Gustave Chaix d'Est-Ange

Gustave Chaix d'Est-Ange (, Paris VIIIe, Paris) est un généalogiste français, également propriétaire de deux grands crus de margaux (AOC) : le château Lascombes et le château Marquis d'Alesme Becker.

Gustave Chaix d'Est-Ange
Biographie
Naissance
Décès
(à 60 ans)
Paris
Nom de naissance
Jean Théophile Jules Gustave Chaix d'Est-Ange
Nationalité
Activité
Père
Autres informations
Propriétaire de

Origines familiales

Les Chaix d’Est-Ange sont originaires de Moustiers-Sainte-Marie, dans les Alpes-de-Haute-Provence, où un Pierre Chaix dirige un moulin à foulon au milieu du XVIIe siècle[1]. L’un de ses fils, François Chaix, est potier à Apt, tout comme son fils, Gaspard Chaix, et son petit-fils, également nommé Gaspard Chaix.

Selon le généalogiste Gustave Chaix d'Est-Ange (1863-1923) sa famille est originaire de Sisteron où elle occupait des charges locales depuis le XVe siècle : consuls, syndics, sénéchaux, et deux lieutenants généraux aux submissions en 1640 et 1675[2]. Il ajoute que deux membres de sa famille ont été conseillers auditeurs en la Chambre des comptes de Provence au XVIIe siècle et que Gaspard de Chaix, seigneur de la Penne, avait été reconnu noble par la Cour souveraine des francs-fiefs en 1656 et 1674 et que son fils autre Gaspard avait été maintenu en sa noblesse en 1709 par le premier président du parlement d'Aix[2]. La parenté des deux branches est possible mais non prouvée.

Origine de patronyme

Le fils aîné du second Gaspard Chaix, Richard Chaix (1757-1820), prit pour nom de religion (comme cela est courant) : Chaix de Saint-Ange. Les mots de Saint-Ange, en abrégé de St-Ange, sont devenus, par sa décision, d'Est-Ange[3] sous la Révolution. Il fut prêtre et aumônier à la Salpêtrière, à Paris, pendant la Révolution. En 1789, il prononce un discours pour la bénédiction de drapeaux[4]. Par la suite, il renonce à ses vœux et se marie. Sous l’Empire, il devient procureur général au tribunal de Reims. Par décision de justice en 1817, il sera ajouté d'Est-Ange à son patronyme Chaix.

Le fils de Richard, Gustave Louis Chaix d'Est-Ange (1800-1876), est un bâtonnier du barreau de Paris et homme politique dont le fils, Gustave Gaspard Chaix d'Est-Ange (1832-1887), embrasse à son tour la double carrière d'avocat et d'homme politique.

Auguste Chaix d'Est-Ange défendra Charles Baudelaire, qui lui dédicacera un exemplaire des Fleurs du Mal (1857) relié par Lortic frères, dont hérita le fils adoptif de Gustave, Emmanuel, marquis du Bourg de Bozas (devenu du Bourg de Bozas-Chaix d'Est-Ange par son adoption). Ce dernier le conserva dans la bibliothèque du château de Prye (reprod. p. 31 du catalogue de la vente du 11 au ).

Gustave Gaspard Chaix d'Est-Ange se marie le à Paris, dans le 8e arrondissement[5] avec Jeanne Cléophile Joséphine Sipière (, Paris - , Paris), fille du banquier Théophile Sipière (1809-1870) et de Julie Joséphine Archdeacon (1817-1902). De cette union sont nés le généalogiste Gustave Chaix d'Est-Ange, en 1863, et une fille, la baronne Joseph du Teil[6].

Biographie

Il épouse, le à Lamarque (Gironde), Georgine de Fumel (1873-1963), sans postérité. Il obtient l'annulation de son mariage par les tribunaux ecclésiastiques, ainsi que le divorce. Peu avant sa mort, il adopte le fils d'une cousine de sa mère, Emmanuel, marquis du Bourg de Bozas (1894-1990), époux de la fille cadette d'Honoré d'Albert, duc de Luynes.

À la mort de son père en 1887, Gustave Chaix d'Est-Ange avait repris l'exploitation d'un vignoble acheté par son grand-père en 1867[7] : le château Lascombes, margaux (AOC) deuxième grand cru dans la classification officielle des vins de Bordeaux de 1855.

En 1919, il achète un domaine voisin, le château Marquis d'Alesme Becker, margaux troisième grand cru dans la classification de 1855 avec l'intention de réunir les deux propriétés mais sa mort en 1923 met un terme à ce projet. Son fils adoptif vendra le château Marquis d'Alesme-Becker à une compagnie écossaise de Glasgow, et le château Lascombes passera de main en main à partir de 1952, jusqu'en 2011, lorsqu'il sera racheté pour environ 200 millions d'euros par la Mutuelle d'assurances du corps de santé français (MACSF)[8].

Le Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables

Passionné par l'histoire des familles, il entreprend au début du XXe siècle la publication du Dictionnaire des familles françaises anciennes et notables, à partir de sa bibliothèque personnelle, contenant 6000 volumes conservés alors au Château Lascombes, et de ses recherches à la Bibliothèque Nationale. Rédigé indépendamment des familles étudiées, l'ouvrage s'appuie, outre les recherches personnelles de l'auteur, sur des communications d'érudits correspondants[9]. À raison d'environ un par an, dix-sept volumes sont imprimés de son vivant, à compte d'auteur et à seulement deux-cents exemplaires. Trois autres volumes rédigés avant sa mort, sont publiés à titre posthume.

  • Le Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle [lire en ligne], en 20 volumes, est resté inachevé (il se termine à la famille Gaullier, ce qui représente environ 42 % de la liste alphabétique des patronymes français) ; il a été imprimé par la maison Hérissey[10] à Évreux et publié de 1903 à 1929. Le dernier tome comprend une table des Additions et corrections, ainsi que des noms de terres. L'ouvrage a été réimprimé en 1983 en XI volumes (Paris, Éditions Vendôme), le 11e tome comportant les Additions et corrections.

Hommage

L'Académie des sciences morales et politiques décerne chaque année un « prix Gustave Chaix d'Est-Ange » à un ouvrage d'histoire dont la méthodologie s'apparente à celle de l'École nationale des chartes[11].

Armoiries

Gustave Chaix d'Est-Ange porta les armes suivantes : de gueules à un lion d’or couronné, armé et lampassé du même.

Il s’agit des armes figurant dans la notice qu'il consacra à sa propre famille dans son Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle. Elles sont celles de la famille Chaix originaire de Sisteron citée plus haut dont les membres furent seigneurs de la Penne au XVIe siècle. Il se considérait apparenté à cette famille ce qui est possible mais non prouvé.

Notes et références

  1. Famille Chaix d'Est-Ange sur le site Anciennes familles de Provence.
  2. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 9, pages 213 à 214 Chaix d'Est-Ange.
  3. Chaix d'Est-Ange, Anciennes familles de Provence, genebco.free.fr. Le nom Chaix d'Est-Ange est une altération de Chaix de Saint-Ange, communément écrit Chaix de St-Ange au XVIIIe siècle.
  4. Site gallica.bnf.fr, Dictionnaire de Chaix d'Est-Ange, entrée « Chaix d'Est-Ange ».
  5. Témoins : Achille Fould (1800-1867), Eugène Rouher (1814-1884), Maurice Archdeacon (1782-1867), François Jules Devinck (1802-1878).
  6. Francine Casier-Magnier, « La Croisade antiesclavagiste du baron du Teil (1863-1918) », Revue du Nord, , p. 69-89 (lire en ligne).
  7. L'actuel château a été construit à la suite de cet achat. cf. Site lefigaro.fr.
  8. Château Lascombes est vendu dans Sud Ouest du 11 juillet 2011.
  9. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables, tome 18, Evreux, Herissey, (lire en ligne), p. 1-22
  10. Cette imprimerie appartient aujourd'hui au groupe CPI (entreprise).
  11. Site de l'ASMP, prix Gustave Chaix d'Est-Ange.

Sources

  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 9, pages 213 à 214 Chaix d'Est-Ange.

Liens externes

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