Chant Znamenny

Le Chant Znamenny (en russe знаменное пение, знаменный распев) est une tradition vocale de l'Église orthodoxe russe. Le chant Znamenny est une liturgie mélismatique à l'unisson qui a sa propre notation, appelée stolp. Les symboles utilisés dans cette notation stolpe sont appelés Kryuki (en russe крюки, crochets) ou Znamena (en russe знамёна, signes). Souvent les noms des signes sont utilisés pour se référer à la notation stolp. Les mélodies Znamenny sont une partie du système des Huit Modes (structures d'intonation, appelées hlasy) ; les mélodies sont caractérisées par leur fluidité et leur équilibre. Il existe plusieurs types de chant Znamenny : les plus connus sont les Stolpovoy, Malyj (Petit) and Bolshoy (Grand) chants Znamenny. Le chant Ruthénien (Prostopinije) est souvent considéré comme une subdivision de la tradition du chant Znamenny, avec le chant Moscovite, devenant la seconde branche du même continuum musical.

Exemple de notation Znamenny avec des « marques rouges », Russie, 1884.

Notation

Les chants Znamenny ne sont pas écrits avec des notes (en notation linéaire), mais avec des signes spéciaux, appelés Znamëna (mot russe pour « marque », « emblème ») ou Kryuki (crochets), car la forme de certains de ces signes ressemble à des crochets. Chaque signe peut inclure les composants suivants : un grand crochet noir ou un trait noir, plusieurs plus petits points noirs et commas, et des lignes à côté du crochet ou barrant le crochet. Certains signes peuvent indiquer seulement une note, d'autres deux ou quatre notes, et d'autres une mélodie entière de plus de dix notes avec une structure rythmique complexe.

La notation stolp a été développée dans la Rus de Kiev comme une amélioration slave orientale de la notation neumatique byzantine.

La particularité la plus notable de ce système de notation est qu'elle prend en compte les transitions dans la mélodie, plus précisément que les notes. Les signes représentent également un ton et une gradation de la manière dont chaque partie de la mélodie doit être chantée (tempo, force, dévotion, douceur etc). Chaque signe a son propre nom et également des particularités comme une symbolique spirituelle. Par exemple, il y a un signe spécifique appelé « petite colombe » (en russe голубчик (golubchik)), qui représente deux sons montants, mais qui est également un symbole de l'Esprit Saint.

Après la chute de la Rus de Kiev sous les Mongols, le chant Znamenny et la notation stolp ont continué à se développer dans le Nord, particulièrement à Novgorod, où il est devenu florissant et a été adopté dans tout la Grande-principauté de Moscou.

Petit à petit le système s'est complexifié. Ce système était également équivoque, ce qui a fait que personne à part les chanteurs les plus entraînés et éduqués, ne pouvait chanter une nouvelle mélodie inconnue. Les signes aidaient seulement à reproduire la mélodie, pas à la noter d'une manière claire et sans équivoque.

À cause de la complexité du système, une simplification a été développée par Ivan Chaïdourov autour de 1600[1], appelée « marques rouges » (en russe : киноварные знаки (kinovarnye znaki)) qui consistait en de petites lettres en rouge placées devant chaque signe Znamenny. Elles indiquaient la plus haute note du signe précédent. C'est généralement considéré comme la première étape d'une certaine simplification du système.

L'usage et l'évolution du système ont été stoppés au milieu du XVIIe siècle, après la réforme ecclésiale du patriarche Nikon. À partir de là la musique occidentale a commencé à pénétrer la culture russe, et l'Église orthodoxe russe a introduit une manière « latine » et polyphonique de chanter, basée sur les harmonies polonaises, allemandes et italiennes. Le terme « latin » a toutefois été considéré comme péjoratif, puisqu'il se réfère également à la foi « hérétique » latine (catholique). Le chant Znamenny, cependant, a été préservé à certains degrés dans les traditions vocales qui descendent directement de lui.


Sources

  1. Velimirovic, Milos. "The Present status of Research in Slavic Chant". Acta Musicologica. Vol. 44, Fasc. 2 (Jul. - Dec., 1972), pp. 251
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