Centrale nucléaire de Loviisa

La centrale nucléaire de Loviisa (en finnois : Loviisan ydinvoimalaitos) se situe sur une presqu'île de la côte sud-est de la Finlande dans la région d'Uusimaa, à 80 km à l'est d'Helsinki et à 80 km à l'ouest de la frontière russe. La ville de Loviisa est localisée au fond d'une baie, à 12 km au nord de la centrale.

Centrale nucléaire de Loviisa
La centrale nucléaire de Loviisa vue d'avion
Administration
Pays
Province
Région
Municipalité
Coordonnées
60° 22′ 20″ N, 26° 20′ 50″ E
Propriétaire
Opérateur
Construction
1971
Mise en service
Statut
en fonction
Réacteurs
Fournisseurs
Atomstroyexport (Russie)
Type
Réacteurs actifs
2 x 440 MW
Puissance nominale
880 MW
Production d’électricité
Production annuelle
7,8 TWh ()

Source froide
Site web
Localisation sur la carte de Finlande
Localisation sur la carte d’Europe

Elle est équipée de deux réacteurs nucléaires à eau pressurisée basés sur le modèle soviétique VVER-440/213, qui ont été adaptés aux normes de sûreté occidentales dès leur conception[1]. Les coeurs des réacteurs ont été fabriqués à l'usine d'Izhora (Saint-Pétersbourg) du groupe OMZ, les turbines ont été fabriquées à l' usine Turboatom de Kharkiv (Ukraine). La station est équipée de systèmes de sécurité et de contrôle de fabrication occidentale, notamment une enceinte de confinement conçue par Westinghouse. La partie construction a été réalisée par des entreprises finlandaises.

Elle est exploitée par l'entreprise Fortum Oyj, à qui la propriété a été transférée après la fusion d' Imatran Voima (IVO) et Neste en 1998[2].

Les réacteurs de la centrale nucléaire de Loviisa sont entrés en exploitation commerciale en 1977 et 1981. En mars 1977, c'est le chef du gouvernement soviétique, M. Alexis Kossyguine, qui a inauguré en grande pompe la première tranche[3].

Pour se conformer à la réglementation nucléaire finlandaise, les sociétés occidentales Westinghouse et Siemens ont fourni des équipements et une expertise en ingénierie. Ce mélange peu orthodoxe d'entreprises occidentales et soviétiques a conduit les développeurs du projet à recevoir le surnom de "Eastinghouse"[4]. L'usine est exploitée par l'entreprise énergétique finlandaise Fortum Oyj .

De 1977 à 1997, les assemblages de combustible nucléaire ont été exclusivement fournis par le fabricant russe TVEL (ex Technopromexport puis Techsnabexport). En 1998, le fournisseur britannique British Nuclear Fuels Limited (BNFL) est autorisé à produire du combustible pour Loviisa. BNFL fournit alors 5 recharges d'assemblages de combustible de 2001 à 2005[5].

En 2005, le consortium franco-allemand Areva-Siemens entreprend la modernisation de l'automatisation de la centrale nucléaire de Loviisa. Le système de contrôle du réacteur et l'automatisation des systèmes auxiliaires ont été achevés en 2008 pour le réacteur n°1 et 2009 pour le n°2. En 2014,l'exploitant Fortum abandonne AREVA-Siemens et c'est l'entreprise britannique Rolls-Royce qui reprend la modernisation des systèmes liés à la sécurité pour les deux unités[6]. Le projet aurait été achevé en 2018. et depuis lors, les unités 1 et 2 fonctionneraient à une puissance nominale de 507 MW.

La licence d'exploitation des deux unités a été renouvelée pour une durée de vie de 50 ans, Loviisa-1 jusqu'en 2027 et Loviisa-2 jusqu'en 2030. Depuis 2018, l'exploitant Fortum envisagerait de demander une nouvelle prolongation de durée de vie de 20 ans jusqu'en 2050[7].

Environ 500 employés de Fortum travaillent à la centrale électrique de Loviisa, et près d'une centaine d'employés d'entreprises sous-traitantes. Lors de l'entretien annuel, le nombre d'employés augmente de plusieurs centaines. En 2019, la centrale électrique a produit un total de 8,2 térawattheures, ce qui correspond à environ 10 % de la production d'électricité de la Finlande. Le facteur d'utilisation de la centrale de Loviisa de 92,4 % était alors, à l'échelle internationale, le meilleur des réacteurs à eau pressurisée au monde. L'entretien annuel de la première unité prenait environ 20 jours et celui de la seconde 25 jours[8].

Tranche[9] Opérateur, TypePuissance nette[10]Début constructionConnexion au réseauProduction
commerciale
Autorisation de
fonctionnement
Loviisa-1Atomenergoeksport, VVER-440/213, PWR507 MW1 mai 19718 février 19779 mai 19772027[11]
Loviisa-2Atomenergoeksport, VVER-440/213, PWR507 MW1 août 19724 novembre 19805 janvier 19812030[11],[12]

Incidents

En février 1993, le réacteur Loviisa-2 a subi un incident de niveau 2 sur l'échelle INES : une rupture de conduite d'alimentation en eau s'est produite pendant la mise en marche d'une pompe. Quelques mètres cubes d'eau non radioactive se sont répandus sur le sol de la salle des machines. Le réacteur a alors été mis en arrêt à froid[13].

Cette centrale a ensuite fait l'objet d'une étude visant à instaurer une stratégie de récupération du corium en cas d'accident majeur[14].

Projet d'extension

L’électricien finlandais Fortum a présenté le 3 avril 2008 au ministère de l’économie l’étude d’impact sur l’environnement relative à la construction d’une troisième tranche sur le site de Loviisa[15]. Le village de Valko à Loviisa craint qu’une nouvelle centrale nucléaire paralyse la région[16]. En mars 2010, des activistes de Greenpeace ont protesté contre l'expansion du site en raison des risques environnementaux et sanitaires qui sont, selon eux, trop élevés pour justifier toute nouvelle construction sur le site[17].

Stockage des déchets nucléaires

Le centre de stockage de déchets nucléaires de Loviisa se trouve sur l'île de Hästholmen. Dans ce centre sont stockés des déchets radioactifs provenant de l'exploitation de la centrale de Loviisa[réf. nécessaire].

Jusqu’en 1996, le combustible usé provenant de la centrale nucléaire de Loviisa était transporté en vue de son retraitement en Union Soviétique, puis en Russie[18]. Mais en 1994, le parlement finlandais décida d’interdire l’importation et l’exportation de déchets radioactifs et leur retraitement à l’étranger. En 2000, le Conseil d'Etat finlandais rend une décision de principe positive pour que la société Posiva Oy construise un dépôt de combustible nucléaire usé nommé Onkalo à Olkiluoto[19].

Liens externes

Liens internes

Notes et références

  1. Loviisa : the VVER exception, AIEA, 1991
  2. (en) The Renewal of Nuclear Power in Finland, M. Kojo, T. Litmanen, Springer 2029
  3. L'électronucléaire en URSS, Mémoire de maîtrise de Pierre Zemskoff à l'université de Paris VIII, année 1979-1980
  4. (de) Ärger mit Eastinghouse, Der Spiegel 04/05/1980
  5. (en) Recent Experience on Operating WWER-440 Fuel in Loviisa NPP, Pool-Side Inspections and Planned Research Programmes, R. Teräsvirta, M. Pihlatie, Fortum Nuclear Services Ltd, Finland
  6. http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2014/05/26/Les-d%C3%A9boires-techniques-et-financiers-du-nucl%C3%A9aire-fran%C3%A7ais-continuent
  7. (en) Finland's Fortum considers extending Loviisa nuclear power plant life, Reuters 4/01/2018
  8. Fortumin Loviisan ydinvoima­lai­tok­sella hyvä tuotan­to­vuosi 2019 - ykkösyk­siköllä tuotan­toen­nätys, Communiqué de presse de Fortum, 3/01/2020
  9. (en) « Power Reactor Information System », Agence internationale de l'énergie atomique (consulté le )
  10. (en) « Nuclear Power in Finland »
  11. (fi) « Fortum: Luvat heti – ydinvoima käyttöön myöhemmin », Uusi Suomi, (consulté le )
  12. (fi) Paavo Lipponen, « Lipponen: Ydinsähköä pitää riittää myös vientiin », Energia (Tekniikka ja Talous), (consulté le )
  13. (en) climatesceptics.org - Feedwater pipe rupture - Thursday, February 25, 1993
  14. O. Kymäläinen, H. Tuomisto, T.G. Theofanous “In-vessel retention of corium at the Loviisa plant » Nuclear Engineering and Design, Volume 169, Issues 1–3, 1 June 1997, Pages 109-130 (résumé)
  15. Finlande: présentation de l’étude environnementale pour Loviisa 3
  16. Ranska.net - 9 mai 2007 Le village de Valko à Loviisa craint qu’une éventuelle centrale nucléaire d’E.ON paralyse la région
  17. https://yle.fi/news/3-5537168
  18. Bulletin de l'AIEA, Par Nathalie Mikhailova, Bureau de l’information et de la communication, 18/10/2019
  19. https://www.nuclear-heritage.net/index.php/Onkalo
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