Carloman (fils de Charles Martel)

Carloman, né vers 710, mort selon les sources le [1],[2] ou le [3],[4],[5] à Vienne, est un aristocrate franc de la famille carolingienne, fils de Charles Martel et frère de Pépin le Bref, maire du palais de 741 à 747.

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Carloman

Charles Martel divise le royaume entre ses fils Pépin et Carloman (Grandes Chroniques de France, XIVe siècle, Paris, BnF (Mss.), Français 2615, f. 72).
Fonctions
Maire du palais d'Austrasie
Prédécesseur Charles Martel
Successeur Drogon
Biographie
Dynastie Arnulfiens
Date de naissance vers 710
Date de décès ou (à 44 ans)
Lieu de décès Vienne
Père Charles Martel
Mère Rotrude
Enfants Drogon
Religion Catholicisme

Biographie

Il est le fils aîné de Charles Martel et de Rotrude. Bien que la dynastie franque légitime soit encore celle des Mérovingiens, Charles Martel détient alors le véritable pouvoir en tant que maire du palais unique de tous les royaumes francs, et même, depuis la mort de Thierry IV en 737, le trône n'est plus occupé par personne.

Après la mort de Charles Martel en 741, ses pouvoirs sont partagés entre Carloman et Pépin : Carloman devient maire du palais d'Austrasie et reçoit en outre l'Alémanie, la Thuringe et le Nord de l'Alsace[6].

Pépin et lui doivent lutter contre leur troisième frère, Griffon, qui réclame sa part de l'héritage et qui est soutenu par Hunald, duc d'Aquitaine, et Odilon, duc de Bavière. Les deux frères commencent par enfermer leur demi-frère. Pour asseoir leur légitimité, ils replacent le Mérovingien, Childéric III sur le trône, en le faisant revenir du monastère de Saint-Bertin où il était moine. Ils soumettent ensuite les Aquitains ; Carloman mène ensuite une campagne contre les Bavarois, puis les Alamans, à la tête desquels il installe un membre de la famille des Welfs[7],[8].

Carloman est à l'origine d'une réforme ecclésiastique sous l'impulsion de l'évêque Boniface, dont il est le protecteur et à qui il accorde en 744 un territoire sur lequel est fondée en 747 l'abbaye de Fulda. À partir du concile germanique de 742, il mène une ambitieuse politique de moralisation des mœurs des clercs, de respect des biens de l'Église et des sièges épiscopaux trop souvent aux mains des laïcs[9],[10].

En 745, son frère Pépin le Bref soumet l'Alémanie et occupe le pays, au mépris du partage de 741 qui attribuait cette région à son frère. L'année suivante, Carloman organise une expédition et fait massacrer les chefs francs et alamans ralliés à son frère. Selon la tradition, Carloman renonce alors au siècle et entre en religion pour expier ce massacre, mais les historiens Jörg Jarnut et Gunther Wolf pensent qu'à la suite de ce massacre, les fidèles de Carloman auraient abandonné leur chef qui, isolé, n'aurait eu d'autre choix que de se retirer dans un monastère. D'autres soulignent la profonde piété du personnage[10],[11].

Lors d'un passage à Rome, il demande au pape Zacharie de devenir clerc. Il renonce donc personnellement au pouvoir politique, laissant son frère Pépin le Bref seul à régner, sans que les droits de ses enfants soient annulés. Il fonde le monastère du mont Soracte en Italie puis se retire à l'abbaye du Mont-Cassin. Envoyé en France en 754 par le roi lombard Aistulf pour une mission de paix, il meurt à Vienne[10],[12].

Son fils Drogon lui succède, mais finit par être écarté du pouvoir par son oncle Pépin le Bref[13].

Carloman a été canonisé sous le nom de « saint Carloman ».

Mariage et descendance

On ne sait pas qui était son épouse. De son mariage sont nés :

Notes et références

  1. Ferdinand Lot, Naissance de la France, (lire en ligne), p. 269).
  2. (en) « CARLOMAN (d. 754) Volume V05, Page 343 de l'Encyclopedia Britannica 1911 », sur encyclopedia.jrank.org (consulté le ).
  3. Thomas Mermet, Chronique religieuse de la ville de Vienne (Dauphiné), (lire en ligne), p. 76.
  4. Joseph Depoin, Notre-Dame des Champs, prieuré dyonisien d'Essonnes, (lire en ligne), p. 17.
  5. Certaines sources indiquent un possible décès en 755.
  6. Bührer-Thierry 1999, p. 19.
  7. Riché 1983, p. 61-3.
  8. Settipani 1993, p. 179-180.
  9. Riché 1983, p. 64-8.
  10. Settipani 1993, p. 180.
  11. Bührer-Thierry 1999, p. 20.
  12. Riché 1983, p. 69.
  13. Settipani 1993, p. 180-1.
  14. Puisque les textes parlent des fils de Carloman.
  15. Le Liber memorialis de l'abbaye de Remiremont signale Carloman, suivi d'un « autre Carloman ».
  16. Settipani 1993, p. 181.

Bibliographie

  • Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3, présentation en ligne).
  • Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d'Ascq, éd. Patrick van Kerrebrouck, , 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6).
  • Geneviève Bührer-Thierry, L'Europe carolingienne : 714-888, Paris, SEDES, , 192 p. (ISBN 2-7181-9058-2).

Liens externes

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