Chapelle Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception de Nantes

La chapelle Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception, couramment appelée chapelle de l'Immaculée, est un édifice religieux qui se trouve rue Malherbe dans le quartier Richebourg à Nantes en France. Construite à partir de 1470, elle prend le nom de « chapelle Saint-Antoine-de-Pade », puis après 1604 « chapelle des Minimes », avant de prendre son nom actuel après 1855.

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Chapelle Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception
Présentation
Culte Catholique
Type chapelle
Début de la construction 1470
Fin des travaux 1877
Style dominant néo-gothique
Protection  Inscrit MH (1991)
Géographie
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Ville Nantes
Coordonnées 47° 13′ 05″ nord, 1° 32′ 47″ ouest

Le bâtiment a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1991[1].

Lorsque la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul est en restauration pendant plusieurs années, les célébrations ont alors lieu dans cette chapelle[2].

Historique

Portrait de saint François de Paule, fondateur de l'ordre des Minimes, par Jean Bourdichon (1507-1508).

Fondation de la chapelle Saint-Antoine-de-Pade

Initialement dédiée à saint Antoine de Padoue, la chapelle est fondée par le duc François II de Bretagne en 1469, sa première femme Marguerite de Bretagne en ayant formulé le souhait avant sa mort, le [3],[4]. À l'est des remparts de Nantes, le domaine ducal comprend la terre de la Bregeollière, à l'est de la motte Saint-Pierre. Les travaux de la première partie de l'édifice sont entamés en 1470, et durent dix ans. Le chœur est achevé en 1481[5].

La nouvelle chapelle prend le nom de Saint-Antoine-de-Pade, et est inaugurée par l'évêque Pierre du Chaffault en présence du duc, qui y fonde une chapellenie[6]. En 1483, à l'occasion de la venue de saint François de Paule au chevet du roi de France Louis XI alors mourant, François II lègue la chapelle à l'ordre des Minimes fondé par le religieux[4].

Chapelle des Minimes

Anne de Bretagne et son mari Charles VIII de France confirment cette donation aux membres de l'ordre des Minimes en 1491. Mais la chapelle étant jugée trop proche des remparts par la communauté de la ville[3],[4],[7], et face à de nombreuses oppositions dont notamment celles des ordres mendiants déjà établis à Nantes, qui refusent la création d’un nouveau monastère voué à la pauvreté[7].

Les religieux doivent trouver une autre lieu et s'installent provisoirement sur le quai de la Fosse[4]. Ils n'obtiennent l'autorisation de s'établir autour de la chapelle qu'en 1590. Ils se trouvent un mécène en la personne du duc de Mercœur, qui finance la construction de leur couvent[4], et l'intègrent effectivement trois ans plus tard[7]. Les Minimes s'installent près de la chapelle en 1604[3],[4].

En 1626, c'est dans cette chapelle que le cardinal de Richelieu célèbre le mariage de Gaston d'Orléans, frère du roi Louis XIII, avec Marie de Montpensier. Le projet de ce mariage non souhaité est à l'origine de l'infructueuse conspiration de Chalais[8]. Un don de Marie de Médicis permet d'achever la construction du bâtiment[3]. Les travaux reprennent en 1630, et durent jusqu'en 1640. La façade de la chapelle est réalisée vers 1680[4].

Chapelle de l'Immaculée

Médaille frappée à l'occasion de la restauration de la chapelle de l'Immaculée Conception en 1849
Revers de la médaille

Lors de la Révolution, les possessions des Minimes deviennent biens nationaux : les bâtiments du couvent sont transformés en filature de coton puis en raffinerie de sucre, tandis que la chapelle sert d'atelier de serrurerie et de parc à fourrage[4]. L'abbé Lusson rachète l'édifice en 1849, et la chapelle prend alors le vocable d'Immaculée Conception ; l'architecte Théodore Nau procède à une restauration[3].

En 1877, la façade est refaite sous la conduite de l'architecte Bougoüin[4], ainsi qu'une large partie de l'intérieur de l'édifice[9].

Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'édifice subit des dommages lors d'un bombardement aérien, le . La chapelle est restaurée en 1946[10].

Cette chapelle fait l'objet d'une inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le [1],[11]. Entre 2001 et 2004, la charpente et la couverture sont restaurées (pour un coût approchant 1 500 000 euros, réunis par les collectivités publiques). Puis l'intérieur de l'édifice est à son tour restauré entre 2009 et 2010 (pour le même montant, versé par le diocèse de Nantes)[12].

En 2011 est initié un projet de restauration de la façade ouest et du parvis ; le coût envisagé dépasse légèrement les 1 500 000 euros. La restauration des autres façades est à l'étude[13]. L'ensemble de ces travaux est conduit par l'architecte du patrimoine, M. Filâtre.

Architecture et décor

La chapelle est bâtie en granit et tuffeau[8]. Hors-œuvre, ses dimensions extérieures sont de 43 mètres de longueur, 25 mètres de largeur et 22 mètres de hauteur[14]. L'intérieur est de style gothique flamboyant[8]. La hauteur sous voûte est de 13,50 mètres[14].

La partie la plus ancienne est le chœur, dont la construction est contemporaine des travaux entamés sur la cathédrale voisine[8]. L'architecture de la chapelle du XVe siècle suit un plan en croix classique (travée de nef, travée de chœur, deux chapelles latérales et abside à trois pans). Les voûtes principales sont accentuées. L'ensemble respecte les caractéristiques de l'architecture gothique du XVe siècle. Pour certains, la réalisation laisse envisager la contribution de l'architecte de la cathédrale de Nantes, Mathurin Rodier, ou d'un de ses assistants[14].

Les vitraux plus récents ont pour thème le mariage de Gaston d'Orléans avec Marie de Montpensier[8].

La partie instrumentale de l'orgue, restaurée en 1865 par Louis Debierre, est classée au titre des monuments historiques depuis le 17 mars 2008[15].

Description

Chapelle dite du Suffrage

Détails du retable de l'autel.

Chapelle de la Vierge Marie

La peinture représente la première apparition de la Vierge Marie à sainte Bernadette.

Chapelle du Sacré-Cœur de Jésus

L'autel et le tabernacle sont en marbre blanc

Le chœur

Les trois ensembles de vitraux représentent :

Galerie

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri de Berranger, Évocation du vieux Nantes, Paris, Les Éditions de Minuit, (réimpr. 1994), 2e éd. (1re éd. 1960), 300 p. (ISBN 2-7073-0061-6, OCLC 312748431).
  • Pascal Filâtre et al., Au cœur de Nantes : La chapelle de l'Immaculée, Nantes, Victor Stanne éditions, , 47 p. (ISBN 978-2-911330-44-5 et 2-911330-44-7)
  • Jean-Luc Flohic (dir.), Le Patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, t. 2, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, coll. « Le patrimoine des communes de France », , 1383 p. (ISBN 2-84234-040-X).
  • Alphonse Jarnoux, Les origines de la chapelle de Saint-Antoine-de-Pade, Nantes, Société académique de Nantes et de la Loire-Atlantique, coll. « Annales de Nantes et du Pays nantais » (no 200), , 41 p. (lire en ligne), p. 34-40.
  • Collectif, Iconographie de Nantes, Nantes, Musée Dobrée, , 224 p. (BNF 34612558), p. 128.
  • Franck Meindert Stubenitsky, « La chapelle des Minimes, puis de l'Immaculée Conception à Nantes : étude historique et archéologique », Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, no 144, , p. 161-185.
  • Collectif, Ouverture de la chapelle de l'Immaculée : Dossier de presse, Diocèse de Nantes, , 10 p. (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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