Château de Ferrassou

Le château de Ferrassou est situé sur la commune de Saint-Sylvestre-sur-Lot, dans le département de Lot-et-Garonne.

Château de Ferrassou

Le château de Ferrassou surplombant le Lot
Début construction XVe siècle
Fin construction XIXe siècle
Protection  Classé MH (1973)
 Inscrit MH (1973)
Coordonnées 44° 23′ 53″ nord, 0° 49′ 16″ est[1]
Pays France
Région historique Nouvelle-Aquitaine
Département Lot-et-Garonne
Commune Saint-Sylvestre-sur-Lot
Géolocalisation sur la carte : Lot-et-Garonne
Géolocalisation sur la carte : Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : France

Historique

On ignore depuis quelle date cette maison forte a existé et l’hypothèse de sa fondation dans la seconde moitié du XIIIe siècle ou au XIVe siècle ne repose sur aucune preuve, archivistique ou archéologique. La partie la plus ancienne est une salle basse voutée en berceau, entièrement construite en brique plate, y compris les sept arcs-doubleaux qui la renforcent. Dans l'attente d'une analyse des matériaux, ses caractéristiques architecturales ne se prêtent pas à une datation précise.

Le nom de lieu de Ferrassou n'apparait pas avant 1461 et l'histoire des propriétaires n'est connue que depuis le XVe siècle avec Jean de Laduguie. L'« ostal e tor apelat de Ferrasso » est ensuite acheté en 1476 par Jean de Podio Extremo (de Pechextrême), issu d'une famille de bourgeois de Penne, apparenté par sa mère à la famille de Lustrac, procureur du roi.

Dans les années 1490, le château appartient à Antoine Ier de Lustrac, lequel en a fait hommage au roi Charles VIII en 1498. Le château actuel a probablement été remanié et la tour carrée possédant un magnifique escalier à vis à noyau hélicoïdal et voûte en palmier dont les nervures retombent sur des culs-de-lampe de style gothique doit dater de cette époque. Au sommet de cette tour, une chambre haute carrée voutée d'une croisée d'ogives.

La grosse tour ronde, à l'origine au toit conique, dont les pièces principales à chaque étage sont éclairées par trois fenêtres à meneaux de style Renaissance doit dater des années 1530-1540. Elle a dû être construite par Antoine II de Lustrac, peut-être à l'occasion du mariage de sa fille, Marguerite, avec le maréchal de Saint-André, en 1544. De même, les communs flanqués de deux tourelles ont vraisemblablement été construits dans la première moitié du XVIe siècle.

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, Ferrassou a bénéficié de la prospérité de Marguerite de Lustrac (1527-1597), marquise de Fronsac, la "belle maréchale de Saint-André", dame d'honneur de la reine Catherine de Médicis et première dame d'honneur de la reine Marie Stuart. Devenue veuve en 1562 puis héritière des Lustrac à la mort de son frère, elle s'est retirée à Ferrassou vers 1565. Elle s'y est remariée en 1568 avec Geoffroy de Caumont, dont elle aura une fille, Anne née en 1574 après l'assassinat de son père. Après bien des péripéties, Anne de Caumont (1574-1642) épousera François d'Orléans-Longueville, comte de Saint-Pol, en 1595 et deviendra duchesse de Fronsac. Dans les dernières années de la vie de Marguerite, la mère et la fille semblent s'être disputées la jouissance de Ferrassou, entre autres propriétés. A la fin du XVIe siècle, le château comprenait, outre l'essentiel des bâtiments actuels avec la terrasse sur le Lot terminée par un pavillon qui subsiste, une galerie à portique au nord, qui fermait la cour avec une tour-porte et une chapelle, qui n'existent plus.

Le château a été cédé en 1608 à Pierre de Masparault, gentilhomme ayant servi Catherine de Bourbon, soeur unique du roi Henri IV. Ses descendants ont conservé la propriété jusqu' à la Révolution. Au XVIIe siècle, ils ont réaménagé la façade ouest et entretenu la chapelle. Moins fortunés que leurs prédécesseurs, ils n'ont pas été en mesure d'entretenir l'ensemble de la propriété, les toitures ont été délabrées et le troisième étage du corps de logis a été dérasé au cours du XVIIIe siècle.

Blaise de Lapeyrière (frère d'Augustin de Lapeyrière et beau-frère du maréchal Bessières), acquéreur du château en 1812, a entrepris une importante campagne de travaux, notamment de démolition de l'aile de galerie, d'ouverture de la cour et de plantation d'arbres, dont certains subsistent. Sur le corps de logis principal, cinq travées de fenêtres ont été régularisées sur la façade ouest qui a pris une allure néo-classique en effaçant les irrégularités "gothiques". L'intérieur a été décoré en style Empire et la date de 1820 inscrite sur la grille d'imposte de la porte d'entrée principale.

En 1868, son fils Léopold a vendu la propriété à divers acquéreurs, au nombre desquels Louis et Louis-Alban Charbalié, père et fils, propriétaires à Villeneuve-sur-Lot et successivement conseillers généraux du canton de Penne, chefs du secrétariat particulier des ministres Joseph Chaumié er Georges Leygues, qui ont acquis le château et certaines des terres qui l'entourent.

La famille Charbalié a achevé l’aménagement intérieur de la maison, agrandi les bâtiments d’exploitation et poursuivi les plantations du parc, donnant à Ferrassou sa physionomie actuelle. Leur héritier, Michel Virenque, préfet, a fait protéger le bâtiment principal au titre des monuments historiques en 1973 et rénover l'extérieur dans les années 1990.

Depuis 2019, le château et les terres agricoles qui l'entourent ont été acquis par une société civile dont le bénéficiaire effectif est Philippe Derouin, avocat à Paris. D'importants travaux de restauration intérieure ont été entrepris sous la maîtrise d'oeuvre de Stéphane Thouin, architecte en chef des monuments historiques.

Protection

La grosse tour ronde et la tour carrée sont classées monuments historiques tandis que les autres parties anciennes sont inscrites, les deux protections datant du [2],[3].

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Corvisier, Château de Ferrassou-étude d'histoire architecturale, 2020
  • Frédéric Berthault, Alain Beschi, Olivier Ferullo, Jean-Philippe Maisonnave, Hélène Mousset, Vallée du Lot. Confluences en Lot-et-Garonne, p. 123, 142, 145, 150, Le Festin, Bordeaux, 2007 (ISBN 978-2-915262483)
  • Jean Burias, Guide des châteaux de France : Lot-et-Garonne, p. 66, Hermé, Paris, 1985 (ISBN 978-2-86665-009-4)
  • Gilles Séraphin, Cahors et la vallée du Lot, Mercuès, p. 107, Éditions Études et Communications (collection Guides Tourisme et Patrimoine), Cahors, 1990 (ISBN 978-2-908707-00-7) ; p. 112

Articles connexes

Notes et références

Liens externes

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