Théorie du complot contre l'énergie libre

L'oppression de l'énergie libre est une théorie conspirationniste qui avance que les technologies avancées permettant de remplacer les méthodes de production énergétique actuelles existent, mais qu'elles sont supprimées par des groupements d'intérêt pour lesquels le statu quo est avantageux. Le concept d'énergie libre n'a aucun fondement scientifique[1] et est en contradiction directe avec le premier principe de la thermodynamique. L'énergie libre (au sens de gratuite, à ne pas confondre avec la notion de thermodynamique éponyme) se rapproche souvent du concept de mouvement perpétuel, lui-même en contradiction avec le deuxième principe de la thermodynamique.

Cet article concerne une théorie conspirationniste. Pour la notion thermodynamique d'énergie libre, voir énergie libre.

Effet Dumas

En 2014, un inventeur ardéchois du nom de Jean-Christophe Dumas déclare à la presse avoir inventé une machine qui créée plus d'énergie qu'elle n'en consomme[2].

Malgré de nombreux articles élogieux[3],[4], personne n'a réussi à reproduire cette invention[2]. Jean-Christophe Dumas a publié en 2014 un rapport d’expérimentation écrit par laboratoire indépendant de Nice qui aurait expertisé son système[2]. Après une enquête de Rue89, il s'est avéré que le laboratoire indépendant qui aurait validé l’expérience est en fait un cabinet d’avocats, le cabinet Legipolis[2].

Jean-Christophe Dumas a déclaré au journal Rue89 que trois scientifiques ont réalisé et validé son expérience le 14 septembre 2013 :

  • le professeur Leroy, thermicien ;
  • Jean-Michel Reix, spécialiste des satellites ;
  • Yvan Roche, ingénieur.

Contacté par Rue89, Yvan Roche a déclaré : « C’est vrai que les résultats étaient un peu étonnants mais j’ai bien dit que ça n’avait rien de probant, ça méritait juste d’être creusé un peu sérieusement avec un vrai protocole de mesure. Ensuite, ils m’ont demandé de corriger leur document, j’ai fait deux ou trois modifications parce qu’il y avait de grosses erreurs. Et un beau jour, un peu plus tard, un collègue m’a dit qu’il m’avait vu dans une vidéo sur YouTube  ! C’est dégueulasse comme procédé je n’ai jamais donné mon accord pour ça. »[2]

Dans l'extrait du rapport d'expertise, on peut y lire, « Que les sondes de température affichent une augmentation de 41,5 °C [...] ne veut pas dire que la totalité des 5 litres d’eau s’est échauffée de 41,5°C. Il suffit que les sondes soient placées dans la partie haute du bidon pour qu’elles mesurent une augmentation de température plus forte que la moyenne de l’eau. D’ailleurs, la sonde placée au fond du récipient ne s’échauffe pas du tout ... et il y a pourtant bien de l’eau au fond du récipient, qui, elle, ne s’est donc quasiment pas chauffée pendant les 7 premières minutes. Cette eau au fond ne s’échauffe que bien plus tard (par diffusion, convection aussi, c’est normal), elle atteint presque 50°C à t=32mn. Finalement, les observations s’expliquent très bien ainsi : les sondes de température considérées pour le bilan d’énergie sont en fait placées dans le haut du récipient, elles mesurent une augmentation de température supérieure à celle de la moyenne de l’eau (d’ailleurs leur température diminue après l’arrêt du chauffage pendant que le fond, lui, s’échauffe), ce qui biaise un bilan d’énergie uniquement basé sur ces sondes. Si l’on reprend le bilan avec leurs données à t=32 minutes, lorsque la température du bidon est bien plus uniforme (entre 47 et 54°C), cela donne au plus une énergie prise par l’eau égale à 5 x 4185 x (54 - 23) = 648 675 joules produites, ce qui est moins que les 741 000 joules injectées de chauffage électrique. »[2]

Cas concernés

Eugene Mallove, scientifique du Massachusetts Institute of Technology est aussi un journaliste écrivant sur la fusion froide dans sa revue ; il est abattu en 2004[5]. Des théories du complot sont évoquées en rapport avec ses activités[6], sur la thématique de la censure de l'énergie libre.

Stanley Meyer, qui aurait été l'inventeur d'un moteur à eau, a été l'objet de théories complotistes semblables[7],[8],[9],[10].

Notes et références

  1. Sébastien Point, « Énergie libre: quand les esprits se déchaînent », sur pseudo-sciences.org, (consulté le ).
  2. « L’« effet Dumas », l’énergie miracle qui ne marche que sur Facebook », sur L'Obs, (consulté le )
  3. « effet dumas. Pour aller plus loin… », sur www.ledauphine.com (consulté le )
  4. « Effet Dumas - Energie libre infinie - France 3 » (consulté le )
  5. (en)Accused accomplice in 2004 Eugene Mallove slaying sentenced to probation, par John Barry, The Norwich Bulletin, 27 mai 2015
  6. "Eugene Mallove's Open Letter to the World" with preface by Richard Hoagland and clarification by Christy Frazier. PES Network, last update August 30, 2004. Last Retrieved 31 January 2007
  7. Tony Edwards, « End of road for car that ran on Water », The Sunday Times, Times Newspapers Limited, , Features 12 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  8. Dean Narciso, « The Car that Ran on Water », The Columbus Dispatch, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  9. Philip Ball, « Burning water and other myths », sur Nature News, (consulté le ) : « He died in 1998 after eating at a restaurant; the coroner diagnosed an aneurysm, but the conspiracy web still suspects he was poisoned. »
  10. « fichier audio »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Lieutenant Steven Robinette of the Grove City Police Department talks about the investigation into Stanley Meyer's death. Robinette was in charge of the detective bureau at that time. quote: "The one thing that was based on science."

Articles connexes

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