Château du Coudray

Le château du Coudray est un château restauré à la fin du XIXe siècle situé à Saint-Denis-du-Maine en Mayenne situé route de La Bazouge-de-Chemeré.

Pour les articles homonymes, voir Château du Coudray-Montbault et Château du Coudray-Salbart.

Château du Coudray
Présentation
Type
Construction
XVe siècle
Propriétaire
Personne privée
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
47° 58′ 59″ N, 0° 30′ 11″ O
Localisation sur la carte de la Mayenne
Localisation sur la carte de France

Description

L'édifice est partiellement entouré de douves avec bâtiments annexes et jardins, chapelle, orangeries, deux communs symétriques, colombier, grange, le tout entouré de douves. Le château est une construction en pierres du pays avec encadrements en tuffeau et toit en ardoises.

Histoire

Hébergement dès le XIVe siècle, il devient plus tard une habitation seigneuriale[1].

Le logis initial est agrandi en 1569 d'un corps de bâtiment[2]. Deux pavillons sont construits en 1777. Un jardin à la française, un potager et un verger sont créés en 1783 au sud à l'emplacement des douves.

Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1985[3].

Seigneurs

Famille de Sévigné

En 1637, Renaud de Sévigné devient au droit de sa femme Gabrielle du Bellay, seigneur du Coudray. On voit à partir de 1640 quelques actes montrant Renaud de Sévigné agissant en qualité de seigneur propriétaire[4],[5],[6],[7],[8].

En 1650, pendant un séjour fait par le couple, Renaud de Sévigné, seigneur de Montmoron et sa femme font venir Me Martin Raison en leur manoir et là, avec l'assistance de son ministère, invoquant l'amitié conjugale qu'ils se portaient mutuellement, s'étaient fait a don mutuel et réciproque, du prémourant au survivant de tout ce qu'ils pouvaient et leur était loisible de se donner l'un à l'autre tant en meubles, immeubles, acquêts et conquets que patrimoine. À cette époque le seigneur et la dame de Montmoron étaient, paraît-il, en procès devant la juridiction des Requêtes du Palais avec René du Bellay au sujet du partage de la succession de Radegonde des Rotours, et une sentence de cette juridiction rendue le porta cassation du partage de la terre du Coudray. La sentence ainsi intervenue ne semble avoir eu aucune conséquence effective, puisque la terre en question devait continuer à appartenir à Gabrielle du Bellay et, après elle, à ses enfants.

En 1652, Renaud de Sévigné eut l'honneur de recevoir, comme seigneur de Chemeré l'hommage du Grand Condé. Louis II de Bourbon-Condé possédait en effet, du chef de sa femme Claire-Clémence de Maillé, petite-fille de Jacqueline de Thévalles, la terre de Thévalles[9].

En , Gabrielle du Bellay, à peine âgée de cinquante ans, décède[10]. Elle repose à sa demande après sa mort auprès de son aïeul Robert des Rotours devant le maître-autel de l'église de la Bazouge[11].

À la mort en 1657 de Renaud de Sévigné, la terre du Coudray arrive par succession à René-François de Sévigné, son fils. Il y réside déjà en 1660[12],[13].

En 1671, Henri III de La Trémoille rend au roi Louis XIV son aveu pour le Comté de Laval ; parmi les principaux vassaux énumérés, on trouve messire René-François de Sévigné, seigneur de Chemeré[14].

René-François de Sévigné semble avoir été parmi les seigneurs violents et impolitiques[15] de l'époque.

À partir de 1672, les affaires de René-François de Sévigné commencent à être harcélé par de nombreux créanciers [16],[17].

Dans le testament de son demi-frère René-François, il est indiqué comme presque toujours en mer pour le service et sur les vaisseaux du Roy. Christophe-Jacques de Sévigné et Jacques-Christophe de Sévigné héritent de ce dernier du château et de domaine de Vauberger.

En 1700, à la suite de la mort de Jacques-Christophe de Sévigné, Christophe-Jacques continue à la posséder indivisément avec sa nièce Marie-Charlotte de Sévigné qui, en sa qualité de fille unique du défunt, avait succédé aux droits de celui-ci.

Notes et références

  1. Avec tour pentagonale, chapelle et douves.
  2. Il constitue l'actuelle façade.
  3. « Château du Coudray », notice no PA00109592, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Le 8 septembre 1640 « Messire Regnauld de Sévigné, seigneur de Montmoron, la Guibergère, Feurron, le Pont-Rouaud et autres ses terres, conseiller du Roy en ses conseils d'Estat et privé et en son parlement de Bretagne, demeurant d'ordinaire en la ville de Rennes,... de présent en sa maison seigneuriale du Couldray, paroisse de Saint-Denys du Mayne », acquérir par échange de « Messire Charles de Montesson, chevalier, seigneur dudit lieu, le Plessis Bourreau... et autres ses terres, demeurant en sa maison seigneuriale de Montesson, paroisse de Bays », deux pièces de terre appelées l'une « la grande pièce des Garennes, dépendant du lieu et mestairie du Creuslis appartenant audit seigneur de Montesson, paroisse de Saint-Denys du Mayne, joignant d'ung costéles garennes et murgiers à connils et la prée du Couldray, de l'aultre costé la terre de la Clergerie appartenant audit seigneur de Montmoron et dépendant de ladite terre du Couldray » ; l'autre pièce appelée « le cloteau de la Croisnière, dépendant de la Grande Croisnière appartenant également audit seigneur de Montesson' ».
  5. Le 2 novembre 1641, « Messire Regnault de Sévigné, seigneur de Montmoron,.. de la chastellenie de Chemeré et la Bazouge, le Couldray, Vauberger et les Tousches, conseiller du Roy en ses conseils,., demeurant ordinairement en la ville de Rennes,., estant de présent en sa maison et chasteau du Couldray », prolonge pour quatre ans en faveur de M. Hélie Lambert, notaire royal, demeurant à Vaiges, le « bail de ferme du greffe ordinairede ladite chastellenie de Chemeré et la Bazouge ainsi que des fiefs et seigneuries desdits lieux du Couldray, Vauberger et les Tousches, et autres annexés avec ladite chaslellenie ». La même année, il reçoit, comme seigneur de Chemeré, la déclaration féodale des Jésuites de la Flèche pour « tous les choses héritaux » que lesdits Jésuites tenaient « à cause de leur seigneurie de Bellebranche et de la Moinerie, en la chastellenie de Chemeré »
  6. En novembre 1644, Renault de Sévigné se fait rendre compte par Hardouin Périer, sieur du Grandin, demeurant au bourg d'Avessé en Champagne « naguères fermier du domaine de la terre du Coudray », des « fermes dudit domaine du Codray dont ledit Périer a joui le temps de six années au jour de la Toussaint dernièrement passé » ; dans l'acte qui intervient à ce sujet entr'eux il est fait mention du « foin que les chevaux dudit seigneur ont consommé pendant le temps qu'il est venu séjourner en ladite terre du Coudray.
  7. En 1645 le seigneur de Montmoron, « estant de présent au lieu seigneurial du Coudray », baille à René Noblet, marchand boucher, demeurant au bourg de Saint-Jean-sur-Erve « le profit de l'eau de Testang de la Bazouge sous le moullin, c'est-à-dire le droit de faire mettre par ledit Noblet autant de poisson que bon lui semblera audit estang, de reprendre et pescher ce poisson, aussi quand bon lui semblera, deux fois pendant le temps de ce présent bail et marché qui est fait et accordé pour six années »
  8. En 1649, il obtient de Charles de Montesson la cession de ces trois métairies, ce qui constituait une augmentation des plus désirables. L'acte de vente fut passé le 29 janvier devant Me Hélie Lambert notaire royal à Vaiges. Le seigneur et la dame du Coudray, se trouvant alors retenus à Rennes, avaient chargé Me Martin Raison, leur sénéchal de Chemeré, de les représenter en cette circonstance. Dans un acte on effet annexé au contrat de vente, daté du 16 janvier précédent, et passé devant les notaires de Rennes, nous voyons Messire Regnault de Sévigné, seigneur de Montmoron, conseiller du Roy en ses conseils d'Estat et privé et au Parlement de Bretagne, et dame Gabrielle du Bellay, dame de Montmoron, son espouse, demeurants près l'église Saint-Pierre dudit Rennes », constituer et nommer leur procureur général et spécial Me Martin Raison, sénéchal de Chemeré le Roy, « avec pouvoir de comparoir pour lesdils seigneur et dame constituants devant un ou deux notaires et achepter, pour eux et leurs hoirs et ayant cause, de Messire Charles de Montesson, chevalier seigneur dudit lieu, et de dame Marie Prévost de Saint-Gyr son espouse, les lieux et mestairies du Creuilly, la Grande-Croisnière et la closerie de la Tour, situés en la paroisse de Saint Denys du Maine au comté de Laval, tout ainsi... que lesdits lieux sont advenus audit seigneur de Montesson du chef de défunte dame Renée de Rotroux, sa mère, avec tous les droits appartenans et dépendans... comprins les perrières d'ardoise qui ont esté faictes aux terres dudit lieu du Creuilly, lesquels lieux relèvent prochainement et sont mouvants à foy et hommage ou autrement des terres, fiefs et seigneuries du Coudray et des Touches ».... et ce pour la somme de 3.000 livres « à payer partie aux créanciers desdits seigneur et dame de Montesson, partie à eux-mêmes avant la Toussaint prochaine ». Le 8 février suivant, Me Martin Raison, agissant toujours au nom des seigneur et dame de Montmoron, prit possession des métairies que ceux-ci venaient d'acquérir. Le 23 novembre de 1650, par acte passé devant Me Raison, notaire à la Bazouge, Messire Regnault de Sévigné, seigneur de Montmoron, la Guibergère, Chemeré le Roy, le Coudray, conseiller du Roy, etc., et dame Gabrielle du Bellay, son espouse, estant de présent ensemble en leur chasteau et maison seigneuriale dudit lieu du Coudray », ratifièrent la vente que leur avait faite l'année précédente le seigneur de Montesson
  9. De là les offres de foy et hommage faites cette année au seigneur du Coudray, « à cause de sa chastellenie de Chemeré », par « n. h. Louis Chotard, intendant de Monseigneur le Prince de Condé », pour raison « de la terre, fiefs, maison, pourpris et domaine de Thévalles, en tant et pour tant qu'il en est tenu en ladite chastellenie de Chemeré, pour Maubusson », etc.
  10. Sans doute dans l'hôtel de son mari à Rennes.
  11. « Ce 4 janvier (1653) a été transporté le corps de haute et puissante dame Gabrielle du Bellay, épouse de haut et puissant seigneur Regnaud de Sévigné, conseiller du Roy et doyen en son parlement de Bretagne, et ledit corps fut mis reposer en la chapelle du Coudray, et puis le 7 dudit mois fut apporté en l'église de céans où ont été faites les cérémonies ordinaires de sépulture par M« François Raison, prestre, curé de la Cropte, où ont assisté les curés de Chemeré, de Saint-Denys-du-Maine, de Saint-Georges-le-Feschal et plusieurs chapelains ».
  12. Il est parrain dans l'église de la Bazouge-de-Chemeré. Il a l'occasion ensuite d'avoir différents baux passés par lui devant Me Martin Raison pour affermer successivement la métairie de la Couture, le domaine de Vauberger, la closerie de la Douce et la métairie de la Rivière, après s'être qualifié « comte dudit lieu (de Sévigné), chevalier, seigneur du Couldray, Chemeré le Roy, Vauberger et les Touches », il se dit « demeurant en son chasteau du Couldray, paroisse de Saint-Denis du Maine ». Enfin en 1667, il reçoit « au chasteau du Couldray » en sa qualité de « seigneur de la chastellenie de Chemeré le Roy », une offre de foy et hommage faite par Simon Le Vayer, « pour raison du lieu et métairie de Ralles, situé paroisse de la Bazouge de Chemeré »
  13. On voit par actes passés devant Me Martin Raison, « Mr René-François de Sévigné, comte dudit lieu, chevalier, seigneur du Couldray, Chemeré-le-Roy, Vauberger, les Tousches, et autres ses terres », toujours a demeurant en son chasteau du Couldray, paroisse de Saint-Denis du Maine », donner à bail : 1. le domaine dudit lieu du Couldray ; 2. le moulin de la Chaussée (en la Bazouge) ; 3. le profit de l'eau de l'étang de la Bazouge ; 4. le lieu et métairie de la Turpinière en Saint-Denis-du-Maine.
  14. D'abord homme de foy lige pour raison de la haulte, moienne et basse justice et juridiction contentieuse qu'il a en sa terre de Chemcré et de la Bazouge ; puis homme de foy simple pour raison de sa terre, fiefs et chastellenie dudit Chemeré, pour raison de laquelle il doit (à son suzerain) trois livres dix-sept sols de taille à l'angevine et dix sols audit terme pour raison de la Motte Géraine.
  15. Le 25 juin 1671, Philippes Yvon, demeurant en la ville de Château-Gontier, et Charles Letrois. tissier, comparaissaient devant Louis Pelé, juge et lieutenant criminel au présidial dudit Château-Gontier, et présentaient à ce magistrat au nom de Jacques Lamboust, « natif du bas pays du Mayne, près Mayenne, cabaretier à la Bazouge de Chemeré le Roy», et beau-frère dudit Philippe Yvon, la plainte suivante. Le dimanche précédent, disaient-ils, « le sieur comte de Sévigné, seigneur dudit Chemeré, par animosité qu'il a contre ledit Lamboust, estant dans ledit bourg de Chemeré, envoya de ses vaslets, lesquels avec tricots et armes, rouèrent de coups ledit Lamboust à la sortye des vespres, à raison desquels excès il est en danger de mort ». Pour les plaignants, le seigneur du Coudray faisait « journellement commettre des violences et assassinats pareils, en particulier et en publicq, pour donner de la crainte et terreur tant aux habitans et autres paroissiens que voisins, lorsquHIs ne veullent pas exécutter ses commandemens qui sont à leur ruisne ;.... ses vaslets, serviteurs et satrapes » commettaient « des vols des biens des particuliers de tout ce qu'ils » pouvaient « prendre sur lesdits particuliers »... « Ledit de Sévigné, les » obligeait « forçablement d'aller travailler en son chasteau ».... Enfin, déclaraient les plaignants, « lorsque ledit Lamboust.. fut ainsy assassiné par les domestiques dudit seigneur de Sévigné », ce dernier « estoit dans une maison dudit bourg de Chemeré pour apuyer les violences de ses dits domestiques ». Telle était la « plainte », avec « autres circonstances », formulée par Philippes Yvon et Charles Letrois en vertu de laquelle ils requéraient « justice et permission d'informer ». Le juge et lieutenant criminel du présidial de Ghateau-Gontier, obtempérant à cette requête, décernent aux plaignants acte de leur « plainte, circonstances et dépendances », et leur permit d'informerdevant lui « des faicts d'icelle et autres, pour, ce faicr,et le tout communicqué au procureur du Roy, estre ordonné ce que de raison »
  16. En 1658, lors de son entrée en possession de la terre du Coudray, il l'avait trouvée grevée de deux lourdes rentes: tout d'abord la rente annuelle de 450 # constituée en 1610 par Charles du Bellay et Radegonde des Rotours au profit de Mathurin de Savonnières, rente qui avait même été cause en 1629 d'une saisie momentanée de la terre du Coudray, et la rente de 1.000 livres qu'en avril 1634, Radegonde des Rotours de concert avec son fils René du Bellay, avait été obligée de constituer sur tous ses biens en faveur de Me Jean-Jacques de Barillon, chevalier, seigneur de Chastillon, conseiller du Roy en ses conseils, président en la première chambre des enquêtes, et de Bonne Fayet, son épouse.
  17. Renaud de Sévigné, très obéré lui-même vers la fin de sa vie, n'avait jamais pu rendre compte de sa tutelle à Charles et Anne de Sévigné, les enfants qu'il avait eus de son premier mariage avec Bonaventure Bernard, ces derniers, et surtout Louis-François Lefebvre de Caumartin, marquis de Cailly, mari d'Anne de Sévigné, revendiquaient avec âpreté sur les enfants issus du second mariage de leur père, les sommes dont la succession de celui-ci leur était restée redevable.

Voir aussi

Articles connexes

Sources

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