Château de Romefort

Le château de Romefort est situé au nord de Saint-Georges-des-Coteaux, commune de la Charente-Maritime.

Château de Romefort

Le porche et la chapelle castrale
Début construction XVe siècle
Protection  Inscrit MH (1995, Logis)
 Classé MH (2002, Chapelle)
Coordonnées 45° 46′ 37″ nord, 0° 40′ 55″ ouest
Pays France
Région historique Saintonge
Subdivision administrative Nouvelle-Aquitaine
Département Charente-Maritime
Commune Saint-Georges-des-Coteaux
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime

Historique

Siège d'une terre[1] avec droit de moyenne et de basse justice, puis de haute justice à partir de 1729[2], Romefort était, sous l'ancien régime, une seigneurie vassale de la baronnie de Saint-Sauvant, entre Saintes et Cognac. En 1456, Claude ou Naudon Robert rend hommage de sa terre et seigneurie de Romefort. Cette famille Robert posséda la terre de Romefort jusqu'en 1551, bien qu'elle lui fût disputée par les héritiers de Jean de Beaumont. Une mention certaine remonte à 1492, quand Olivier Robert, seigneur de Romefort et d'Ante, près de Niort, époux de Catherine de Châteauneuf, est reçu échevin de la ville de Saintes.

Vendue en 1551 à Louis de Cherbeys puis en 1602 par Pierre Daste, conseiller du roi au grand conseil, agissant au nom de sa mère, Marie de Cherbeys, la terre de Romefort revient aussitôt par échange à un puissant personnage, Arthus Lecomte [3], conseiller du roi en ses conseils d'État et privés, baron de La Chaume (à Pont-l'Abbé-d'Arnoult), de Champagne et de Nancras, seigneur de l'Ileau (à Saint-Sulpice d'Arnoult), de Blénac (à La Gripperie-Saint-Symphorien) et de Matha (à Dolus-d'Oléron), en Saintonge, mort sans postérité, si bien que le château de Romefort est vendu en 1621, par l'un de ses héritiers, Jacques Lecomte, baron de La Tresne, à Jean Richard, échevin de Saintes et receveur des tailles de l'élection de Saintes.

Puis, le château est adjugé en 1642 à Marie de Baritauld qui le transmet en 1655 à son fils, Martin de Constantin, quand il épouse Catherine Duval. Désormais, Romefort reste aux mains de personnages établis à Bordeaux, ville où ils exercent leurs charges. Romefort devient une terre de rapport et une maison aux champs.

Par la suite, Jean de Constantin, conseiller du roi en la grand chambre du parlement de Bordeaux, fils de Martin et de Catherine Duval, ne laisse pas d'enfants de ses deux mariages, le premier contracté avec Anne de Gillet [4], le second avec Marianne de Verthamon [5]. Après sa mort, survenue en 1737, le château revient à sa veuve. Puis en 1770 les neveux de cette dernière, Martial-François et Isaac-Jacques de Verthamon en héritent.

Le château de Romefort ayant passé la Révolution de 1789 sans encombre, il échoit finalement à Félicie de Verthamon, mariée en 1835 au comte Eugène-Honoré de Foucaud d'Aure, qui le vend en 1841 à deux particuliers, dont Bernard Sarrazin. Ce dernier le transmet à sa fille Marguerite, mariée en 1866 avec Victor-Léandre-Émile Rouyer (d) (1838-1907) [6], ingénieur civil à Saintes, qui s'illustrera en mettant au point une série de machines agricoles, lui valant de nombreux prix. Émile Rouyer est également connu en tant que militant antisémite : il a notamment présidé le jury du concours de La Libre Parole sur l'étude « des moyens pratiques d'arriver à l'anéantissement de la puissance juive en France »[7],[8].

Acheté en 2018 avec 40 hectares de terre par la Communauté d'agglomération de Saintes, le château ne se visite pas.

En janvier 2022 il est acheté par un particulier, vivant en Charente Maritime.

Architecture

Le corps de logis qui date du XVe siècle est un bâtiment simple à couverture d'ardoise à deux pans. Il a été inscrit monument historique le [9].Il forme la partie ouest, et les communs la partie sud autour de la cour. Des bâtiments de l'aile nord ne reste que la chapelle sur porche.

Le porche d'entrée, surmonté d'une chapelle voutée, date lui aussi du XVe siècle. Il n'est pas sans rappeler celui du passage Saint-Gilles à Pons. Ces chapelles construites sur des passages voutées avaient la fonction de protection des lieux. Cette chapelle de style gothique flamboyant a été classée monument historique le [9].

Notes et références

  1. sauf mention contraire, la notice historique proposée est un résumé d'une étude manuscrite consacrée au château de Romefort, conservée à la section patrimoniale de la médiathèque Michel Crépeau de La Rochelle, fonds Millot, Ms 2534.
  2. transaction du 13 février 1729, reçue Maréchal, notaire à Saintes, Archives départementales de Charente-Maritime, 3.E. 26/390. Cet acte en énumère de nombreux autres, depuis 1493.
  3. Bertrand Beauvoit, "Arthus Lecomte (1559-1612), un homme de loi et courtisan partagé entre le Bordelais et la Saintonge", Société d'Histoire et d'Archéologie en Saintonge Maritime, 2017 (ISBN 978-2-9542662-2-0).
  4. contrat de mariage du 16 septembre 1683, Archives départementales de Gironde, 2 Mi 8012, rouleau 33, f° 7.
  5. contrat de mariage du 1er février 1727, reçu Roberdeau, notaire à Bordeaux, Archives départementales de Gironde, 3.E. 21528.
  6. François Julien-Labruyère (direction), Dictionnaire biographique des charentais, éditions Le Croît-vif, 2005, p. 1160 (ISBN 2-907967-95-9).
  7. Bertrand Joly, Dictionnaire biographique et géographique du nationalisme français (1880-1900), Paris, Honoré Champion, 2005, p. 361.
  8. Grégoire Kauffmann, Édouard Drumont, Paris, Perrin, 2008, p. 317.
  9. « Château de Romefort », notice no PA00135585, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes

Articles connexes

Liens externes

  • Ressource relative à l'architecture :

Bibliographie

  • Châteaux manoirs logis, la Charente-Maritime, éditions Patrimoines et Médias 1993, (ISBN 2-910137-04-X)
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