H)S ») pour les adultes de 18 à 39 ans ;
  • Vétéran 1 (« CF(H)V1 ») pour les adultes de 40 à 49 ans ;
  • Vétéran 2 (« CF(H)V2 ») pour les adultes de 50 à 59 ans ;
  • Vétéran 3 (« CF(H)V3 ») pour les adultes de 60 ans et plus.

Ces cinq dernières catégories ne courent généralement pas plus de km[9].

Pratique du Canicross

Le Canitrail

Une variante du canicross existe également en trail : le trail, ou course nature, est un sport de course à pied sur longue distance en milieu naturel, généralement sur des chemins de terre et des sentiers de randonnée en plaine, en forêt ou en montagne.

En canitrail, les distances sont moins longues que pour le trail normal (10 km au minimum pour un maximum de 20 km), mais le dénivelé est souvent important.

Les institutions

L'une des épreuves phares de cette discipline à l'échelle mondiale est le Trophée des Montagnes, organisé par la Fédération des sports et loisirs canins (FSLC)[10]. Il se déroule chaque mois d'août dans les Alpes françaises et voit la participation des meilleurs coureurs européens et de concurrents d'autres continents (Amérique du Nord et du Sud). À la suite des différentes modifications dans les organismes qui gèrent le canicross, une communauté inter-fédération s'est formée. Depuis 1998, un site web, indépendant des fédérations, regroupe tous les adeptes de ce sport.

En France

Depuis la fin des années 1980, la représentation nationale est assurée par la Fédération française des sports de traîneau (FFST[11]) qui résulte de la fusion en 1996 de la Fédération française du cross canins (FFCC) chargée des disciplines de chiens attelés hors neige des années 1980 et 1990 et de la Fédération française de pulka et traîneau à chien (FFTP) chargée des disciplines de chiens attelés sur neige.

La FFST est membre du Comité national olympique et sportif français (CNOSF[12]) et est titulaire de la délégation ministérielle pour l'ensemble des disciplines des sports canins de traîneaux, ski joëring et pulka, canicross, cani-VTT et autres. La FFST est seule autorisée à organiser les championnats de France, sélectionner les équipes de France, reconnaître les titres de champions d'Europe ou du monde acquis lors des épreuves internationales organisées par sa fédération de tutelle, la Fédération internationale des sports de traîneaux à chien (IFSS) et d'élaborer les règlements nationaux qui régissent les disciplines du périmètre de sa délégation[11]. Malgré cette délégation, cette institution n'est pas reconnue par la quasi-totalité des pratiquants du sport monochien, elle possède bien moins de licenciés dans les disciplines hors neige (canicross, cani-VTT...) que la FSLC, leader en France, soit à peine 10 % des effectifs de cette dernière.

La Fédération des sports et loisirs canins (FSLC[13]) est la fédération du sport monochien de référence en France mais également en Europe, par le nombre de ses adhérents, plusieurs milliers, de ses clubs et de ses épreuves. Son existence, via la Fédération athlétique canine (FAC) fondée par des membres de la FFCC, peut se prévaloir d'une ancienneté équivalente à la FFST en ce qui concerne le monochien en France. Considérant sa très proche proximité avec la course à pied, une coopération active se met en place lors de trails. Elle possède une structure administrative et technique très active. La FSLC propose également un classement annuel, les Chiens d'or, récapitulant les performances sur les cinq meilleures courses de l'année du binôme coureur-chien.

La FSLC organise un trophée fédéral annuel regroupant la quasi-totalité des meilleurs athlètes français, les titres délivrés représentent la valeur réelle du sport monochien en France. La FSLC est à l'origine du développement très important de ce sport en France ; elle organise une centaine d'épreuves par an et regroupe plus de 140 clubs en décembre 2020.

On peut aussi pratiquer le canicross par le biais des clubs CNEAC de la SCC, qui propose un trophée annuel.

Le trophée fédéral FSLC 2018 a eu lieu à Fourmies du samedi 3 au dimanche 4 novembre 2018. Les épreuves junior se sont faites en deux parties, la première le samedi 3 novembre, l'après midi se déroulait le canicross à distance courte, c'est Zora Erard et sa chienne Naya qui ont remporté la première place et Celine Dekens avec son chien Douby qui ont remporté la 2nd place. Le dimanche 4 novembre, le matin se déroulait le canicross à distance longue, c'est Celine Dekens avec son chien Douby qui ont remporté la première place et Zora Erard avec sa chienne Naya qui ont remporté la seconde place. Au total des deux jours la première place a été attribué à Celine Dekens et son chien Douby et la seconde place a été attribuée à Zora Erard et sa chienne Naya. Ce qui leur a permis de se qualifier pour les championnats d'Europe qui auront lieu du 18 au 20 octobre 2019 en Belgique.

Hors de France

En Belgique, la discipline est organisée par la Fédération de canicross belge (FCB-BCF), présidée par Jean-Pierre Talbot, qui a incarné le personnage de Tintin au cinéma.

L'IFSS, fédération internationale de tutelle de la FFST, présente dans 37 pays à travers le monde, a dans pratiquement tous ces pays des organisations ou des sections dédiées aux disciplines monochien.

Quelques sportifs

Quelques athlètes sont à retenir, notamment les Belges Robin Leyon et Philippe Wéry, le Slovaque Jaroslav Jakubasek, les Tchèques Sona Klikarova et Martina Stépankova (championne du monde 2017, Elite), les Français Christophe Journet, Benoît Delaplace, Jean-Philippe Deshayes (champion du monde 2017, Vétéran), Philippe Fournis, Patricia Hermand, Antony Le Moigne (Champion du Monde Elite en 2013,2015), Anne Vanhove et Christophe Vereecke, les Suisses Dominique Crettenand et Alexandre Fay, les Britanniques Kim Mazzuca (championne du Monde 2017, Vétéran), Yann Latrompette (ski joëring et pulka) et Ben Robinson (champion du monde 2017, Elite).

Bibliographie

  • Impact de la chaleur sur le travail du chien de canicross, Alexandre Costes, 2010[14]
  • Intérêt d'une nutrition riche en lipides chez les chiens de canicross, Pauline Savel, 2013[15]

Notes et références

  1. « Canicross -FLSC »
  2. « Comment débuter le canicross ? | Polytrans », sur www.polytrans.fr (consulté le )
  3. « Equipement, actu et conseils canicross, canivtt, traineau à chien - Musher Experience », sur Equipement, actu et conseils canicross, canivtt, traineau à chien - Musher Experience (consulté le )
  4. « Canicross blanc », sur canicross83.fr (consulté le )
  5. « Toulouse Véto Agility - Le club - Accueil », sur www.toulousevetoagility.fr (consulté le )
  6. « Emmène ton chien, le guide des vacances wouafement bien », sur Emmène ton chien, le guide des vacances wouafement bien (consulté le )
  7. « Canicross : les règles en compétition », sur Bête de course, (consulté le )
  8. « Règlement canicross – Commission Nationale Éducation et Activités Cynophiles », sur activites-canines.com (consulté le )
  9. « Accueil », sur Fédération des Sports et Loisirs Canins (consulté le )
  10. « Site officiel du Trophée des Montagnes »
  11. « FFST »
  12. « CNOSF »
  13. « FSLC »
  14. http://www.sudoc.fr/169273393
  15. http://www.sudoc.fr/171147154

Voir aussi

Liens externes

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