Carte phytogéographique
Une carte phytogéographique (du grec phuton, plante, gê, terre, et graphein, écrire), est une représentation à différentes échelles (mondiale, européenne, nationale, régionale…) de zones homogènes du point de vue la répartition des végétaux terrestres.
Ces cartes reflètent, via la végétation naturelle différents facteurs géographiques, mésologiques (climat, sol) et biologiques.
Principes
Ses principes en France découlent de la biogéographie et des travaux phytogéographiques des Français Charles Henri Marie Flahault et Henri Gaussen. Le 10 février 1947 est créé le Service de la carte phytogéographique du CNRS associant le Service de la carte de la Végétation à 1/200 000 à Toulouse sous la direction du professeur Gaussen, dont le concept de base est la dynamique des formations végétales, et le Service de la carte des groupements végétaux à 1/20 000, à Montpellier sous la direction du professeur Emberger, dont le concept de base est la sociologie des groupements végétaux. Ces services sont séparés en 1960 en deux laboratoires propres : le Service de la carte de la végétation SCV à Toulouse, dont la mission fondamentale est la couverture intégrale du territoire ; le Centre d’études phytosociologiques et écologiques (CEPE, devenu CEPE L. Emberger en 1969, et Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive CEFE en 1988) à Montpellier, où l’expression cartographique reste l’un des moyens de recherche, sans obligation de couverture nationale[1].
Ces cartes passent par deux grandes étapes:
- délimitation et représentation cartographique (maintenant généralement sur SIG) de la caractérisation de la végétation par zones phytogéographiques
- recherche des facteurs et impacts édaphiques et climatiques discriminants ces zones phytogéographiques.
Une carte phytogéographique peut se faire à différentes échelles (mondiales, continentales[2] à locales) et peut éventuellement ne concerner qu'un groupe d'espèces ou un seul type de milieu, par exemple le milieu Forêt et les espèces forestières ;
Ainsi en France, l'INRA a-t-il - dans le cadre du projet « Carbofor » - produit[3] des cartes à partir d'environ 100 000 relevés de végétation forestière (Inventaire forestier national) effectués de 1992 à 2005 et regroupés en 308 petites régions forestières (la moyenne était de 1 relevé pour 130 ha de forêts, ce qui est estimé donner un niveau suffisant de représentativité statistique pour des cartes nationales).
Des services se sont spécialisés dans l'élaboration de ce type de carte, avec notamment et par exemple en France l' « Institut de la Carte Internationale de la Végétation »
Utilité
Ces cartes permettent :
- un porté à connaissance ;
- des études affinées de la phytogréographie ;
- Elles sont notamment utile pour l'écologie du paysage, le dimensionnement et le positionnement des grandes trames vertes (réseaux écologiques), les aménagements paysagers se voulant respectueux de critères de naturalité ou recherchant une bonne résilience écologique ;
- L'évolution historique (Cf. paléoclimats et paléophytogéographie…) de la flore conduit à mieux évaluer, les changements avérées ou futurs (prospective environnementale), pour une meilleure compréhension des changements climatiques, du dérèglement climatique et pour mieux y préparer les cultures ou la sylviculture[3]. (scénarios climatiques et scénarios d'adaptation).
Notes et références
- Paul Rey, « Histoire de la cartographie de la végétation en France », Bulletin du Comité Français de Cartographie. Le Monde des Cartes, no 199, , p. 106 (lire en ligne)
- Exemple d'esquisse de carte pour l'Afrique, par la FAO
- Dupouey Jean-Luc, Badeau Vincent, Wallerich Maud Carte phytogéographique des forêts françaises et modélisation de l'impact du changement climatique, INRA-UHP Nancy
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Carte phytogéographique de la France, Philippe Julve, 1998
- (fr) Carte phytogéographique du Québec (Canada)
- (fr) Carte phytogéographique de Madagascar
Bibliographie
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