Cap-à-l'Aigle
Cap-à-l'Aigle est un secteur situé dans l'Est de la ville de La Malbaie, dans la municipalité régionale de comté (MRC) de Charlevoix-Est, dans la région administrative de Capitale-Nationale, au Québec, au Canada. Jadis constitué en municipalité, ce territoire a été fusionné avec la ville de La Malbaie le [1]. Ce secteur comporte un magnifique village de montagne, prisé par les touristes, sur les bords du fleuve Saint-Laurent.
Pour les articles homonymes, voir Aigle.
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Municipalité régionale | |
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Coordonnées |
47° 39′ 46″ N, 70° 06′ 37″ O |
L'économie locale est axée sur:
- l'hébergement des touristes et des voyageurs (auberges, gîtes, chalets...),
- la villégiature,
- les métiers d'art,
- l'agriculture à flanc de montagne et la foresterie,
- les services divers.
Note: la capacité d'hébergement des visiteurs est considérable avec 19 auberges importantes situées à Cap-à-l'Aigle.
Géographie
La distance entre le début du village de Cap-à-l'Aigle (soit l'intersection de la rue Saint-Raphaël et la route 138) et le pont de l'embouchure de la rivière Malbaie, de la ville de La Malbaie, est de 2,5 km. Le village de Cap-à-l'Aigle est contourné du côté nord par la route 138 (boulevard Malcom-Fraser) qui longe la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Ce village côteux est surtout construit le long de la rue Saint-Raphaël qui constitue la rue principale; quelques petites rues perpendiculaires mènent à la grève.
Le village domine le fleuve Saint-Laurent, étant sis au sommet d'une longue falaise, permettant d'admirer le panorama fluvial, dont les côtes montagneuses de Pointe-au-Pic, qui constitue le secteur ouest de La Malbaie.
Le chemin Sainte-Mathilde qui délimite le rang Sainte-Mathilde, situé à environ un kilomètre plus au nord, en parallèle à la route 138, mérite le détour. Cette route panoramique comporte de nombreuses côtes, dues à l'érosion par les ruisseaux dévalant les montagnes. Ce rang est constitué de plusieurs maisons et bâtiments de ferme typiques du début du XXe siècle. Les producteurs agricoles de cette zone pratiquent l'agriculture à flanc de montagne. Le segment Est de la route s'avère un cul-de-sac qui se termine au sommet de la montagne où une antenne de télécommunication a été érigée.
Le port et la marina
Coucher du soleil sur le fleuve Saint-Laurent, en face de Cap-à-l'Aigle[2] et la marina, protégés par une haute jetée de grosses pierres, sont situés face au village, à proximité d’une grève. Les amateurs de voile fréquentent tout l'été cette marina, car elle est bien localisée entre Tadoussac et la Baie Saint-Paul. Annuellement, durant la fin de semaine de la Fête du travail, la marina de Cap-à-l’Aigle clôt la saison de la voile au Québec par un grand événement nautique. Chaque week-end précédant la fête du Travail, des événements de voile sont organisés au Québec dont la Course Triangle, la Coupe Crescent-Price et le Défi Edmond Desgagnés.
Depuis environ 2004, le quai fédéral de Cap-à-l'Aigle était inutilisé, étant lourdement endommagé par l'usure des vagues du fleuve Saint-Laurent. Les piétons et les pêcheurs d'éperlan avaient une accessibilité partielle à ce quai qui sert partiellement de brise-lame à la marina voisine. À l'été 2014, les travaux d'enrochement du petit quai de Cap-à-l'Aigle visaient à préserver la structure du quai, mais le condamnait pour l'abordage de navires. Situé à seulement cinq kilomètres en amont sur le fleuve, le quai de Pointe-au-Pic offre de meilleures caractéristiques d'amarrage en eaux profondes pour les navires de croisières et les navires marchands. En 2013, le gouvernement fédéral a cédé ses droits à la Société de gestion des infrastructures de transport (SOGIT) de Charlevoix, propriétaire des quais de Cap-à-l'Aigle et de Pointe-au-Pic[3].
Un village d'horticulture
Selon une longue tradition, les passionnés d'horticulture se côtoient à Cap-à-l’Aigle, qu'on désigne le « Village des Lilas », au grand plaisir des résidents et des visiteurs. Solidairement, les résidents de la rue Saint-Raphaël ont planté des lilas sur les parterres autour de leur maison ou autour des nombreux gîtes et auberges. En marchant sur la rue principale de Cap-à-l'Aigle, les visiteurs peuvent admirer les aménagements paysagés authentiques de ce village.
Les résidents du village portent un culte particulier aux fleurs de lilas. Annuellement, le village tourne à la fête sous la thématique «Le temps des lilas», célébrée la deuxième fin de semaine de juin. Lors de cette fête annuelle des lilas, la rue Saint-Raphaël devient le centre d'attraction des visiteurs où ils croisent des musiciens et des artistes.
Le patrimoine architectural de la rue Saint-Raphaël comporte des bâtiments d'une grande valeur historique, tels la grange Bherer avec son toit de chaume, et l’église anglicane Saint Peter on the Rock. Le long de l'artère principale du village, des panneaux d'information renseignent les visiteurs sur le patrimoine local, leur permettant de faire une visite auto-guidée du village[4].
Dans ce village pittoresque, deux sites permettent tout particulièrement d'admirer les lilas en fleur : le Jardin des lilas et le Jardin des Quatre-Vents.
Le Jardin des lilas
Grâce au journaliste Denis Gauthier et au maire Bruno Simard, le « Jardin des lilas » de Cap-à-l'Aigle a été créé en 1997, et les travaux d'aménagement ont commencé en 2002. Afin de donner un levier à cet ensemble horticole, Konrad Kircher, un horticulteur d’origine allemande, a fait don d'une collection rare de plus de 1 000 lilas à cette organisation à but non lucratif. Dès lors, les visiteurs peuvent découvrir dans ce jardin une collection de plantes qui comporte plus de 200 variétés.
Ce jardin typique est structuré en quatre grands ensembles thématiques : Jardin d'accueil, Jardin commémoratif, Jardin potager traditionnel et Le grand saule. Le jardin comprend également de nombreuses plates-bandes garnies de plantes vivaces et d'annuelles. Il y a aussi le pavillon Duchesne, un café-terrasse "Le Lilas Café" avec vue sur le fleuve, une boutique souvenir et la grange où des artisans présentent leurs œuvres. L'ensemble du paysage horticole s'inscrit dans le territoire de la Réserve mondiale de la Biosphère[5].
Le Jardin des Quatre-Vents
Le magnifique Jardin des Quatre-Vents est l'oeuvre du philanthrope Francis H. Cabot. Ce passionné d'horticulture a exercé notamment la fonction de trésorier de l’American Rock Garden Society et a été président du conseil d’administration du New York Botanical Garden. Annuellement, de juin à août, les jardins ouvrent leurs portes à quatre reprises, les samedis[6].
Créé il y a plus de 70 ans, le Jardin des Quatre-Vents est aménagé sur plus de huit hectares. Les visiteurs peuvent y découvrir plus de 1000 espèces végétales. Bénéficiant d'un climat maritime, ce jardin est répertorié parmi les plus grands jardins privés contemporains.
Le site comporte aussi un manoir. L’architecture des bâtiments de ferme s'associe à d'anciens styles de construction de la Nouvelle-France, semblables à ceux de l'ancienne Europe. Le jardin comporte notamment un pigeonnier et un pont japonais. Dans son ouvrage «Un Jardin Extraordinaire», destiné aux passionnés d’horticulture, l'horticulteur Jean des Gagniers retrace les grandes étapes de l'évolution du "Jardin des Quatre-Vents"[7].
Toponymie
Le toponyme "Cap-à-l'Aigle" est associé à un cap rocheux d'une hauteur de 60 mètres surplombant la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Le village de Cap-à-l'Aigle s'est constitué au sommet de ce cap, et s'étend sur une série de falaises rocheuses le long du littoral nord du fleuve Saint-Laurent[8].
Selon la Commission de toponymie du Québec, en 1685, le dit cap était désigné "Le Heu". En 1608, Samuel de Champlain a attribué à l'actuelle montagne du Remous à Saint-Fidèle (située à 10 km au nord-est du village actuel de Cap-à-l'Aigle), la désignation de cap à l'Aigle (les cartes géographiques modernes le désigne "Gros Cap-à-l'Aigle"); il s'agit d'une avancée de terre de 228 m de hauteur et plus étendue. Toutefois, Samuel de Champlain aurait fait une erreur de localisation de ce cap à l'Aigle en le situant à 8 lieues (soit 24 milles ou 38 km) à partir du cap au Saumon; la distance est plutôt d'environ 2 lieues (soit environ 6 milles ou 11 km).
Il pourrait s'agir d'une erreur d'édition, car l'estimation faite par Samuel de Champlain de la distance entre l'actuel Port-aux-Quilles (aujourd'hui devenu un secteur de la municipalité de Saint-Siméon (Charlevoix-Est)) et le cap au Saumon est rigoureusement exacte. À cet égard, en 1993, Louis Pelletier soulève l'hypothèse que ce cap mentionné par Samuel de Champlain, tout en ne correspondant pas au cap à l'Aigle actuel, ne peut être localisé avec précision.
Sur un document cartographique tracé vers 1641, Jean Bourdon identifie un "cap à l'Aigle" qui correspond à l'emplacement du "Gros cap à l'Aigle", situé beaucoup plus à l'est, tel que mentionné en 1824 par Georges Duberger. Les formes anglaises Cape Eagle et Eagle's Cape apparaissent fréquemment dans des documents cartographiques des XVIIIe et XIXe siècles.
Au cours de l'histoire, l'appellation "Cap à l'Aigle" a été associée à plusieurs désignations toponymiques de cette région: un petit et un grand cap rocheux, une concession, un rang, un village, une municipalité, une anse (entre 1800 et 1814) et un secteur de La Malbaie. Dans la première moitié du XIXe siècle, la désignation "Cap-à-l'Aigle" s'est appliquée par emprunt au cap naturel rocheux actuel. Par l'usage populaire, cette désignation toponymique était sans doute dérivée des appellations du cap à l'Aigle ancien ou de l'actuel Gros cap à l'Aigle[9].
Plusieurs caps rocheux de Charlevoix sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent sont désignés par des noms d'oiseaux, notamment : cap aux Corbeaux, cap aux Oies, cap aux Corneilles, Cap-à-l'Aigle (petit) et Gros-Cap-à-l'Aigle. Ces caps maritimes constituent des repères naturels pour la navigation et des refuges pour la faune ailée.
Histoire
Jadis, le port de Cap-à-l'Aigle a contribué grandement à l'économie locale pour le transport de passagers, de marchandises, les activités liées à la pêche et à celles des plaisanciers. Le port et la marina sont un symbole profond du passé maritime de Cap-à-l'Aigle.
- Cap-à-l'Aigle, à la fin du XIXe siècle
- S.S. Canada, Cap-à-l'Aigle, vers 1895
Voir aussi
Articles connexes
Références
- Commission de toponymie du Québec - Banque des noms de lieux - Toponyme: Cap-à-l'Aigle
- Site web du port de refuge
- Brigitte Lavoie, journaliste, Journal La Presse, 21 juillet 2014
- Tourisme Charlevoix - Topo de « Le jardin de lilas »
- officiel du Jardin de lilas
- Site officiel des Jardins de Quatre-Vents
- Tourisme Charlevoix - Topo des "Jardins de Quatre-Vents"
- Commission de toponymie du Québec - Banque des noms de lieux - Toponyme: Cap à l'Aigle
- Ouvrage: "Noms et lieux du Québec", ouvrage de la Commission de toponymie du Québec, paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.