Château de Neuville-sur-Oise

C'est tout d'abord à la famille Deliès de Pontoise, descendants des Valois qu'appartenait la Seigneurie de Neuville. Elle passa ensuite aux Barons de Conflans. C'est d'ailleurs sous Charles de la Grange, Baron de Conflans, père d'Anne de La Grange-Trianon, que cette Seigneurie prit une certaine importance. Il fit construire de 1640 à 1654 les deux ailes et le corps central tel que le château apparait aujourd'hui. En 1775, sa descendance le vend à Florimond Comte Mercy d'Argenteau, Ambassadeur d'Autriche en France auprès de Marie Antoinette. Pendant la Révolution, il vend le domaine à un négociant du nom de Picquefeu lequel, pour se faire bien voir, fait bruler tous les registres et titres féodaux. La propriété est ensuite achetée en mai 1822 par la famille Cornudet des Chomettes qui s'y installe. Cette famille fera de très gros travaux d'aménagements, d'embellissements et de terrassements (toiture, façades, boiseries, fenêtres). C'est une famille d'Empire, fortunée et avec de belles alliances (Vanlerberghe, La Redorte, Suchet d'Albuferat) et qui se consacre à la politique. Le Comte Joseph Alfred Cornudet des Chomettes le dernier de cette courte mais brillante lignée, aura trois filles de son mariage avec Jeanne de Villeneuve Bargemon. L'ainée épousera le Marquis de Chabrillan, Edmée le Marquis de Saint Chaman qui sera tué lors de la Première Guerre mondiale, et la troisième le Baron Petit de Beauverger[2].

Préalablement à la vente de la propriété à l'Établissement public de Cergy-Pontoise, celle-ci fut démeublée et les statues du parc déménagées pour la cour du Quai Voltaire. Les meubles et les bibelots ont fait l'objet d'un partage entre les quatre fils, dont l'un d'eux fera transporter une partie du mobilier en Autriche au château impérial d'Artstetten[4]. Le reste sera vendu dans une vente aux enchères sur place. Les archives du château ont fait l'objet d'un dépôt privé auprès des Archives départementales du Val-d'Oise. 30 cartons retracent l'histoire ancienne et 190 cartons l'histoire du domaine. Le chartrier représente ainsi une rare fresque familiale et publique depuis l'ancienne seigneurie, les institutions de l'ancien régime, la gestion du domaine et la vie privée de brillants aristocrates[5].