Château d'Issou
Le château d'Issou est situé dans la commune d'Issou (Yvelines). C'est une construction rénovée en 1903 dans le style du XVIIIe siècle. 48° 59′ 30″ N, 1° 47′ 34″ E
Histoire
Ce château qui appartenait au XIXe siècle à la famille du vicomte De Jean, a subi tout au long de son histoire, de nombreuses mutations successives. Le château d'Issou reçut notamment la marquise de Pompadour qui, selon la légende, aurait laissé sa devise sur le pigeonnier rond : « Horas Non Numero Nisi Serenas »(« je ne compte que les heures sereines » ). Une autre légende locale contestée dit qu'il aurait été offert en 1903 par son dernier propriétaire Mr Chaperon comme cadeau de mariage à sa jeune épouse[1]. Le parc du château, classé par le département des Yvelines (inscrit depuis 1974), s'étend sur onze hectares. Le château est actuellement à l'abandon en raison du manque de moyens financiers.
Du château médiéval proprement dit, datant d'environ 1399, il ne reste quasiment rien sinon une tour carrée, vestige datant du XVIe siècle de l'ancien manoir féodal qui lui succéda, et un colombier rond qui ont été rénovés à la fin des années 1990 par l'association C.H.A.M (Chantiers Histoire et Architecture Médiévales). La construction du château actuel commence en 1724.
Au milieu du XVIIIe siècle, le château fut acquis par le duc de Bouillon puis revendu en 1765 à la famille de Mathan[2] dont il devint une des propriétés après l'alliance d'Anne-Louis de Mathan, marquis de Mathan et Anne du Cluzel de La Chabrerie, dame d'Issou.
Racheté en 1850 par la famille Boréel, il est mis aux enchères en 1865[3] puis racheté en 1873 par Gaston-Marcellin Dejean (vicomte de Jean)[4], qui devient maire de la commune d'Issou de 1884 à 1892. Le château sera ensuite aquis en 1903 par Mr et Mme Chaperon.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le château fut réquisitionné par les troupes allemandes. Le vaste parc fut entre autres occupé par les véhicules de type Goliath de la Wehrmacht ; ceux-ci, produits de 1942 à 1944, servaient principalement à détruire des chars ou des réserves de munitions.
Il restera propriété du couple Chaperon jusqu'au décès en 1976 de Marie Chaperon née Thonier, qui en fit don à une association. Le Château sera plus tard racheté par la commune d'Issou.
Le film Camille Claudel y a été tourné en partie en 1987 puis plus récemment Le Pacte des loups, ainsi que de nombreux courts métrages avec notamment Yves Pennay.
Projet de restauration
Abandonné depuis 1976, le bâtiment est en très mauvais état. Tous les planchers sont effondrés, le toit fuit, les façades sont fissurées et toutes les fenêtres cassées. La municipalité, propriétaire du château, estime à 5 millions d'euros, dont 1,5 million pour assurer la pérennité de la structure, le financement nécessaire à la rénovation[5].
Le château d'Issou a fait partie des 269 sites retenus pour bénéficier des recettes du Loto du patrimoine de [6]. La mission Stéphane Bern a depuis reversé 50 000 euros à la mairie d'Issou ce qui lui a permis d'installer une bâche étanche. « Le château est enfin sorti du péril. Nous sommes tranquilles pour dix ans » déclare en 2020 le président de l'Association des amis du château d'Issou, Kevin Conil.[7]
Notes et références
- Joseph-Paul Chaperon (1875-1953), courtier et héritier unique à 22 ans de la fortune léguée par son père, associé d'agent de change près du Boulevard Haussmann à Paris, se maria en juin 1902 à Moulins (03) avec Catherine-MarieThonier (1883-1976), fille d'un avocat de l'Allier décédé prématurément en 1893. Le jeune Paul Chaperon, tout comme le père de Marie Thonier était passionné de photographie. Ils avaient pour ami commun Georges Balagny, président de la Société Française de Photographie et résidant au château du Buat à Maule (78) près d'Issou, qui fut témoin au mariage des jeunes époux Chaperon. Ces derniers s'établirent provisoirement à Sézanne (51) où résidait Edouard Jacob, également agent de change à Paris, avant d'acheter le Château d'Issou pour le rénover entièrement environ 6 mois après leur mariage. Paul Chaperon y fit installer l'électricité, encore rare à l'époque, ainsi qu'un atelier de chimie-photographie utilisant le nouveau procédé pelliculaire mis au point par Balagny en 1883. Sources: Etat civil de Paris et de Moulins, Cahiers de la Société d'Emulation du Bourbonnais, Annuaire des agents de change de Paris, Bulletins de la société française de photographie. N.B. Georges Balagny avait épousé en 1872 Berthe de Salneuve, descendante d'une famille noble de l'Allier et cousine par alliance de Marie Thonier.
- Joseph Depoin (1855-1924), Bulletin de la commission des antiquités et des arts du département de Seine-et-Oise, 1er janvier 1896 (BNF)
- « Annonce du journal Le Sport, des gens du monde - 26 avril 1865 »
- Mr.Simon instituteur 1899, « Monographie communale » (consulté le )
- Renaud Vilafranca, « Loto du patrimoine : le château d'Issou est en lice », Le Courrier de Mantes, , p. 5.
- « Présentation de la mission Bern “Patrimoine en péril” et publication de la liste des projets retenus », Ministère de la Culture, .
- « Le Loto du patrimoine à l’heure du bilan », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )