Carl Wilhelm Wirtz
Carl Wilhelm Wirtz (Krefeld, – Hambourg, ) fut un astronome allemand exerçant ses fonctions à Bonn, Vienne, Hambourg, Strasbourg et Kiel. Ses travaux statistiques sur les nébuleuses spirales (= galaxies) furent les plus remarquables. Pendant son séjour à l'observatoire de Strasbourg (alors allemand) entre 1902 et 1911, il analysa les positions et mouvements propres des nébuleuses spirales pour mieux comprendre leur localisation cosmique. Ces recherches l'amenèrent à conclure que ces objets étaient lointains, mais il ne put déterminer alors s'ils appartenaient à la Voie lactée (= notre galaxie) ou s'ils en étaient extérieurs.
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(à 62 ans) Hambourg |
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Prix Lalande () |
Biographie
Lors de son engagement en comme observateur à l'observatoire de Strasbourg, une de ses premières tâches importantes, outre ses obligations observationnelles, fut de contribuer à l'astronomie nautique pour la Realencyclopaedie der Mathematik qui fut aussi publiée en français.
Wirtz obtint son habilitation en astronomie en 1903 et devint professeur titulaire en 1909. En 1905, il épousa Helene Borchardt (1880-1971), la sœur de Vera Borchardt-Rosenberg et du poète Rudolf Borchardt (de). Leur enfant unique, Daniel (de) (Tübingen 1914 - Hambourg 1965), devint plus tard professeur de géologie à Hambourg et à Hanovre.
Wirtz analysa et publia les résultats du programme majeur d’observation des taches nébulaires en 1911-1912. En 1912, il reçut, conjointement à Hermann Kobold, le prix Lalande de l’Académie des sciences française. Il démarra un autre programme de photométrie nébulaire avec le Grand Réfracteur de Strasbourg dont les résultats furent seulement publiés en 1923.
En 1916, il fut appelé sous les drapeaux et servit essentiellement au Grand Quartier général de Berlin comme « trigonométriste ». Pendant son temps libre, il poursuivit ses recherches statistiques qu'il étendit aussi aux nouvelles données de vitesses radiales obtenues avant tout aux États-Unis. Il détermina ainsi que les nébuleuses spirales se trouvaient à des distances cosmiques d'un tout autre ordre que les étoiles visibles dans le ciel.
Wirtz ne put rentrer à l'observatoire de Strasbourg (devenu français) à l’issue de la première guerre mondiale. Après quelque temps passé à Tubingen, il fut engagé comme observateur à l’observatoire de Kiel et Professeur Extraordinaire à l’Université. Il y poursuivit ses études statistiques en astronomie. Wirtz trouva en 1922 et 1924 deux relations significatives, d'une part, entre la luminosité et la vitesse radiale des galaxies et, d'autre part, entre leur diamètre angulaire et leur luminosité. Cette dernière relation fut utilisée par Wirtz en 1924 comme preuve de la correction du modèle cosmique proposé par Willem de Sitter en 1918. Ce modèle de de Sitter peut être considéré comme une version primitive d'un univers en expansion. Wirtz est ainsi le premier à avoir démontré, certes de façon entièrement qualitative, l'expansion de l'Univers à partir des vitesses radiales des galaxies. La preuve théorique convaincante de l'expansion de l'univers fut avancée par le Chanoine belge Georges Lemaître en 1927 (à noter que l'américain Edwin Hubble détermina à nouveau ce taux d'expansion en 1929. De son vivant, Hubble ne croyait cependant pas à la réalité de cette expansion, alors qu'aujourd'hui il est désigné comme l'inventeur de cette expansion de l'univers).
Wirtz tenta aussi, à l'aide d'observations personnelles, de faire progresser ses investigations cosmiques, mais ses possibilités instrumentales, à Strasbourg puis à Kiel, étaient très réduites. Vers la fin de sa vie, il s'intéressa surtout aux planètes et aux propriétés optiques de l'atmosphère terrestre.
Entre 1934 et 1936, il fut Directeur Adjoint de l’observatoire de Kiel, remplaçant son beau-frère Hans Rosenberg, en congé et par la suite congédié par les autorités nazies. Wirtz fut forcé à une retraite anticipée en 1936 parce que sa femme n’était pas « aryenne ». Il déménagea à Krefeld, mais continua des études atmosphériques pour l’Observatoire Maritime de Hambourg, pour lequel il réalisa aussi une expédition dans l’Atlantique Sud en 1938. Il décéda à Hambourg le .
En 2004, un astéroïde découvert par Hans-Emil Schuster en 1977 fut baptisé (26074) Carlwirtz. Un cratère martien porte également son nom.
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