M4 Sherman

Le M4 Sherman est un char moyen et le char américain produit en plus grande quantité pendant la Seconde Guerre mondiale. Près de cinquante mille exemplaires (toutes versions confondues) furent produits[1].

Pour les articles homonymes, voir M4 et Sherman.

M4 Medium Tank

Chars Sherman lors d'une reconstitution en Belgique en 2008.
Caractéristiques de service
Type char moyen
Caractéristiques générales
Équipage 5
Longueur 5,89 m
Largeur 2,62 m
Hauteur 2,74 m
Garde au sol 0,43 m
Masse au combat 27,2 t
Armement
Armement principal Un canon M3 de 75 mm
Armement secondaire Une mitrailleuse Browning 7,62 mm en proue ;
1 mitrailleuse Browning 7,62 mm coaxiale ;
1 mitrailleuse Browning M2 12,7 mm sur la tourelle (facultative)
Mobilité
Moteur Continental R975 C1
Puissance 350 hp à 2400 t/m
Vitesse sur route 34 km/h
Puissance massique 10,5 hp/t
Réservoir 662 l
Autonomie 193 km
Chronologie des modèles

Dénomination

Le système de dénomination américain se compose de trois éléments : le type de véhicule, ici medium tank pour « char moyen », la lettre T ou M suivi d’un numéro, qui désigne s’il s’agit d’un prototype ou d’un modèle de série. Ainsi, la désignation dans la nomenclature américaine est medium tank M4 et celle du prototype est medium tank T6. Les variantes reçoivent en sus un numéro de version composé de lettre A suivie d’un numéro, A1 représentant la première mise à jour. L’inconvénient de ce système est qu’il peut facilement porter à confusion lorsque le nom est abrégé : ainsi, le nom M3 seul peut désigner à la fois un char moyen, un char léger, une automitrailleuse, un half-track, une pistolet-mitrailleur, etc.[2],[3].

Afin d’éviter ces confusions, les Britanniques prennent l’habitude de renommer le matériel américain qu’ils reçoivent, en attribuant aux chars des noms de généraux de la guerre d’indépendance américaine. Les variantes sont ensuite incrémentées avec des chiffres romains. Le M4 devient ainsi le Sherman, d’après le général William Tecumseh Sherman, le M4A1 correspondant au Sherman II. Après la Seconde Guerre mondiale, la désignation britannique est devenue majoritaire, y compris aux États-Unis, alors que ceux-ci ne l’ont pas utilisée pendant la guerre[4],[3]

Histoire

Contexte

À la fin de la Première Guerre mondiale, l'US Army est équipée du char Renault FT ou de sa version construite sous licence le M1917 et de quelques chars anglais. Les années 1920 et 1930 sont des années maigres pour les forces armées : de 1930 à 1939, l'armée de terre achète 321 chars légers pour l'infanterie - plus 148 « combats cars » pour la cavalerie qui, à la suite d'une loi votée par le congrès en 1920, n'a plus le droit de mettre en œuvre des « tanks »[5].

La montée des menaces déclenche une course aux armements en Europe que les États-Unis ont du mal à suivre : il faut attendre les chocs du début de la Seconde Guerre mondiale et en particulier de la défaite française, ainsi que l'augmentation de la demande anglaise, pour qu'ils se lancent dans un programme massif de conception puis de fabrication de chars, les plans initiaux étant de porter l'armée américaine à 216 divisions dont 61 blindées[6]. Créée en , l'« Armored Force » absorbe les chars de l'infanterie et de la cavalerie. Le manque d'expérience américain dans la fabrication des tourelles portant des armes de fort calibre conduit, dans le domaine des chars moyens, à développer d'abord le char M3[7].

Le M4 est conçu à une époque où l'armée américaine considère que la mission principale du char est de conduire des percées sur les arrières de l'ennemi. L'appui de l'infanterie est également une mission importante mais pas la lutte contre les chars adverses, qui doit être confiée principalement à des chasseurs de chars ou « Tank Destroyers » dédiés. Cette philosophie conduit l'armée américaine à choisir pour le M4 un canon de 75 mm efficace pour les missions d'appui mais qui se révèle rapidement insuffisant pour lutter contre les chars allemands, plus puissants, auxquels il est confronté à partir de 1943[8].

Naissance du M4

M4A1 avec caisse coulée.

En parallèle du développement du M3, les caractéristiques attendues de son successeur sont publiées par l’Armored Force le . Du fait de la surcharge de travail, les équipes devant développer le M3 et le nouveau char étant les mêmes, le travail de conception ne commence vraiment qu’en . Les spécifications sont plus fermement établies au mois d’avril. Afin de réduire le temps de production, le châssis du M3 est en grande partie conservé, mais il est requis que l’armement principal soit placé dans une tourelle et que la hauteur soit plus faible que celle de son prédécesseur. Il est également prévu que la tourelle soit modulable et permette l’installation de différents type d’armement[9].

Un premier prototype est achevé le et prend le nom de T6. Outre le châssis, celui-ci conserve certaines caractéristiques du M3, mais le canon de 75 mm se trouve désormais dans une tourelle centrale et le canon de 37 mm a été supprimé pour réduire la hauteur. Anticipant sur la mise en service prochaine du canon M3, les ingénieurs ont choisi d’utiliser la monture de ce dernier, ce qui nécessite d’adapter un imposant contrepoids à l’extrémité du tube de l’ancien canon M2[10]. Le véhicule est approuvé en octobre après quelques modifications : certains vestiges du M3, comme les portes latérales et le tourelleau du chef de char, sont supprimés et une mitrailleuse de 12,7 mm ajoutée sur le toit de la tourelle pour la défense contre les avions[11].

Les véhicules pilotes de production sont construits en et les désignations de série sont attribuées le  : les véhicules à coque soudée reçoivent le nom medium tank M4, tandis que ceux à coque coulée prennent celle de medium tank M4A1[4].

Mise en production

Fabrication de chars M4 Sherman dans le Detroit Tank Arsenal par Chrysler dans la banlieue de Détroit.

La production du M4A1, à coque moulée, débute en à l’usine Lima Locomotive Works sur la ligne d’assemblage dédiée au prêt-bail avec les Britanniques, puis, à partir de mars, chez Pressed Steel Car Company[12]. Le premier M4A1 sort des usines de la Pacific Car and Foundry Company au mois de mai et la production s’arrête à la fin de l’année 1943 avec un total de 6 281 exemplaires du M4A1 produits avec le canon de 75 mm[13]. De leur côté, les Canadiens commencent à produire en septembre à la Montreal Locomotive Work une copie presque exacte du M4A1, qu’ils appellent Grizzly, afin de remplacer le Ram II, mais la production est rapidement arrêté après 188 exemplaires, le nombre de Sherman américains étant suffisant pour répondre aux besoins[14].

La production du M4, à coque soudée, commence en à la Pressed Steel Car Company. Pendant le reste de l’année 1942 il s’agit de la seule usine à produire cette variante, mais de nombreuses autres se rattachent au programme à partir de 1943 : Baldwin Locomotive Works en janvier, American Locomotive Company en février, Pullman Standard Car Company en mai et enfin le Detroit Tank Arsenal en août. La production de cette version s’arrête progressivement à partir de l’automne 1943, mais certaines usines la produisent encore jusqu’en  ; à cette date 6 748 exemplaires dotés du canon de 75 mm ont été produits[15].

Évolutions

Sherman M4A3E8(76) avec caisse soudée et canon de 76 mm.

À la fin de l’année 1941, les efforts se concentrent sur la production d’une version du M4 dotée d’une motorisation diesel. Reprenant les composants du M3A3 et notamment le moteur Diesel General Motors 6046, le prototype du M4A2 sort d’usine en . Bien que les essais montrent des performances supérieures à celles des versions précédentes, les évaluateurs s’inquiètent des difficultés de maintenance, les filtres à air et le système de refroidissement présentant des défauts[16]. En parallèle, des expérimentations sont également menées afin d’améliorer les moteurs à essence. Le moteur Ford GAA est ainsi choisi pour équiper une nouvelle version, appelée M4A3, dont le premier prototype est produit en [17].

Le nombre de moteurs de ce type se révèlant toutefois insuffisant pour suivre le rythme de production, une autre version, le M4A4, dotée d’un moteur Chrysler A57 comme le M3A4 sur lequel elle est basée, entre en production en [18]. Ce moteur pose toutefois de nombreux problèmes : il est notamment peu performant et pose de grandes difficultés de maintenance en raison de taille et de sa complexité. Ces inconvénients sont en partie résolus par la simplification du moteur et l’aggrandissement du compartiment moteur, mais l’U.S. Army choisit tout-de-même de ne pas l’utiliser au combat et le réserve pour l’entraînement et le prêt-bail[19].

Les efforts suivants vont porter sur la puissance de feu du M4, qui montre ses limites face aux chars allemands les plus modernes comme les Panther, ou les Tigre. Le premier essai est britannique, avec le montage de leur canon de 17 livres dans une tourelle standard de Sherman. Connu sous la dénomination « Sherman Firefly » (luciole), il est particulièrement réussi, et se révèle déterminant pour lutter contre les chars de la Wehrmacht, au cours des opérations en France et en Italie. Tant et si bien que même les unités américaines l'adoptent, 80 exemplaires de M4A3 étant ainsi transformés (mais, arrivés trop tard sur le théâtre d'opération, ils ne seront jamais utilisés au combat[20]).

M4A3E8 'Easy Eight'.

Cependant, les États-Unis adoptent une autre solution en montant une nouvelle tourelle T23 embarquant un canon M1 de calibre 76 mm de fabrication nationale, dérivé du 3 inch déjà utilisé sur le chasseur de chars M10 Wolverine [21]. Les premiers chars M4A1(76)W, armés du nouveau canon apparaissent peu après le débarquement de Normandie, ils sont rapidement suivis par des M4A3(76)W. Totalement absents de la première ligne lors du débarquement de Normandie, car les généraux n'en avaient pas vu l'utilité et souhaitaient simplifier la logistique, les modèles à canon de 76 mm seront rapidement réclamés par tous à la suite des premières rencontres avec les Panther et les Tigre[22]. Mais le canon de 76 mm est à peine supérieur au 75 mm avec sa munition anti-char M62 APC et il lui est inférieur pour la munition explosive HE (High explosive), ce qui explique la réticence de l'état-major US à le déployer en première ligne. Ce n'est que lorsqu'il sera doté d'obus de type T4 HVAP (High-velocity armor-piercing : perforants à haute vitesse initiale) qu'il permettra d'affronter les derniers chars allemands avec de bonnes chances de succès [23]. Le nombre de chars équipés de canons de 76 mm augmentera progressivement jusqu'à atteindre 50 % des effectifs des chars Sherman US en [24]. Dans le même temps apparaît une version d'appui feu armée d'un obusier de 105 mm, le M4A3 « 105 ». Bien que fabriqué avec des caisses récentes, avec un glacis incliné à 47°, il est dépourvu pour des raisons de masse du système de stockage humide.

L'aboutissement de la série est la version M4A3E8, équipée de la nouvelle suspension HVSS (Horizontal Volute Spring Suspension) où les ressorts agissent dorénavant à l'horizontale. Bien que cette suspension ne lui apporte pas un gain de vitesse sur route, combinée avec de nouvelles chenilles plus larges T80 ou T84 elle se révèle plus à l'aise en tout terrain, gagnant le surnom de « Easy Eight » (« le huit facile »)[25]. Elle est très utilisée à partir de la bataille des Ardennes.

Bilan du conflit

Lors de son apparition sur le front en 1942, le Sherman est supérieur à la quasi-totalité des chars allemands, italiens ou japonais qui lui sont opposés mais cette situation, déjà compromise par l'apparition des versions à canon long du Panzer IV[26] (sans parler du Tigre I, mais ce dernier n'apparaît qu'en faibles quantités) ne va pas durer.

Cheval de bataille des armées alliées, le M4 révèle au moment de la bataille de Normandie de nombreuses faiblesses : armement principal bien adapté pour le soutien de l'infanterie mais trop faible contre les derniers chars allemands, blindage insuffisant, silhouette trop haute, facilité à prendre feu, maniabilité limitée (rayon de virage important[27]) et pression au sol plus forte que celle de chars allemands pourtant beaucoup plus lourds (le Panther pèse 45 tonnes et le Tigre I 57 tonnes) ce qui le désavantage dès que le terrain devient boueux[28].

Mais la plupart de ces insuffisances seront progressivement éliminées — ou du moins fortement atténuées — par les modifications citées ci-dessus. De plus, le M4 possède de nombreuses qualités, notamment une excellente fiabilité, un rayon d'action très correct, des optiques de qualité ainsi qu'une des premières conduites de tir avec stabilisation gyroscopique (d'ailleurs peu employée par les équipages) et une vitesse de rotation de tourelle supérieure à celle des blindés allemands[29], ce qui permet souvent aux équipages de Sherman de tirer plus rapidement. De plus, il bénéficie de l'écrasante supériorité numérique et logistique des alliés, ainsi que leur supériorité aérienne. Il restera le fer de lance des formations blindées alliées du Front de l'Ouest jusqu'à la capitulation allemande et jouera pleinement son rôle de char de soutien d'infanterie dans le Pacifique jusqu'à celle du Japon.

Histoire opérationnelle

Seconde Guerre mondiale

M4 britannique en Tunisie, 1943.

Les troupes américaines sont en train de s’entraîner avec les premiers Sherman lorsque les Britanniques sont vaincus à Tobrouk le . Face à la gravité de la situation, les États-Unis envisagent d’envoyer la 2nd Armoured Division, mais son temps de préparation étant trop long, il est finalement décidé de transférer directement aux Britanniques la majeure partie des Sherman produits, soit un peu plus de 300 exemplaires[30]. Les chars, majoritairement des M4A1 et quelques M4A2, commencent à arriver en août et sont adaptés pour le combat dans le désert, notamment par l’ajout de jupes[31].

Le Sherman est engagé pour la première fois au combat le par la VIIIe armée britannique lors de la bataille d'El-Alamein. Le peu de temps de préparation, certains équipages ayant reçu leur char le jour même, et les faiblesses du plan, qui envoie les chars dans des champs de mines, font que le bilan du M4 lors de ce premier engagement est mitigé[32]. Du côté américain, le Sherman est utilisé pour la première fois au combat au début du mois de dans les environs de Tebourba. Là encore, la faible expérience des équipages et les mauvais choix tactiques conduisent à de lourdes pertes, sans que la qualité du véhicule soit en cause[33]. À la fin de la campagne d’Afrique, les M4 et M4A1 sont les chars standards dans les divisions blindées américaines, les derniers M3 étant transférés aux Forces Française Libres. Ils commencent à être remplacés par le M4A3 après la chute de Rome pendant l’été 1944[34].

Après la campagne d’Afrique, le Sherman est de presque toutes les batailles de la Seconde Guerre mondiale. Une fois les difficultés de son usage tactique résolues, il démontre d'excellentes qualités au combat. Il possède en effet un certain nombre d’avantages : une bonne fiabilité mécanique et une maintenance aisée, qui lui assurent des taux de disponibilités importants ; une masse et une taille raisonnables lui conférant agilité et capacité à traverser la plupart des ponts d’Europe, contrairement aux chars lourds allemands ; un armement lui permettant de faire jeu égal avec le Panzer IV, voir de le surclasser, car la vitesse de rotation supérieure de sa tourelle lui permet souvent de tirer le premier coup[35]. Cependant, il n’est pas exempt de défauts, qui deviennent de plus en plus visible à mesure que progresse la guerre et que les chars allemands évoluent. Le Tigre et le Panther se révèlent en effet des opposants redoutables, presque imperméables aux tirs des Sherman, qu’ils peuvent de leur côté détruire à longue distance[36].

M4 Sherman de la 2e DB débarquant en Normandie en .

L’U.S. Army équipe pendant la guerre un total de 16 divisions blindées et 65 bataillons indépendants de chars et est le principal utilisateur du Sherman. Chaque division blindée américaine comporte initialement deux régiments de trois bataillons chacun, dont deux de M4, avec seulement un régiment d'infanterie mécanisée. Cette organisation est peu appréciée des généraux, qui trouvent qu’il y a trop de chars et pas assez d’infanterie. Elle est revue en 1943, avec désormais trois bataillons de chars et trois bataillons d'infanterie mécanisée, à l'exception des 2d et 3rd armored divisions qui conserveront leur ancienne organisation pendant toute la guerre. Dans la nouvelle organisation, un bataillon de chars regroupe trois compagnies de M4 Sherman et une compagnie de M3 Stuart. Alors que la division de 1942 comportait 232 M4, celle de 1943 n'en compte donc plus que 186[37].

L'Union soviétique reçoit 2 007 Sherman M4A2 puis 2 095 M4A2 (76mm)W[38] qui, s'ils sont moins bien adaptés aux conditions du Front de l'Est que les blindés soviétiques tels que le T-34 (chenilles beaucoup moins larges pour le M4), recevront un bon accueil et semblent avoir été très appréciés par leurs équipages. Vers la fin de la guerre, les Soviétiques ont eu tendance à regrouper leurs Sherman dans certaines unités afin d'améliorer la standardisation et de faciliter la maintenance, par exemple les 1er, 8e et 9e corps mécanisés de la Garde étaient quasi exclusivement dotés de Sherman[39].

En Europe, les armées du Commonwealth et notamment l'armée canadienne reçoivent également le M4. Le char équipe également deux unités blindées de l'Armée polonaise de l'Ouest : la 1re division blindée qui combat en France et en Allemagne et la 2e brigade blindée qui s'illustre notamment à la Bataille du Monte Cassino et devient en 1945 la 2e division blindée polonaise[40]. Enfin, le Sherman équipe trois divisions blindées françaises : la 2e D.B. qui débarque en Normandie en août et libérera notamment Paris, et les 1re et 5e D.B. qui débarquent en Provence au sein de la 1re armée [41].

Sherman DD-Tank avec sa jupe repliée.

À partir de 1943, le Sherman équipera également six bataillons blindés du corps des Marines, principalement dans sa version M4A2 à moteur diesel. Chez les Marines, le M4 connaîtra son baptême du feu lors de la reconquête de l'Atoll de Tarawa (). En 1944, un bataillon blindé des Marines compte 46 M4[42].

Une version amphibie du M4 est produite, appartenant aux Hobart's Funnies en ajoutant une jupe au tank, ainsi que deux hélices ; cette modification est appelée DD (Duplex Drive). Les Sherman amphibies participent au débarquement en Normandie avec des résultats mitigés sur les plages britanniques et sur la plage américaine d'Utah Beach. Mais à Omaha Beach, ils sont lancés trop loin du rivage dans une mer trop forte et moins d'un Sherman DD sur dix réussit à atteindre la plage. Certains Sherman seront convertis en transport de troupes Kangaroo après l’opération Totalize.

Guerre de Corée

Le , la Corée du Nord débute la guerre de Corée en envahissant son voisin du sud. Dans le cadre de la résolution 84 du Conseil de sécurité des Nations unies, les États-Unis interviennent, mais leurs forces locales ne sont équipées que de chars légers M24, insuffisants pour faire face au T-34/85 nord-coréens. Cependant, à la suite de l’opération Roll-up, un grand nombre de véhicules hors-services, dont des M4, ont été rassemblés au Japon. Dans les deux mois qui suivent, ces véhicules sont remis en urgence en état de marche et expédiés en Corée[43]. Ces chars, environ 500 et en majorité des M4A3, permettent de retenir les Nord-coréens jusqu’à l’arrivée des renforts envoyés des États-Unis[44]. En comparaison avec les chars américains plus récents, le M4 a l’avantage pendant le conflit d’avoir un meilleur ratio poids/puissance, ce qui le rend plus mobile dans le paysage très montagneux dans lequel se déroulent les combats[45].

Les conflits israélo-arabes

L’état d’Israël acquiert des Sherman dès sa création en 1948. Ceux-ci proviennent pour partie des troupes britanniques qui occupaient alors la région, bien que les circonstances de ce transfert restent troubles, soit des exemplaires démilitarisés sont achetés à des ferrailleurs et remis en service. Dans ce dernier cas, il s’avère parfois difficile de trouver sur le marché des canons, ce qui amène les Israéliens à adapter toute sorte d’armes sur ces véhicules, comme des canons allemands de 75 mm datant du début du XXe siècle. Dans les années qui suivent, ces chars sont progressivement remplacés par des M4A1 et M4A3 standards équipés du canon de 76 mm ou par une version spéciale, le M50 Super Sherman, modifiée sur place et armée du canon de 75 mm de l’AMX-13[46]. Après 1956, une autre variante est mise au point, le M51, avec cette fois un canon de 105 mm[47]. D’autres véhicules sont inventés par les Israéliens à partir du Sherman, comme l’obusier automoteur L33 ou l’Ambutank, une ambulance blindée[48].

Autres conflits de la fin du XXe siècle

Le Sherman est utilisé lors de la guerre d'Indochine (1946-1954) par la France, lors des conflits indo-pakistanais (notamment en 1965), ainsi que dans une multitude d'engagements lors de conflits limités ou de guerres civiles (Cuba et révolte de la marine argentine en 1963)[49] dans les années 1960, Nicaragua dans les années 1980 et Balkans dans les années 1990[50]).

De nos jours

Le Paraguay utilise trois M4 Sherman provenant d'Argentine équipé d'un canon de 105 mm au côté de 14 M3 Stuart jusqu'en 2018, il s'agit des derniers qui étaient en service[51].

Caractéristiques

Protection

M4A3 avec plaques de protection latérale pour les munitions.

Le blindage du Sherman est principalement conçu pour assurer la protection contre les petits canons antichars allemand, comme le 3,7-cm PaK 36. Le blindage de la caisse est ainsi de 51 mm à l’avant et de 38 mm sur les côtés, tandis que celui de la tourelle est de 76 mm sur l’arc avant et de 51 mm sur les côtés. Cette faible épaisseur amène le Sherman à être rapidement surclassé par la plupart des chars allemands, à l’exception des plus anciens. Ainsi, le canon du Panzer IV ausf. H, le type le plus couramment rencontré en Europe de l’Ouest en 1944, peut détruire le M4 à plus de 2 000 m de face et plus de 4 500 m de côté[52].

Le M4 partage également la tendance du M3 à prendre feu lorsqu’il est touché. Parfois attribué à l’utilisation d’essence plutôt que de gazole, ce problème est davantage à mettre en relation avec la grande quantité de munitions présente à l’intérieur du char, ainsi qu’à leur emplacement et leur stockage inadaptés. Ainsi, une enquête effectuée par le département de l’Ordonnance montre qu’entre 60 et 80% des Sherman touchés prennent feu, mais que ce chiffre tombe à 15% lorsque des mesures adéquates sont prises pour protéger les munitions[53]. La première de ces mesures et la plus simple à mettre en œuvre consiste à souder une plaque de surblindage d’environ 30 mm d’épaisseur sur les côtés, au niveau des paniers à obus. La seconde mesure est introduite en sur les M4A3 de fin de production ; elle consiste à stocker les obus dans des paniers entourés d’eau, de sorte que lorsqu’un projectile perfore le panier et touche les obus, l’eau se déverse et éteint ou ralentit l’incendie. L’habitude des équipages de conserver des obus supplémentaires en dehors des paniers ne permet toutefois pas à cette protection d’être pleinement efficace[54].

Sherman doté de parois en bois pour empêcher les mines magnétiques d’adhérer, Iwo Jima.

Se sentant vulnérables, les équipages improvisent donc souvent des protections supplémentaires. La forme la plus courante consiste à empiler des sacs de sable sur le glacis, voire parfois sur les côté de la coque et sur la tourelle. Les officiers cherchent la plupart du temps à décourager cette pratique, ces sacs ajoutant deux à trois tonnes à la masse du char, pour un gain de protection douteux. D’autres pratiques consistent à souder sur la surface extérieure des maillons de chenille ou des plaques d’acier prélevées sur des Panther détruits. Dans le Pacifique, où les Japonais utilisent abondamment les mines magnétiques, les Marines adoptent également divers dispositifs artisanaux pour empêcher ces munitions d’adhérer ou les rendre moins efficaces : sacs de sable, revêtement non-ferreux, grilles ou jupes en bois[55]. Afin d’augmenter les chances de survie des chars fortement exposés sans recourir à ces bricolages, une version spéciale surblindée est créée à l’automne 1944, le M4A3E2 Jumbo. Celui-ci dispose d’un blindage supplémentaire de 38 mm à l’avant et sur les côtés, ainsi que d’une tourelle plus de deux fois plus épaisse[56].

Armement principal

L’armement principal des premières versions du Sherman est un canon M3 de 75 mm installé en tourelle[57]. Celui-ci est remplacé à partir de par un canon de 76 mm, qui impose néanmoins de remplacer la tourelle par un modèle plus grand, dit T23[52]. La traverse est assurée par un mécanisme hydraulique et électrique permettant à la tourelle de tourner à une vitesse nettement supérieure à celle de ses opposants. En cas de panne, un volant permet de pointer l’arme à la main[57]. Le canon présente la caractéristique rare à cette époque d’être stabilisé sur un axe ; le dispositif s’avère toutefois difficile à utiliser sans un entraînement soutenu et peu d’équipages semblent l’avoir utilisé[57].

À l’origine la visée s’effectue par l’intermédiaire d’un viseur périscopique, mais celui-ci posant régulièrement des problèmes de précision, il est remplacé à partir de 1943 par un viseur télescopique M70[57]. Ce dernier permet de sélectionner trois grossissement différent et permet une précision raisonnable jusqu’à environ 1 000 m. Sa qualité optique et son grossissement maximum sont toutefois plus faible que ceux de ses concurrents allemands et constituent un désavantage supplémentaire dans les affrontements à longue distance, en plus de la faiblesse de l’armement et du blindage[58].

Les munitions utilisées par le canon M3 sont l’obus perforant M61 APC contre les véhicules blindés, l’obus fumigène M89 WP et l’obus explosif M48 HE[57]. Le canon de 76 mm utilise les mêmes munitions que le M18, à savoir l’obus explosif M42A1 HE et deux types d’obus perforants : le plus utilisé est le M62 APC-T, tandis que le T4 HVAP-T, beaucoup plus performant, n’était disponible qu’en faibles quantités[52]. En principe, le Sherman emporte environ quatre-vingt obus, dont trente-cinq sont à portée de main du chargeur. Il était toutefois courant que les équipages en emportent davantage, qui sont alors stockés partout où il y a de la place. Cette habitude, ajoutée à celle de démonter certains compartiments de stockage sécurisés pour accéder plus facilement aux munitions, joua un rôle non négligeable dans la tendance des Sherman à prendre feu et exploser[59].

Armement secondaire

Le Sherman est armé d’une mitrailleuse coaxiale Browning de 7,62 mm[60].

Radio

La radio est installée dans le buste de tourelle. À l’origine, la plupart des chars ne sont équipés que d’un récepteur, seuls les chefs d’unités disposant également d’un transmetteur. Celui-ci est toutefois généralisé à tous les véhicules à partir de 1944[60].

  1. Anneau de levage
  2. Ventilateur
  3. Trappe de tourelle
  4. Périscope
  5. Trappe de tourelle
  6. Siège du commandant de char
  7. Siège du tireur
  8. Siège du chargeur
  9. Tourelle
  10. Filtre à air
  11. Couvercle de remplissage du radiateur
  12. Filtre à air multiple
  13. Moteur
  14. Tuyau d'échappement
  15. Roue libre
  16. Pompe à eau
  17. Radiateur
  18. Générateur
  19. Arbre de transmission, partie arrière
  20. Panier de tourelle
  21. Collecteur tournant
  22. Arbre moteur, partie avant
  23. Suspension de Bogie
  24. Transmission
  25. Pignon d'entraînement principal
  26. Siège du conducteur
  27. Siège du mitrailleur
  28. Canon de 75 mm
  29. Trappe de pilote
  30. Mitrailleuse M 1919A4

Variantes

Équipage canadien d'un Sherman en (Vaucelles, Calvados).
Sherman à Ranville devant un planeur Horsa en 1944.

Chars d’assaut

Entre 1948 et 1956, les Israéliens mettent au point une variante du M4 modifiée avec un canon plus puissant. Celui-ci est le canon français de 75 mm L/62 à haute vélocité conçu pour l’AMX-13. Ce canon confère au nouveau char, appelé M50 Super Sherman, une importante puissance de feu, mais nécessite de modifier la tourelle en lui ajoutant un large buste[46]. Entre 1956 et 1967, une autre variante, parfois appelée Isherman, est mise au point. Équipée d’un moteur Diesel Cummins VT8-460 de 460 hp, elle est également armée d’un canon de 105 mm L/51 lui permettant d’affronter efficacement des chars plus récents comme le T-54 ou le T-55[47].

Artillerie automotrice

Le M7, armé d’un obusier de 105 mm, est développé à partir de 1941 sur la base du châssis du char M3 et devient l’équipement standard des compagnies d’artillerie légères des divisions blindées américaines[61]. Au cours de la production, des pièces puis le châssis complet du M4 sont substitués à l’ancien modèle, bien que le véhicule conserve la même dénomination[62]. Une variante existe toutefois, le M7B1, construit sur la base du M4A3 et ayant par conséquent un moteur Ford GAA[63]. En revanche, un projet de variante destinée aux Britanniques et armée d’un 25 pounder Mk II, le T51, est abandonné avant terme en raison de la concurrence du Sexton[64].

Dans les années 1950, les Israéliens utilisent le châssis du Sherman pour mettre au point un obusier automoteur armé du canon français M50 de 155 mm monté dans un compartiment ouvert à la place de tourelle. Plus tard, une version plus perfectionnée appelée L33 est créée, sur laquelle le canon se trouve désormais dans une casemate entièrement fermée. Les Israéliens ont également mis au point un véhicule similaire à casemate ouverte et doté d’un mortier de 160 mm[48].

Chasseurs de chars

Les premiers plans d’un chasseur de char utilisant le châssis du M4A2 sont établis à la fin de l’année 1941[65]. Après de nombreuses modifications, celui-ci devient le M10, dont la production débute en . Le M10 est équipé d’un canon M7 de trois pouces plus puissant que celui du Sherman, mais est moins blindé, avec notamment une tourelle ouverte[66]. Une variante, le M10A1, est construite en parallèle par Ford sur la base du M4A3[67]. De leur côté, les Britanniques, qui utilisent le M10 sous le nom de Achilles, créent le Achilles IIC en remplaçant le canon par un 17 pounder Mk V plus puissant[68].

Les nouveaux chars allemands plus lourdement blindés qui se diffusent à partir de 1942 rendent progressivement le M10 obsolète. Un nouveau chasseur de char est donc envisagé, toujours à partir du châssis du M4, mais avec un canon M1 de 90 mm[69]. Le nouveau canon nécessite toutefois de concevoir une tourelle entièrement nouvelle, ce qui ralentit le développement et ne permet de débuter la production du nouveau véhicule, appelé M36, qu’au printemps 1944[70].

Chars lance-flammes

Les combats dans le Pacifique, notamment à Guadalcanal en 1942, montrent l’importance du lance-flamme pour déloger un ennemi tenace et solidement retranché, mais également les limites des modèles portables. Les unités montent alors le lance-flamme E4-5 sur des M4A2, à la place de la mitrailleuse de proue. Ces chars ne sont disponibles toutefois qu’en petit nombre et restent limités par leur faible portée et la faible capacité du réservoir[71]. Afin de rendre ce type d’armement plus disponible, un petit lance-flamme auxiliaire pouvant s’adapter sur la trappe du copilote est également développé et distribué aux unités, où il est toutefois assez peu populaire[72].

Chars de dépannage

Jusqu’en 1943, le véhicule de dépannage de char standard était le M31, basé sur le M3. À cette date, le M3 n’est toutefois plus produit et les châssis commencent à manquer pour effectuer les conversions. Le développement d’un successeur commence donc au début de l’année 1943, afin de créer un véhicule de dépannage basé sur les différentes versions du M4. Plusieurs prototypes du T5 sont produits et testés avant le milieu de l’année, et la série est standardisée sous le nom de M32 pour le véhicules dérivés du M4, M32B1 pour ceux dérivés du M4A1 et ainsi de suite[73]. La production débute en et prend fin en [74]. Le M32 est équipé d’un treuil de 60 000 lb (environ 27 t, qui peut être associé à une grue pour soulever des charges jusqu’à 13,5 t[75].

Le M32 étant insuffisant pour les nouveaux chars, plus lourds, qui sont mis en service après la Seconde Guerre mondiale. L’étude d’une version améliorée est lancée en urgence au début de la guerre de Corée. Adopté le , le M74 est basé sur le M4A3 et équipé d’un treuil de 90 000 lb (environ 40 t et d’une lame, qui peut servir à l’ancrer dans le sol pour tirer des charges lourdes ou à déblayer des obstacles[76].

De leur côté, les Britanniques produisent le Sherman ARV, pour Armored Recovery Vehicle, équipé d’un treuil de t[77]. Au moment du débarquement en Normandie, certains de ces véhicules sont rendus étanches et équipés de matériel spécial pour récupérer les véhicules dans l’eau[78].

Chars de déminage

Afin de nettoyer au moment du débarquement les plages de Normandie, sur lesquelles les Allemands ont posé de nombreuses mines, les Alliés mettent au point diverses solutions basées sur des chars, dont le Sherman. La première consiste à attacher à l’avant du véhicule un rouleau rotatif auquel sont attachées des chaînes. Celles-ci frappent le sol, faisant exploser les mines en avant du char. Plusieurs modèles sont mis au point : le Scorpion et son évolution le Pram Scorpion ou encore le Marquis, sur lequel la tourelle est remplacée par un compartiment blindé abritant les moteurs du fléau[79]. Finalement, ces modèles sont toutefois écartés pour le débarquement et c’est un système similaire, mais plus simple, le Crab, qui est retenu[80].

Outre les fléaux, des dispositifs à rouleaux sont également testés, comme l’AMRCR, pour Anti-Mine Reconnaissance Castor Roller, ou le CIRD, pour Canadian Indestructible Roller Device. Sur les deux systèmes, des rouleaux d’environ 600 kg sont poussés par le véhicule pour simuler le passage d’un char et faire ainsi exploser les mines. Très encombrant, ces dispositifs ne sont pas retenus pour la production[81].

Véhicules de transport

À partir d’, le 2nd Canadian Corps présent en Normandie commence à convertir des M7 en transport de troupe blindé. Le commandement s’intéresse à ce véhicule improvisé et décide d’en faire l’équipement standard de deux régiments de la 79th Armoured Division. Le nombre de M7 à convertir étant insuffisant, des Ram et des anciens modèles du Sherman sont également utilisés pour produire le nouveau véhicule, appelé Kangaroo[82].

Les Israéliens ont élaboré à partir du Sherman une ambulance blindée appelée Ambutank. Sur cette variante, le moteur est déplacé à l’avant, de sorte à créer un compartiment fermé et accessible par des portes à l’arrière, dans lequel peuvent être transportés des blessés[48].


Annexes

Équivalence des noms de version

Tableau d’équivalence des noms de versions par date d’entrée en production
Entrée en production Type de moteur États-Unis Commonwealth URSS
essence M4 Sherman I
essence M4A1 Sherman II
diesel M4A2 Sherman III
essence M4A3 Sherman IV
essence M4A4 Sherman V

Données techniques

Tableau récapitulatif des dimensions par version[83]
Version Longueur (m) Largeur (m) Hauteur (m) Garde au sol (m) Longueur de contact au sol (m) Masse (kg)
T6 5,64 2,72 2,92 0,43 3,73 27 242 (combat)

25 521 (vide)

M4[alpha 1] 5,89 2,62 2,74 30 345 (combat)

28 486 (vide)

M4A1[alpha 2] 5,84 30 300 (combat)

28 440 (vide)

M4A2[alpha 3] 5,92 31 842 (combat)

29 937 (vide)

M4A1(76)W 7,47 (hors-tout)

6,20 (caisse)

2,67 2,97 32 024 (combat)

29 302 (vide)

M4A2(76)W 7,57 (hors-tout)

6,30 (caisse)

33 294 (combat)

30 527 (vide)

M4A3(76)W HVSS 7,54 (hors-tout)

6,27 (caisse)

2,30 3,84 33 657 (combat)

30 890 (vide)

M4A3(75)W 6,27 2,67 2,94 3,73 31 570 (combat)

28 622 (vide)

M4A3E2 2,94 2,95 38 102 (combat)

35 153 (vide)

M4A4[alpha 4] 6,06 2,62 2,74 0,41 4,06 31 615 (combat)

29 665 (vide)

M4A6[alpha 5] 31 751 (combat)

29 846 (vide)

Tableau récapitulatif des caractéristiques motrices par version[83]
Version Motorisation Puissance[alpha 6] Puissance massique (hp/t) Carburant[alpha 7] Vitesse maximale (km/h) Autonomie (km) Franchissement (m)
T6 Continental R975 EC2 340 hp à 2400 tours/minute 11,3 662,4 l (essence 92 octane) 34 (croisière)

39 (maximum)

193 1,02 (profondeur)

0,61 (hauteur) 2,28 (largeur)

M4[alpha 8] Continental R975 C1 350 hp à 2400 tours/minute 10,5 662,4 l (essence 80 octane)
M4A1[alpha 9]
M4A2[alpha 10] General Motors 6046 375 hp à 2100 tours/minute 10,7 560,2 l (gazole 40 cetane) 40 (croisière)

48 (maximum)

241
M4A1(76)W Continental R975 C4 400 hp à 2400 tours/minute 11,3 662,4 l (essence 80 octane) 34 (croisière)

39 (maximum)

161
M4A2(76)W General Motors 6046 375 hp à 2100 tours/minute 10,2 560,2 l (gazole 40 cetane) 40 (croisière)

48 (maximum)

M4A3(76)W HVSS Ford GAA 450 hp à 2600 tours/minute 12,1 635,9 l (essence 80 octane) 42 (croisière) 0,91 (profondeur)

0,61 (hauteur) 2,28 (largeur)

M4A3(75)W 12,9
M4A3E2 10,7 35 (croisière)
M4A4[alpha 11] Chrysler A57 370 hp à 2400 tours/minute 10,6 605,7 l (essence 80 octane) 32 (croisière)

40 (maximum)

1,07 (profondeur)

0,61 (hauteur) 2,44 (largeur)

M4A6[alpha 12] Ordnance Engine RD-1820 450 hp à 2000 tours/minute 12,9 522,4 l (gazole 40 cetane) 40 (croisière)

48 (maximum)

193
Tableau récapitulatif du blindage par version[83]
Version Caisse avant Caisse côtés Caisse arrière Tourelle (cm) Toit Plancher
T6 5,08 cm (37 à 55°) 3,81 cm 3,81 cm 2,54 cm 2,54 cm
M4[alpha 13] 5,08 cm (56°) 1,91 cm
M4A1[alpha 14] 5,08 cm (37 à 55°)
M4A2[alpha 15] 6,35 cm (47°)
M4A1(76)W 6,35 cm (37 à 55°)
M4A2(76)W 6,35 cm (47°)
M4A3(76)W HVSS
M4A3(75)W
M4A3E2 10,16 cm (47°) 7,62 cm
M4A4[alpha 16] 5,08 cm (56°) 3,81 cm
M4A6[alpha 17] 5,08 cm (51°)

Données numériques

Tableau récapitulatif des pays utilisateurs
Pays Exemplaires Observations
Argentine 200
Australie
Belgique
Brésil
Canada
Chili
Danemark
Égypte
États-Unis plus de 20 000[84]
France 657 (plus remplacement des pertes) + 1 254 après la guerre[85]
Inde
Israël 650
Japon 330
Nouvelle-Zélande 150
Ouganda
Pakistan 547[85]
Paraguay 3
Pays-Bas
Philippines
Pologne
Portugal
Royaume-Uni 17184 Comprend les véhicules dédiés au Commonwealth
URSS 4102
Yougoslavie

Bibliographie

  • Roger Ford, The Sherman Tank, Wisconsin, MBI Publishing Company (USA), , 96 p. (ISBN 0-7603-0596-X).
  • (en) Richard Pierce Hunnicutt, Sherman : A History of the American Medium Tank, Presidio Press, (ISBN 0891410805).
  • Steven Zaloga, Sherman Medium Tank 1942–1945, City, Osprey Publishing (UK), , 48 p. (ISBN 978-1-85532-296-7).
  • Steven Zaloga, M4 (76 mm) Sherman Medium Tank 1943–1965, City, Osprey Publishing (UK), , 48 p. (ISBN 1-84176-542-2).
  • Steven Zaloga, Armored Thunderbolt : The U.S. Army Sherman in World War II, Mechanicsburg, PA, Stackpole Books, , 384 p. (ISBN 978-0-8117-0424-3, lire en ligne).

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Milieu de production.
  2. Début de production.
  3. Fin de production.
  4. Début de production.
  5. Fin de production.
  6. La valeur correspond au net horsepower, c’est-à-dire que la mesure est réalisé sur un moteur avec ses accessoires, à l’inverse du gross horsepower, où la puissance est mesurée sur le moteur seule (et est donc bien plus élevée). La valeur du net horsepower devrait être proche de la puissance DIN, mais l’équivalence est impossible à calculer sans avoir tous les détails : non seulement la méthodologie de test diffère, mais l’unité elle-même n’a pas forcément la même valeur, les fabricants utilisant alternativement (et sans préciser) le metric horsepower ou le mechanical horspower.
  7. Les sources utilisent comme unité le gallon, sans plus de précision. La conversion est faite sur l’hypothèse qu’il s’agit du gallon américain pour les liquides.
  8. Milieu de production.
  9. Début de production.
  10. Fin de production.
  11. Début de production.
  12. Fin de production.
  13. Milieu de production.
  14. Début de production.
  15. Fin de production.
  16. Début de production.
  17. Fin de production.

Références

  1. Le chiffre de 49 234 est repris par de nombreux auteurs (y compris S. Zaloga et R. Ford - voir paragraphe références).
  2. Hunnicutt 1976, p. 120, 122.
  3. Zaloga 2008, p. 18.
  4. Hunnicutt 1976, p. 122.
  5. Steven Zaloga, Armored Thunderbolt. Stackpole Books, 2008. p. 2-3.
  6. Il y aura finalement 16 divisions blindées et 61 bataillons de chars indépendants (Zaloga, 1993).
  7. Steven Zaloga, Armored Thunderbolt. Stackpole Books, 2008. p. 20-37.
  8. Il faut noter que, sur la durée de la guerre, 70 % des obus tirés par les chars américains étaient de type explosif, contre 20 % seulement d'anti-chars (armor piercing) et 10 % d'autres types (fumigènes). Steven Zaloga, M4 (76 mm) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. p. 7.
  9. Hunnicutt 1976, p. 117.
  10. Hunnicutt 1976, p. 118.
  11. Hunnicutt 1976, p. 119.
  12. Hunnicutt 1976, p. 124.
  13. Hunnicutt 1976, p. 129.
  14. Hunnicutt 1976, p. 131.
  15. Hunnicutt 1976, p. 141.
  16. Hunnicutt 1976, p. 143-144.
  17. Hunnicutt 1976, p. 153.
  18. Hunnicutt 1976, p. 159.
  19. Hunnicutt 1976, p. 160, 164.
  20. Steven Zaloga, M4 (76 mm) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. p. 34-35.
  21. À noter que, si le calibre du 75 mm est réellement de 75 mm, le 3 inch du chasseur de chars M10, le nouveau 76 mm et le 17-pounder britannique ont tous un calibre réel de 76,2 mm.
  22. Les américains avaient rencontré des Tigre en Tunisie et en Sicile, ainsi que des Panther en Italie, mais ils estimaient que ces deux chars, déployés en faibles quantités, ne remettraient pas en cause l'équilibre des forces. La désillusion fut cruelle (Zaloga, Ford, op. cit.).
  23. Steven Zaloga, M4 (76 mm) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. p. 5.
  24. Steven Zaloga, M4 (76 mm) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. p. 20-22.
  25. Selon S. Zaloga, cette appellation ne devint populaire qu'après la guerre. Steven Zaloga, M4 (76 mm) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. p. 23. À noter toutefois que Easy désignait la lettre E dans l'alphabet militaire US à l'époque et donc que l'appellation n'est pas surprenante.
  26. Les multiples comparaisons entre le Sherman d'une part et les Tigre et Panther d'autre part (y compris dans cet article) ne doivent pas faire oublier que les principaux opposants du M4 seront les Panzer IV, les canons d'assaut et antichars et les armes antichar portables (Panzerfaust et Panzerschreck) jusqu'à la fin du conflit.
  27. 9,45 m. Contre 4,35 m pour le Panther. Le Tigre pouvait tourner sur lui-même. Roger Ford, The Sherman Tank, MBI Publishing Company, 1993, p. 92-93.
  28. 0,95 kg/cm2 contre 0,75 pour le Panther (Ford, 1993, p. 91-93). L'adoption d'extension de chenilles améliorera ce ratio. Avec les chenilles plus larges associées à la suspension type HVSS, il sera ramené à 0,77 (Zaloga, 2003, p. 11).
  29. 24°/seconde (Ford, p. 92). Sur le Tigre et le Panther, la vitesse de révolution dépend de celle du moteur principal du char, ce qui exige une bonne coordination de l'équipage lorsqu'une rotation rapide est nécessaire.
  30. Hunnicutt 1976, p. 174.
  31. Hunnicutt 1976, p. 175.
  32. Hunnicutt 1976, p. 175-176.
  33. Hunnicutt 1976, p. 178.
  34. Hunnicutt 1976, p. 180.
  35. Hunnicutt 1976, p. 183-184.
  36. Hunnicutt 1976, p. 184.
  37. Zaloga 1993, p. 23.
  38. Steven Zaloga, Sherman Medium Tank 1942–1945, Osprey Publishing, 1993, p. 40.
  39. Steven Zaloga, M4 (76 mm) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. p. 37-38.
  40. Steven Zaloga, Sherman Medium Tank 1942–1945, Osprey Publishing, 1993, p. 39-40.
  41. Pendant la guerre, la France a initialement reçu des M4A2 et A4 mais perçoit également d'autres modèles en provenance des stocks américains pendant la campagne pour remplacer ses pertes. Après la guerre, elle reçoit 1 254 M4A1 (76 mm). L'armée de terre est la principale utilisatrice mais les Sherman serviront également au sein du Groupement blindé de gendarmerie mobile au cours des années 1960 et seront brièvement déployés pour protéger l'Assemblée nationale pendant le putsch du 21 avril 1961.
  42. Steven Zaloga, Armored Thunderbolt. Stackpole Books, 2008. p. 301-305.
  43. Hunnicutt 1976, p. 494-495.
  44. Hunnicutt 1976, p. 496.
  45. Hunnicutt 1976, p. 502.
  46. Hunnicutt 1976, p. 507.
  47. Hunnicutt 1976, p. 509.
  48. Hunnicutt 1976, p. 510.
  49. (en) 26 août 2007, « Argentina, 1955-1965 », sur ACIG (consulté le ).
  50. Zaloga page 325.
  51. (en) « Paraguayan army retires last M4 shermans from service », sur Jane's, (consulté le ).
  52. Zaloga 1993, p. 14.
  53. Zaloga 1993, p. 15.
  54. Zaloga 1993, p. 16.
  55. Zaloga 1993, p. 18.
  56. Zaloga 1993, p. 17.
  57. Zaloga 1993, p. 10.
  58. Zaloga 1993, p. 10-11.
  59. Zaloga 1993, p. 12.
  60. Zaloga 1993, p. 11.
  61. Hunnicutt 1976, p. 333, 336.
  62. Hunnicutt 1976, p. 335.
  63. Hunnicutt 1976, p. 338.
  64. Hunnicutt 1976, p. 342.
  65. Hunnicutt 1976, p. 364.
  66. Hunnicutt 1976, p. 365.
  67. Hunnicutt 1976, p. 366.
  68. Hunnicutt 1976, p. 370.
  69. Hunnicutt 1976, p. 378.
  70. Hunnicutt 1976, p. 379-380.
  71. Hunnicutt 1976, p. 403-404.
  72. Hunnicutt 1976, p. 405.
  73. Hunnicutt 1976, p. 474.
  74. Hunnicutt 1976, p. 475-476.
  75. Hunnicutt 1976, p. 474-475.
  76. Hunnicutt 1976, p. 478.
  77. Hunnicutt 1976, p. 480.
  78. Hunnicutt 1976, p. 481.
  79. Hunnicutt 1976, p. 442.
  80. Hunnicutt 1976, p. 443.
  81. Hunnicutt 1976, p. 446.
  82. Hunnicutt 1976, p. 486, 488.
  83. Hunnicutt 1976, p. 537-551.
  84. Selon S. Zaloga, en 1945, l'US Army avait reçu 19 647 M4 et les Marines 1 114, sans compter plus de 6 800 machines en dépôt, en test ou en attente d'affectation. Steven Zaloga, Armored Thunderbolt. Stackpole Books, 2008. p. 332.
  85. Steven Zaloga, 2003, p. 40.
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