Caveau des Chase

Le caveau des Chase est un caveau funéraire situé dans le cimetière de l'église paroissiale de Christ Church à la Barbade, mieux connu pour sa légende des « cercueils qui dansent. » Selon la légende, à chaque ouverture du caveau lourdement scellé, ouverture consécutive au décès d'un membre de la famille Chase au XIXe siècle, tous les cercueils de plomb alors présents avaient changé de position. Les faits de ce récit restent non vérifiés et les sceptiques qualifient cette histoire d'« historiquement douteuse »[1].

Église et cimetière de Christ Church

L'histoire

La première version de l'histoire à avoir été publiée apparaît en 1833 dans Transatlantic Sketches de James Edward Alexander. Selon ce dernier, une certaine Mme Goddard a été enterrée dans le caveau en 1807, suivie en 1808 par Ann Maria Chase et Dorcas Chase en 1812. Quand le caveau fut ouvert fin 1812 pour l'enterrement de Thomas Chase, il a été rapporté que les cercueils des jeunes filles Chase avaient été trouvés « dans un état confus, ayant été apparemment éjectés de leur emplacement initial. » Alexander écrit que lorsque le caveau fut ultérieurement ouvert « pour recevoir le corps d'un autre nourrisson, les quatre cercueils, tous en plomb et très lourds, avaient été beaucoup dérangés » et que des perturbations semblables furent observées lors de l'ouverture du caveau pour des enterrements en 1816 et 1819[2].

« Chaque fois que le caveau a été ouvert, les cercueils ont été replacés dans la situation appropriée, c'est-à-dire, trois au sol côte à côte, et les autres par-dessus ceux-ci. Le caveau a alors été régulièrement fermé; la porte (une pierre massive qui a nécessité six ou sept hommes pour la déplacer) a été cimentée par des maçons ; et bien que le sol ait été fait de sable, il n'y avait aucune trace de pas ou d'eau. La dernière fois que le caveau a été ouvert date de 1819. Lord Combermere était alors présent, et les cercueils ont été retrouvés jetés de manière confuse dans le caveau, certains avec la tête vers le bas et d'autres vers le haut. Qu'est-ce qui pourrait avoir occasionné ce phénomène ? Ceci ne s'est jamais produit dans aucun autre caveau de l'île. Était-ce un tremblement de terre qui l'a occasionné, ou les effets d'une inondation à l'intérieur du caveau[N 1] ? »

Différentes versions de l'histoire sont apparues au cours des ans, notamment dans des publications en 1844 et 1860[3].

Les origines

Selon l'auteur Jerome Clark, l'histoire du caveau des Chase semble provenir des anecdotes racontées par Thomas H. Orderson, recteur de Christ Church dans les années 1800. Orderson a donné « des exposés contradictoires » du récit, chacun contenant des variations. Clark avance que l'histoire a été plus tard écrite en 1833 dans Transatlantic Sketches d'Alexander, et répétée la même année dans The Mirror of Literature, Amusement, and Instruction de Reuben Percy[4],[3].

Clark avance que la plupart des histoires qui ont proliféré au sujet du caveau des Chase faisaient référence à des sources qui pourraient se baser sur les différentes versions d'Orderson, et que le folkloriste Andrew Lang a identifié les différentes versions évoquées par Orderson dans un article édité en décembre 1907 dans Folk-Lore Journal[5]. Après avoir compulsé la documentation existante pour déterminer la véracité des histoires au sujet du caveau des Chase, Lang a rapporté qu'il n'a pu pas leur trouver de justification, ni dans le registre funéraire de Christ Church ni dans les journaux contemporains sur la Barbade, hormis dans « un conte de première main non publié » par un certain Nathan Lucas, qui a prétendu avoir été présent à l'ouverture du caveau en 1820[3].

Allégorie maçonnique

L'enquêteur sceptique Joe Nickell dit que des histoires au sujet du caveau des Chase ont souvent été répétées, mais il les a qualifiées d'« historiquement douteuses[6]. » Nickell, qui avait étudié précédemment un prétendu canular maçonnique impliquant un trésor enterré à Oak Island, a affirmé que l'histoire de la Barbade a été façonnée autour de l'allégorie maçonnique « d'un caveau secret » qui, selon un texte maçonnique, « était… dans les mystères antiques, symbolique de la mort, où la seule vérité divine doit être trouvée. » Nickell a écrit que deux des hommes nommés dans l'histoire du caveau des Chase étaient francs-maçons, et qu'un conte semblable a circulé en 1943 et qu'il incluait spécifiquement une partie des francs-maçons et un caveau contenant le fondateur de la franc-maçonnerie à la Barbade[7]. Nickell a noté que les histoires concernant le caveau des Chase ont été chargées avec des symboles et des expressions que les francs-maçons auraient identifiés[7].

Notes et références

Notes

  1. (en)« Each time that the vault was opened the coffins were replaced in their proper situations, that is, three on the ground side by side, and the others laid on them. The vault was then regularly closed; the door (a massive stone which required six or seven men to move) was cemented by masons; and though the floor was of sand there were no marks of footsteps or water. The last time the vault was opened was in 1819. Lord Combermere was then present, and the coffins were found confusedly thrown about the vault, some with their heads down and others up. What could have occasioned this phenomenon? In no other vault in the island has this ever occurred. Was it an earthquake which occasioned it, or the effects of an inundation in the vault ? »

Références

  1. (en) « "The Moving Coffins of Barbados" Skeptoid Podcast » (consulté le )
  2. (en) « Transatlantic sketches, comprising visits to the most interesting scenes in North and South America, and the West Indies » (consulté le )
  3. (en) « Unexplained!: Strange Sightings, Incredible Occurrences & Puzzling Physical Phenomena » (consulté le )
  4. (en) « The Mirror of Literature, Amusement, and Instruction » (consulté le )
  5. (en) « Folk-Lore » (consulté le )
  6. Nickell, Joe; 1982. "Barbados' restless coffins laid to rest." Fate, Part I, 35.4 (April): 50-56; Part II, 35.5 (mai): 79-86
  7. (en) « Real-Life X-Files: Investigating the Paranormal » (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (en) James Edward Alexander, Transatlantic Sketches : Comprising visits to the most Interesting scenes in North & South America & West Indies, t. 1, Londres, (lire en ligne), « Mysterious vault », p. 161-162
  • (en) Rupert Thomas Gould, Oddities : A Book of Unexplained Facts, Frederick A. Stokes Company,
  • Herbert Thurston, Esprits frappeurs et Revenants, Avignon, Édouard Aubanel, , p. 195-207
  • Richard Winer (trad. de l'anglais), Les nouveau dossier du triangle des Bermudes : Les cercueils qui dansent, Paris, Hachette, coll. « Initiation et connaissance », , 190 p. (ISBN 2-245-00582-1), p. 29-39
  • Daniel Cohen (trad. de l'anglais), Encyclopédie des fantômes, Paris, Robert Laffont, coll. « Les Énigmes de l'univers », , 330 p. (ISBN 2-221-06841-6), « Les Cercueils mobiles des Barbades », p. 244-248

Articles connexes

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