Château de Bienassis

Le château de Bienassis (XVe – XVIIe siècle) est situé sur le territoire de la commune d’Erquy dans les Côtes-d'Armor, en Bretagne.

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Château de Bien-Assis.

Château de Bienassis

Vue aérienne du château.
Type château fort
Début construction XVe siècle
Propriétaire initial François Ier
Destination initiale Jean Ier de Quelenec
Propriétaire actuel Famille Monjaret de Kerjégu
Protection  Classé MH (2013)
Site web http://www.chateau-bienassis.com
Coordonnées 48° 35′ 18″ nord, 2° 29′ 13″ ouest[1]
Pays France
Anciennes provinces de France Bretagne
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Commune Erquy
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Géolocalisation sur la carte : France

Historique

Le premier château de Bienassis était un manoir du XIIe siècle cerné d´une douve propriété de la famille de La Motte, les seigneurs de La Motte d´Erquy semble-t-il. Jean de Quelennec, seigneur de Quelennec en Quintin, qui épouse Tiphaine du Fou en 1374 acquiert la terre de Bienassis. Son fils Geofroy de Quélennec fait construire le logis vers 1434, date à laquelle le manoir neuf est attesté[note 1]. En 1431, dans un texte relatif au manoir il est signalé comme : « une vieille salle de l'ancienne faczon fondée sur post de boays (poteaux) en manière de cohue (de halle) »[3]. En 1481, François du Quélennec, cadet de noblesse, riche de 200 livres de rentes, s'adonne au commerce et à la piraterie sur la Nef de Bienassis, baptisée du nom de son manoir[4].

Il a été occupé par les troupes du duc de Mercœur[5] pendant les guerres de la Ligue à la fin du XVIe siècle, en partie détruit et reconstruit à dater de 1620 par Gilles Visdelou seigneur de La Goublaye en Saint-Alban, et son épouse Françoise de Quelennec. Il passe par mariage au comte de Lambarc et au duc d’Arenberg, puis, en 1760, le château est vendu à François-Louis Visdelou de la Ville-Théart, commissaire des haras de Bretagne. À cette époque, le domaine comprend 39 métairies, 7 moulins, et s’étend sur plus de 1 000 hectares. Confisqué pendant la Révolution, il servira de prison.

En 1796, il est acheté par le général Jean Valletaux, général français de la Révolution, puis général d'Empire et député des Côtes-du-Nord.

En 1880, la famille Le Pomellec, de ses descendants, le vend à l'amiral Jules de Kerjégu, grand navigateur. Il s'y installe après avoir participé à toutes les grandes campagnes de son siècle : expéditions du Mexique, de Crimée, Chine et Cochinchine. Au XXIe siècle, il est toujours la propriété de la famille de Kerjégu.

Description

Le château de Biennassis est un ensemble très complet de demeure seigneuriale. L'accès se fait par un pont qui a succédé au pont-levis au-dessus des douves qui entourent les plates-formes sur lequel le logis cantonné de tours aux angles. Le logis et ses dépendances sont en grès roses d’Erquy. Une partie médiévale possède une tour d'escalier demi-hors-œuvre dans un angle et une tour hors-œuvre dans l'autre angle. La partie renaissance prolonge la partie ancienne vers l'ouest et abrite un escalier monumental à deux volées et un grand salon au rez-de-chaussée. Les cheminées et les escaliers sont des XVe et XVIIe siècles. Un mur crénelé est le seul vestige de l'enceinte du XVe siècle. Les tours d'angle et les tourelles du mur ont été ajoutées au XVIIe siècle, à l'époque de la reconstruction du château.

Le logis est ouvert à la visite : le rez-de-Chaussée meublé, le grand salon, la salle des gardes, la salle à manger (où l'on peut admirer des porcelaines de Chine, du Japon et de Bayeux, des meubles de style Louis XIV et de la Renaissance bretonne), la cuisine, la chapelle, témoignent d’une maison vivante ainsi que sa grande avenue classée, ses larges douves, ses remparts, sa cour d'honneur, son jardin français, son potager et son parc forestier.

Protection

Le château de Biennassis, son grand escalier, la poterne d'entrée, le jardin et l'allée ont été classés au titre des monuments historiques le . Ce classement est remplacé par un autre classement en 2012, lui-même remplacé par un classement plus général le [note 2],[6].

Notes et références

Notes

  1. Une enquête exceptionnelle en 1434 atteste que le manoir était en piteux état vingt ans plus tôt et qu'il venait d'être reconstruit pour en faire l'« un des plus beaux manoirs du païs[2] ».
  2. La fiche Mérimée précise : « Le château, à savoir : le logis pour ses façades et toitures et son grand escalier ; l'ouvrage d'entrée avec ses pavillons, en totalité ; les douves, en totalité, avec leurs murs, la levée de terre qui les délimite au sud et l'ensemble des constructions se trouvant dans et sur ces douves (ponts, vestiges en pierre d'édifices antérieurs, escaliers, etc.) ; l'avant-cour, la cour d'honneur et le jardin circonscrit par les douves, pour leurs clôtures et leur sol d'assiette ; le jardin potager clos de murs, en totalité ; l'ancienne basse-cour pour ses clôtures, son sol d'assiette, le bâtiment des écuries et du séchoir en totalité, les autres bâtiments (poulailler, atelier, pressoir, chenil, bâtiments de la maison de la Porte, etc ...) pour lueurs façades et toitures ; le parc pour son esplanade, sa grande avenue, ses allées, sa pièce d'eau et le sol d'assiette de ses parcelles agricoles ou forestières, à l'exclusion des bâtiments de l'ancienne métairie de la Porte [...]. ».

Références

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail
  2. Christel Douard et Jean Kerhervé, Manoirs : Une histoire en Bretagne, Châteaulin, Locus Solus, , 215 p. (ISBN 978-2-36833-338-9), p. 36.
  3. Emmanuel Litoux et Gaël Carré, Manoirs médiévaux : Maisons habitées, maisons fortifiées (XIIe – XVe siècles), Paris, Rempart, coll. « Patrimoine vivant », , 158 p. (ISBN 978-2-904365-47-8), p. 47.
  4. Douard et Kerhervé 2021, p. 72.
  5. « Notice n°IA22004077 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. « Notice n°PA00089143 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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