Castellammare del Golfo
Castellammare del Golfo (Casteddammari en sicilien) est une commune de la province de Trapani en Sicile (Italie).
Castellammare del Golfo | |
Armoiries |
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Castellammare del Golfo | |
Nom sicilien | Casteddammari |
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Administration | |
Pays | Italie |
Région | Sicile |
Province | Trapani |
Maire | Nicola Rizzo |
Code postal | 91014 chef-lieu et Scopello, 91010 Balata di Baida |
Code ISTAT | 081005 |
Code cadastral | C130 |
Préfixe tel. | 0924 |
Démographie | |
Gentilé | castellammaresi |
Population | 15 293 hab. (31-12-2010[1]) |
Densité | 120 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 38° 01′ 35″ nord, 12° 52′ 50″ est |
Altitude | Min. 26 m Max. 26 m |
Superficie | 12 700 ha = 127 km2 |
Divers | |
Saint patron | Maria Santissima del Soccorso |
Fête patronale | 21 août |
Localisation | |
Localisation dans la province de Trapani. | |
Liens | |
Site web | Site officiel |
Géographie
Castellammare est une commune littorale qui s'étend sur le versant nord du Mont Inici, point culminant à 1064 mètres, et qui donne son nom au golfe homonyme, entre le Capo Rama et Capo San Vito.
Le fiume San Bartolomeo marque la limite naturelle avec Alcamo.
L'une des entrées de la Réserve naturelle du Zingaro se situe sur son territoire.
Histoire
Castellammare del Golfo a été fondé par les Élymes pour servir de port à la cité antique de Ségeste[2]. Cependant, les découvertes de céramiques dans les grottes du mont Inici prouvent une occupation humaine au Néolithique ou au début de l'âge du cuivre[3].
Les Arabes s'y établissent au IXe siècle et construisent sur un éperon rocheux surplombant la mer, un premier château, agrandi par les Normands deux siècles plus tard[2].
Soutenant le parti angevin contre les Aragonais, le port se voit interdire toute activité par les Espagnols. Une fois les sanctions levées, Castellammare devient l'un des principaux ports siciliens de stockage et d'exportation de blé (caricatore). La ville est fortifiée à partir de 1521, et change de nombreuses fois de seigneurs[2].
Les Castellammarais aident les Chemises rouges de Giuseppe Garibaldi lors de la bataille de Calatafimi en mai 1860[2]. Après la chute de Palerme, 3 navires américains débarquent à Castellammare le 17 juin, avec 3500 volontaires, 8000 fusils et 400000 cartouches pour soutenir les troupes garibaldiennes[4]. Mais le 1er janvier 1862, un soulèvement hétéroclite contre l'annexion de l'île au royaume de Sardaigne éclate, regroupant républicains, partisans des Bourbons de Naples, anarchistes et bandits, menés peut-être par Francesco Mistretta Domina et Andrea De Blasi[5].
Durant le XXe siècle, Castellammare vit au rythme de l'essor de la mafia sicilienne et américaine, en particulier de la famille des « Castellammarese » : Salvatore Maranzano (1886-1931), Capo di tutti capi, son successeur Giuseppe Bonanno (1905-2002), Vito Bonventre (1875-1930), cousin de ce dernier, John Tartamella (1892-1966) ; ou encore Stefano Magaddino (1891-1974) de la famille de Buffalo et les parents de Carmine Galante. La lutte meurtrière à la fin des années 1920 entre la famille des Castellammarais de Brooklyn et la famille Masseria a pris le nom de Guerre des Castellammarese. Plus tard, Diego Plaia et Antonio Buccellato (dont a épousé la fille du mafieux d'Alcamo Vincenzo Rimi) confirment le rôle important que les natifs de Castellammare ont dans la Cosa Nostra[6].
Lorsque la mafia américano-sicilienne met la main sur le trafic mondial de drogue, après la Seconde Guerre mondiale, le golfe de Castellammare, entre Scopello et la Punta della Craperia Grande, est l'un des lieux privilégiés de débarque des stupéfiants depuis le Moyen-Orient avant d'être envoyé en Europe dans des cargaisons d'oranges ou de dragées[7].
Le repenti Antonino Giuffrè juge cette ville comme une place importante pour le trafic de drogue et d'armes, un lieu de rencontre des familles mafieuses, mais aussi pour la franc-maçonnerie. Plusieurs faits divers rappellent cette forte présence mafieuse : en 1950, lors du procès du massacre de Portella della Ginestra le mafieux Gaspare Pisciotta accuse le député et ministre Bernardo Mattarella de collusion avec la mafia, propos rejetés par le tribunal ; en 1984, le procureur adjoint de Trapani, Antonio Costa est arrêté pour avoir accepté de l'argent de la mafia ; en 1985, le parrain castellammarais Gioacchino Calabrò est accusé du massacre de Pizzolungo (it) ; en 2005, le conseil municipal est dissout pour cause de collusion avec la mafia[6].
Administration
Communes limitrophes
Alcamo, Buseto Palizzolo, Calatafimi-Segesta, Custonaci, San Vito Lo Capo
Démographie
Habitants recensés
Environnement
Les plages de sable fin du Golfe de Castellammare s'étendent sur plus de 10 kilomètres à l'ouest de la ville. La Réserve naturelle de Zingaro, 1 600 hectares, située sur sept kilomètres de côte au nord de Castellammare, est la première réserve naturelle créée en Sicile.
Castellammare au cinéma
Une séquence du film policier Ocean's Twelve, réalisé par Steven Soderbergh, est tournée en 2004 à Castellammare del Golfo[8].
- Panorama
- Le port
- La Marina
- La plage de Castellammare
- Lato Castello
Notes et références
- (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
- (it) « Storia di Castellammare del Golfo », sur www.prolococastellammare.it (consulté le )
- Sebastiano Tusa, « Nuovi date sull'eneolitico nella Sicilia occidentale : insediamenti di Roccazzo -Mazara del Vallo) e grotta des Cavallo (Castellammare del Golfo) », (it) Scuola normale superiore (Italy), Gibellina (Italy) et Centro studi e documentazione sull'area elima (Gibellina, Italy), Seconde Giornate internazionali di studi sull'area elima : Gibellina, 22-26 ottobre 1994., Pisa/Gibellina, Gibellina, , 1429 p. (ISBN 88-7642-071-1 et 978-88-7642-071-9, OCLC 38113142, lire en ligne)
- John Julius Norwich (trad. de l'anglais), Histoire de la Sicile : de l'Antiquité à Cosa Nostra, Paris, Tallandier, , 477 p. (ISBN 979-10-210-2876-0, OCLC 1038053850, lire en ligne), p.385
- (en) Antonio Ciano, Il Carnevale di Venezia, Ali Ribelli Edizioni, (ISBN 978-88-3346-527-2, lire en ligne)
- (it) Santi Liggieri, « Castellammare, città fra mafia e turismo: la storia della culla di Cosa Nostra », sur Newsicilia, (consulté le )
- Jacques Kermoal, L'Onorata società, la véritable histoire de la Mafia, La Table Ronde, réédition numérique FeniXX, 1971, 2019 (OCLC 1121684400, lire en ligne)
- http://www.cinemotions.com/article/1433
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