Centrale Émile-Huchet

La centrale Émile-Huchet est une centrale thermique, mise en service en 1948, alimentée par du charbon et du gaz naturel et exploitée par UNIPER anciennement, la SNET (Société nationale d’électricité et de thermique), puis par EPH depuis 2019. Elle est située sur les territoires des communes de Saint-Avold et Carling dans le département de la Moselle. Elle est nommée d'après Émile Huchet (1892-1940), ancien directeur général des houillères Sarre et Moselle[1].

Centrale Émile-Huchet
La centrale thermique Émile-Huchet vue de la rue Principale de Carling.
Administration
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
49° 09′ 07″ N, 6° 42′ 00″ E
Propriétaire
Caractéristiques
Type d'installation
Thermique
Énergie utilisée
Puissance installée
1 421 MW
Production d’électricité
Production annuelle
1,97 TWh ()
Facteur de charge
16 %
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte de Grand Est
Localisation sur la carte de la Moselle

La centrale électrique Émile-Huchet est restée depuis les années 1960 l'une des plus grosses centrales thermiques de France. La puissance installée est de 1 460 MW électrique. Elle possède, en activité, une tranche de 600 MW au charbon et 2 tranches cycle combiné au gaz naturel de 430 MW chacune. En 2017, la production fut de 6,96 TWh, 2,14 TWh grâce au charbon et 4,82 TWh grâce au gaz naturel[2].

La tranche charbon, comme les autres centrales au charbon de France, devait être fermée avant 2022 conformément au choix gouvernemental et à la loi PPE. Le , celle-ci est mise en arrêt. Cependant, l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 et les risques de pénurie énergétique qui en découlent, poussent le gouvernement français à envisager sa réouverture[3],[4].

Historique

Les nouvelles tranches à cycle combiné de la centrale en phase de construction en 2009.

Les premières tranches ont été construites en 1948[5] et dont la première est mise en service en octobre 1951[1]. La centrale prend le nom d'Émile-Huchet, en mémoire de l'ancien directeur général, entre 1924 et 1939, des houillères Sarre et Moselle et mort en 1940[1]. Une cité d'habitations pour mineurs, construite peu après au sud de la forêt de Saint-Avold (et où logeront également des employés de la centrale) porte également son nom[1].

Les groupes 1 et 2 ont été arrêtés en 1983, à la suite du démarrage de la tranche 6. En février et en mars 1991, on dynamite les tours des réfrigérants des groupes 1 et 2 (85 mètres de haut et 57 mètres de diamètre)[6].

En septembre 2004, le contrôle de la société passe entre les mains d'Endesa, premier producteur d'électricité en Espagne, qui s'assure ainsi un accès au marché français. En juin 2008, la SNET est vendue au groupe allemand E.ON. Deux tranches à cycle combiné (7 et 8) de 430 MW chacune sont mises en service en mars 2010. 75 M€ ont été investis pour diminuer la pollution par le soufre et les oxydes d'azote des fumées (DeSOx-DeNOx) de la tranche 6 au charbon.

En 2011, la centrale a produit 4 655 GWh. Elle fonctionne avec plus de 350 personnes jusqu'en 2012 où 42 suppressions de postes sont annoncées et cent autres au moins avant fin 2015. Les tranches de production 4 de 115 MW et 5 de 330 MW fonctionnant au charbon ferment en 2015. Avant cette date, avec la tranche 6 et les 2 cycles combinés gaz, la centrale avait une puissance de 1 873 MW.

En 2016, E.On France se scinde en deux, rassemblant ses activités de production dans une nouvelle société, Uniper France[7] (filiale française du groupe Uniper qui regroupe les activités de production thermique du groupe E.On).

En décembre 2018, Uniper décide de vendre ses activités de production en France au groupe tchèque EPH, la vente devant être effective courrant 2019. EPH a deja conclu un accord avec Total pour lui revendre les tranches gaz[8].

Le 31 juillet 2020, un rachat par Total à horizon fin septembre est annoncé[9]. La société gérant la centrale est désormais TotalEnergies - Centrale électrique Saint-Avold[10].

En octobre 2020, GazelEnergie (la filiale française d'EPH) conclut un accord avec Storengy dans le but de convertir une partie de l'activité dans la production d'hydrogène propre[11].

Caractéristiques des groupes de la centrale[12]
Tranche 1 Tranche 2 Tranche 3 Tranche 4 Turbines[13] Tranche 5 Tranche 6 Tranche 7 Tranche 8
Puissance (MW) 110 110 125 125 50 (total) 343[note 1] 618 430 430
Combustible Charbon Charbon Charbon
Lit circulant fluidisé (1990)
gaz de cokerie
3 turbines à gaz
gaz de cokerie
Gaz naturel (2009)
Chaudière à vapeur[14]
Charbon Gaz naturel
Cycle combiné
Date de couplage 1952 1952 1958 1959 1972 1981 mars 2010 mars 2010
Date d'arrêt 1983 1983 2003 2015 2015 31 mars 2022

Notes et références

Notes

  1. D'autres sources précisent pour la Tranche 5 une mise en service en 1973, à une puissance de 293 MW[13].

Références

  1. "La cité Émile Huchet" sur le site de la Société d'histoire du pays naborien.
  2. RTE, « Registre national des installations de production d'électricité et de stockage (au 31 décembre 2017) », sur data.gouv.fr (consulté le ).
  3. https://www.connaissancedesenergies.org/afp/la-centrale-charbon-de-saint-avold-un-dernier-jour-plein-demotions-et-dincertitudes-220331
  4. « INFO RTL - Électricité : le gouvernement se prépare au redémarrage de la centrale à charbon de Saint-Avold », sur www.rtl.fr (consulté le )
  5. Entre Lauter et Merle no 14 de juillet 2001, ISSN 1148-9316
  6. archives des Houillères du Bassin de Lorraine
  7. « E.On », Agence France Electricite, (lire en ligne, consulté le )
  8. Denis Cosnard, « Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky achète deux centrales électriques en France », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  9. « Total va acquérir les unités à gaz de St-Avold en septembre », sur Montel (consulté le )
  10. « TOTALENERGIES - CENTRALE ELECTRIQUE SAINT-AVOLD (880005756), tous les établissements de l'entreprise sur SOCIETE.COM », sur www.societe.com (consulté le )
  11. « La centrale au charbon de Saint-Avold sera reconvertie (en partie) dans l’hydrogène vert - L'Usine Energie », L'Usine Nouvelle, (lire en ligne, consulté le )
  12. « Historique », SNET
  13. Claude Seyer, « Les Houillères du Bassin de Lorraine : leur évolution récente », Revue Géographique de l'Est, vol. 21, no 1, , p. 21-36 (lire en ligne)
  14. [PDF]« Historique », E.ON

Annexes

Articles connexes

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