Carlo Rubbia

Carlo Rubbia, né le 31 mars 1934 à Gorizia en Frioul-Vénétie Julienne, est un physicien italien, colauréat avec Simon van der Meer du prix Nobel de physique de 1984[1], sénateur à vie de la République italienne depuis le 30 août 2013. Il obtient le prix Galilée en 2008 (2^e édition).

Carlo Rubbia

Carlo Rubbia en 2012.

Fonctions
Sénateur à vie
depuis le 30 août 2013
Directeur général du CERN (d) CERN
1989-1993
Herwig Schopper Christopher Llewellyn Smith

Biographie
Naissance	31 mars 1934 Gorizia
Nationalité	Italien
Formation	Université Columbia Université de Pise École normale supérieure de Pise
Activité	Physicien

Autres informations
A travaillé pour	Université Harvard, université de Pavie
Parti politique	Indépendant
Membre de	Académie des Lyncéens Académie hongroise des sciences Académie européenne des sciences Académie autrichienne des sciences Académie des sciences de Russie Académie américaine des arts et des sciences (1975) Académie nationale des sciences (1984) Royal Society (1984) Académie pontificale des sciences (1985) Académie américaine des sciences (1987) Académie polonaise des sciences (1991) Academia Europaea (1992) Académie croate des sciences et des arts (1992)
Distinctions	Prix Nobel de physique (1984) Liste détaillée Docteur honoris causa de l'université pontificale catholique du Pérou Commandeur de l'ordre du Mérite de la République de Pologne Docteur honoris causa de l'université pontificale catholique du Chili‎ Prix Nobel de physique (1984) Membre étranger de la Royal Society (1984) Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne (1984) Bakerian Lecture (1985) Officier de la Légion d'honneur‎ (1989) Médaille Dirac (1989) Honorary doctor of the China University of Mining and Technology (d) (2011)

Biographie

Carlo Rubbia est né dans la petite ville de Gorizia, en Italie. Après le lycée, il a étudié à la Faculté de physique à l’École normale supérieure de Pise où il soutint un mémoire (en fin de programme de second cycle universitaire) traitant des expériences sur le rayonnement cosmique. En 1958, il partit aux États-Unis pour élargir son expérience et se familiariser avec les accélérateurs de particules.

Vers 1960, il revint en Europe, attiré par le CERN, récemment créé, où il travailla à des expériences sur la structure des interactions faibles. Il fut nommé professeur de physique à l’université Harvard en 1970, mais continua à se rendre fréquemment en Europe pour travailler au CERN. En 1976, il proposa de modifier le Super synchrotron à protons (SPS) du CERN pour provoquer des collisions entre des protons et des antiprotons dans le même anneau. Ainsi fut construite la première fabrique d’antiprotons du monde. Le collisionneur commença à fonctionner en 1981 et, en janvier 1983, vint l’annonce, d’abord du détecteur UA1, que des particules W avaient été créées. Quelques mois plus tard, des particules Z, encore plus fugaces, furent également observés. L'année suivante, en 1984, Carlo Rubbia et Simon van der Meer partagèrent le prix Nobel de physique « pour leurs contributions décisives au grand projet[note 1], ce qui a permis la découverte des particules W et Z, transmetteurs de l'interaction faible[1] ». C'est l'un des délais les plus courts entre une découverte et cette récompense.

Carlo Rubbia continua à travailler à la fois sur UA1 et comme professeur de physique à Harvard jusqu’en 1989, date à laquelle il accepta le poste de directeur général du CERN, fonction qu’il a exercée jusqu'en 1993. En 2010, Rubbia enseigne à l’université de Pavie, en Italie, et préside l’ENEA.

L’astéroïde (8398) Rubbia a été nommé en son honneur.

Sénateur à vie

Il est nommé sénateur à vie par le président Giorgio Napolitano le 30 août 2013, en même temps que Renzo Piano, Claudio Abbado et Elena Cattaneo[3].

Réacteur au thorium

Carlo Rubbia a également inventé une conception unique pour un nouveau genre de réacteur nucléaire, l’amplificateur d’énergie. Cette conception, dont le principe de fonctionnement est sans risque, combine un accélérateur de particules avec un réacteur nucléaire sous-critique qui peut utiliser un élément abondant, le thorium, comme combustible et est surtout à l’abri d’une fission. En effet, par un premier neutron il est d'abord transformé en protactinium 233 qui émet un Beta négatif et se transforme en uranium 233 fissile. La mutation du protactinium 233 vers l'uranium n'est pas instantanée et représente une relative protection contre un emballement. De plus, les déchets que produit cet équipement sont dangereux pendant une période beaucoup plus courte que les déchets issus des réacteurs conventionnels, et il est également capable de transformer des déchets à longue période de désintégration produits par des réacteurs nucléaires conventionnels en éléments moins dangereux. Parmi ses autres avantages, citons le réglage immédiat de la chaleur produite par réglage du flux de l'accélérateur, et l'impossibilité de faire des bombes nucléaires avec.

Distinctions

Décorations

Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne
Officier de la Légion d'honneur Il est fait officier en 1989

Prix et récompenses

1984 : Prix Nobel de physique
1985 : Médaille Bakerian (en) de la Royal Society
1987 : Prix Frontino Montefeltro[4]
1989 : Médaille Dirac de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud

Doctorats honoris causa

Il a obtenu plus de 30[5] doctorats honoris causa :

Université de Genève, de la Faculté des Sciences ( Suisse, 1983)[6]
Université de Camerino en Mathématiques ( Italie, 28 janvier 1987)[7]
Université de Chicago en Sciences ( États-Unis, 1987)[8]
Université de Boston ( États-Unis, 1988)
Université polytechnique de Madrid ( Espagne, 1^er octobre 1992)[9]
Université de Padoue en Physiques ( Italie, 7 décembre 1992)[10]
Université de Trieste en Ingénierie électrique ( Italie, 12 septembre 1994)[11]
Université de Bordeaux en Sciences et technologies ( France, 1996)[12]
Université de Chambéry ( France, 8 décembre 1998)[13].
Université de Turin ( Italie, 27 février 2004)[14]
Université d'Urbino « Carlo-Bo » en Ecologie, de la Faculté de Sciences de la Vie et de la Terre( Italie, 28 mars 2013)[15]
Université pontificale catholique du Chili ( Chili, 28 octobre 2008)[16]
China University of Mining and Technology (en) ( Chine, juillet 2011)[17]
Université Saint John de Rome (en) ( Italie)[18]
Université pontificale catholique du Pérou ( Pérou)

Notes et références

Notes

Il s'agit d'un collisionneur protons-antiprotons et du détecteur des bosons W et Z[2].

Références

(en) « for their decisive contributions to the large project, which led to the discovery of the field particles W and Z, communicators of weak interaction » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physics 1984 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 23 juin 2010
(en) Armin Hermann, John Krige, Lanfranco Belloni et European Organization for Nuclear Research, History of CERN, volume 3, Amsterdam/Oxford, North Holland, 1996, 674 p. (ISBN 978-0-444-89655-1, lire en ligne), p. 208
(it) Nominati Abbado, Cattaneo, Piano e Rubbia senatori a vita
(it) « Rubbia Laurea Honoris Causa », sur Fanocitta (consulté le 13 mars 2020).
(en) « È un ex allievo dell'Ateneo il nuovo senatore a vita Carlo Rubbia », sur Université de Pise (consulté le 13 mars 2020).
(en) « Première remise de diplômes de la Faculté des sciences en présence d'un Prix Nobel de physique », sur Université de Genève (consulté le 13 mars 2020).
(it) « Rubbia ad Unicam », sur Université de Camerino (consulté le 13 mars 2020).
(en) « Honorary Degree List », sur Université de Chicago (consulté le 13 mars 2020).
(en) « CARLO RUBBIA », sur Université polytechnique de Madrid (consulté le 13 mars 2020).
(en) « Honorary degrees », sur Université de Padoue (consulté le 13 mars 2020).
(en) « Honorary Degrees », sur Université de Trieste (consulté le 13 mars 2020).
« Les Honoris Causa de 1973 à 2013 », sur Université de Bordeaux (consulté le 13 mars 2020).
Arrêtés du 8 décembre 1998 conférant le titre de docteur honoris causa
(it) « Laurea honoris a rubbia », sur La Républica (consulté le 13 mars 2020).
(it) « Laurea ad honorem a Carlo Rubbia », sur Université d'Urbino « Carlo-Bo » (consulté le 13 mars 2020).
(es) « Universidad Católica de Chile entrega distinción Doctor Honoris Causa a Premio Nobel de Física », sur Université pontificale catholique du Chili (consulté le 13 mars 2020).
(en) « Prof. Carlo Rubbia receives Honorary Degree from China University of Mining and Technology », sur IASS Potsdam (consulté le 13 mars 2020).
(en) « Dottorato ad honorem per l'Ammiraglio Di Paola », sur Ministère de la Défense Italien (consulté le 13 mars 2020).

Liens externes

(en) Autobiographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Nobel Lecture — qui détaille ses apports)
Stockholm memorandum (en)

Ressources relatives à la recherche :
- (en) INSPIRE-HEP
- (en-GB + en) Royal Society
- (mul) Scopus
Ressources relatives à la vie publique :
- (it) Chambre des députés
- (it) Sénat de la République
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notices d'autorité :

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[3] Il s'agit d'un collisionneur protons-antiprotons et du détecteur des bosons W et Z[2].

[laureat_nobel_1984-1] (en) « for their decisive contributions to the large project, which led to the discovery of the field particles W and Z, communicators of weak interaction » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physics 1984 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 23 juin 2010

[2] (en) Armin Hermann, John Krige, Lanfranco Belloni et European Organization for Nuclear Research, History of CERN, volume 3, Amsterdam/Oxford, North Holland, 1996, 674 p. (ISBN 978-0-444-89655-1, lire en ligne), p. 208

[4] (it) Nominati Abbado, Cattaneo, Piano e Rubbia senatori a vita

[5] (it) « Rubbia Laurea Honoris Causa », sur Fanocitta (consulté le 13 mars 2020).

[6] (en) « È un ex allievo dell'Ateneo il nuovo senatore a vita Carlo Rubbia », sur Université de Pise (consulté le 13 mars 2020).

[7] (en) « Première remise de diplômes de la Faculté des sciences en présence d'un Prix Nobel de physique », sur Université de Genève (consulté le 13 mars 2020).

[8] (it) « Rubbia ad Unicam », sur Université de Camerino (consulté le 13 mars 2020).

[9] (en) « Honorary Degree List », sur Université de Chicago (consulté le 13 mars 2020).

[10] (en) « CARLO RUBBIA », sur Université polytechnique de Madrid (consulté le 13 mars 2020).

[11] (en) « Honorary degrees », sur Université de Padoue (consulté le 13 mars 2020).

[12] (en) « Honorary Degrees », sur Université de Trieste (consulté le 13 mars 2020).

[13] « Les Honoris Causa de 1973 à 2013 », sur Université de Bordeaux (consulté le 13 mars 2020).

[14] Arrêtés du 8 décembre 1998 conférant le titre de docteur honoris causa

[15] (it) « Laurea honoris a rubbia », sur La Républica (consulté le 13 mars 2020).

[16] (it) « Laurea ad honorem a Carlo Rubbia », sur Université d'Urbino « Carlo-Bo » (consulté le 13 mars 2020).

[17] (es) « Universidad Católica de Chile entrega distinción Doctor Honoris Causa a Premio Nobel de Física », sur Université pontificale catholique du Chili (consulté le 13 mars 2020).

[18] (en) « Prof. Carlo Rubbia receives Honorary Degree from China University of Mining and Technology », sur IASS Potsdam (consulté le 13 mars 2020).

[19] (en) « Dottorato ad honorem per l'Ammiraglio Di Paola », sur Ministère de la Défense Italien (consulté le 13 mars 2020).